Il semblerait que l’éditeur Altercomics, ait tenu ses promesses de faire un effort conséquent sur la traduction en langue française et l’orthographe des textes de certains fumetti du célèbre catalogue de Sergio Bonelli, qu’ils ont commencé à publier depuis le mois d’août (1) : preuve en est la parution des n° 2 disponibles depuis le 8 novembre… Nous en sommes vraiment heureux, notamment pour l’excellente série policière « Julia », scénarisée par Giancarlo Berardi et illustrée pour cet épisode par le virtuose Corrado Roi : voilà qui devrait ravir les amateurs de bandes dessinées populaires italiennes en noir et blanc !
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Après « Bravo les Brothers », « La Foire aux gangsters » et « La Peur au bout du fil », les éditions Dupuis – par l’intermédiaire de José-Louis Bocquet et Serge Honorez — revisitent avec bon goût les petits trésors réalisés par André Franquin entre deux grandes histoires de Spirou et Fantasio. Et ne pensez surtout pas que l’éditeur fait du remplissage en transformant 22 pages de bandes dessinées en 88 : tout est indispensable dans ce nouveau volume…
C’est après quatre semaines de « grève » que Fantasio accepte de reprendre la route de l’aventure, dans le numéro 1023 du journal de Spirou du 21 novembre 1957. Une grève conduite par l’incontournable Yvan Delporte qui avait imaginé ce stratagème pour permettre à André Franquin de souffler un peu. Il faut dire qu’il assurait chaque semaine deux pages (ou presque) des aventures de Spirou et Fantasio, l’animation des titres, un double strip de « Gaston Lagaffe » et l’illustration de la rubrique automobile de Starter… Sans oublier une page de « Modeste et Pompon » pour l’hebdomadaire Tintin. Heureusement, le jeune Jidehem (22 ans) l’aide pour les décors de « Gaston », s’apprête à reprendre « Starter » et les décors de l’aventure suivante de Spirou et Fantasio. Avant de se lancer dans « Le Prisonnier du Bouddha » sur scénario de Greg, Franquin qui vient d’être papa, propose deux courtes histoires : ces « Vacances sans histoires » (proposées avec l’album « Le Gorille à bonne mine »), puis « La Foire aux gangsters ».
Onze numéros suffiront pour raconter ces vacances particulièrement mouvementées sur la Côte d’Azur. C’est alors qu’elle est garée derrière le Casino, les clefs oubliées sur le tableau de bord par Fantasio, que leur belle Turbotraction est « volée » par le distrait émir Ibn-Mah-Zoud, un roi du pétrole (hé ! oui il y en avait déjà) à la fortune colossale, mais connu aussi comme le plus mauvais conducteur du monde. Pauvre Turbotraction ! L’occasion pour les lecteurs de découvrir, à la fin du récit, la Turbotraction II flambant neuve.
Les 22 planches de cette histoire (sans « histoires ») trépidante sont publiées dans cet album avec de nouvelles couleurs signées Frédéric Jannin, accompagnées de la reproduction des planches originales de Franquin (émotion et respect) en noir et blanc. Ajoutez les commentaires de messieurs José-Louis Bocquet et Serge Honorez qui connaissent leur Franquin sur le bout des doigts, des illustrations et photo (couvertures de reliures du journal Spirou, plan de la Turbotraction…) et vous obtenez un album superbe de 88 pages.
« Vacances sans histoires » par André Franquin
Éditions Dupuis (24 €) – ISBN : 978-2-8001-6162-4
J’adore Franquin, bien sûr, mais je trouve que les commentaires de Bocquet et Honorez sont assez ennuyeux. Certes, on trouve plein de détails, mais ils sont peu passionnants en fin de compte. Dupuis a un prestigieux catalogue, mais nous ressort très souvent sous des formes différentes le même matériel. Ainsi, j’apprends qu’une nouvelle Intégrale Gaston Lagaffe va être diffusée en kiosque par Hachette-Collections. J’en ai déjà plusieurs dans mes Collections, donc, là je ne pense pas l’Hachette(r)! arf arf!°°
Personnellement, je me suis délecté à la lecture de cet album. Il faut dire qu’il s’agit de l’un de mes récits préférés, et c’est pour moi la meilleure période graphique de Franquin. Les commentaires sur le contexte de réalisation de cet œuvre, et tous les à-côtés de l’époque dans Le journal de Spirou et Risque-tout enrichissent considérablement la lecture.
Cette collection Patrimoine est décidément une bénédiction pour les amoureux de cette période.
Bonjour .
Quel plaisir de relire ces histoires courtes d’André Franquin et surtout de découvrir les planches en noir et blanc qui mettent vraiment en valeur son immense talent . Les différents commentaires apportés par les deux auteurs rendent la lecture encore plus attrayante .
Cependant je ne partage pas tout le temps le choix des couleurs pour « remise à neuf » de l’histoire , même si la qualité de cet ouvrage reste excellent par rapport au choix effectué par d’autres éditeurs (c’est bien sur le jugement empreint de « nostalgie » d’un « vieux » lecteur de Spirou ! ) .
Une petite remarque quand même : Gaston a dû participer au « recoloriage » de « Vacances sans histoires » : il manque en effet , page 7 , l’onomatopée SLAM ( bruit de portière ) et un morceau de la bande blanche de la route , en partie effondrée , n’a pas été coloriée en blanc ( page 13 ) !!! Deux gaffes à corriger pour les prochaines rééditions !
Pour terminer , au moment ( à une semaine près ) où arrive l’accident d’Ibn Mah Zoud ( quelle belle couverture que celle du recueil 64 ) , Tif et Tondu ( Plein Gaz ) et Gil Jourdan ( Popeine et vieux Tableaux ) font de même avec leurs voitures respectives ! Un thème à étudier : le journal de Spirou , le code de la route et les accidents ….!
Encore toutes mes félicitations aux auteurs et aux éditions Dupuis ….en attendant avec impatience « la Quick Super » dans la même collection !