Avec « Le Tombeau des chasseurs », le talentueux Victor Lepointe évoque la tragédie collective d’une bataille vosgienne en 1915 et, plus encore — par le regard de l’un d’eux, Victor Granet —, scrute l’intimité des sentiments de ces chasseurs alpins sacrifiés. Plongée dans la si mal nommée Der des ders…
Lire la suite...«La Dynastie Donald Duck» T1
Annoncé à grand renfort de communiqués de presse, l’accord entre les éditions Glénat et Disney-Hachette, portant sur la diffusion, en librairies, d’albums avec les héros créés par Walt Disney, semblait alléchant…
Or, l’amateur ne pouvait qu’être déçu à la vue des premiers titres labellisés Disney proposés, car ils étaient manifestement destinés, plus particulièrement, à la grande distribution : une collection thématique peu coûteuse, « Mickey & Co », déclinant, pour les plus jeunes, des histoires de pirates, de magie, de cow-boys et de spectacles, ainsi qu’un gros recueil axé sur « Mes plus belles histoires de Noël » dû à Carl Barks (1901-2000), l’auteur qui œuvra le plus activement aux aventures de « Donald Duck » et qui créa des personnages aussi importants que Picsou, Géo Trouvetou, Miss Tick, Les Rapetou, les Castors Juniors ou Gontran Bonheur ; ceci sans aucun souci chronologique et patrimonial (seul le nom des auteurs étant mentionné, ce qui est quand même la moindre des choses) !
Heureusement, à quelques jours des fêtes de Noël, sous la marque Glénat (et non Disney comme pour les autres ouvrages précités), débarque le premier tome d’une intégrale intitulée « La Dynastie Donald Duck », prévue en vingt-quatre volumes. Elle va rassembler tous les travaux de Carl Barks, depuis la fin des années 1930 ; même si, comme il est précisé en introduction, l’éditeur a choisi de commencer par les années 1950 : « période de créativité et de productivité maximales de l’ « homme des canards », par ailleurs maître de cette plénitude expressive qui le prémunit contre toute dispersion » ! Rassurez-vous, les autres histoires mémorables, réalisées auparavant par le maître, seront compilées, suivant les mêmes critères, dans un volume en fin de série.
Voici donc l’occasion de retrouver le célèbre canard colérique au gré de nombreuses histoires, toutes introduites par une fiche fort bien documentée qui les replace dans le contexte de leur première publication. Cerise sur le gâteau, cet épais volume de trois cent quatre-vingt quatre pages, inspiré des publications danoises et allemandes sur le même sujet, met particulièrement bien en valeur ce patrimoine grâce à un accompagnement critique traduit par l’expert Jean-Paul Jennequin : le tout restant très accessible au grand public !
Ainsi y apprend-on que, quand il débute en 1935, Carl Barks se révèle être plutôt un dessinateur du genre « coquin », publiant de nombreux dessins sexy dans des revues destinées à un public adulte comme le journal satirique Calgary Eye-Opener ou les annuels Red Pepper et Old Nick’s Annual T.N.T.
Espérons simplement que cet événement éditorial, qui va nous permettre de découvrir ou de revoir les grands classiques disneyens, ne se limitera pas à Carl Barks et qui l’en sera de même pour les autres dessinateurs qui ont marqué les univers de Donald et de Mickey : les américains Ub Iwerks, Win Smith, Al Taliaferro, Floyd Gottfredson et Don Rosa, les italiens Pierlorenzo De Vita, Luciano Bottaro, Giovan Battista Carpi, Giorgio Cavazzano et Romano Scarpa, le hollandais Daan Jippes, les belges Tenas et Rali, les français Pierre Nicolas (avec son extraordinaire saga franco-belge « Mickey à travers les siècles » écrite par le scénariste Pierre Fallot) ou Claude Marin, le canadien William Van Horn, le chilien Vicar, le danois Flemming Anderen, sans oublier les étonnants graphistes issus de la nouvelle génération italienne comme Alessandro Barbucci et surtout Corrado Mastantuono (voir « Le Coin du patrimoine » que nous lui avons déjà consacré : http://bdzoom.com/spip.php?article4310) !
Gilles RATIER
« La Dynastie Donald Duck : intégrale Carl Barks » T1 (1950-1951) par Carl Barks
Éditions Glénat (29 €)
Oh, vous avez oublié Tony Strobl !…
il est fort dommage que ça soit traduit en mauvais français, du français de pétasse de collège illettrée