Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
Lire la suite...« Maïa » T2 (« Un secret bien gardé »)

Où l’on retrouve avec plaisir la jolie Maïa, devenue bien malgré elle, la gardienne de la boîte la plus célèbre de la mythologie, la boîte de Pandore.
Elle est orpheline et vit chez son oncle, sa tante et sa cousine Camille. Sa mère était archéologue et passait son temps à scruter le passé. Maïa est, au contraire, toute dans le présent. Elle est un peu timide, plutôt romantique, jolie, et sa longue queue de cheval brune danse lorsqu’elle marche…
Elle est flanquée de quatre dieux grecs miniatures, tout droits sortis d’une livre d’archéologie. Mars, Saturne, Vénus et Diane volètent autour d’elle en permanence et veillent à ce qu’elle remplisse correctement sa mission de gardienne. Pas facile d’être ainsi entourée !
Lorsqu’on la retrouve dans ce deuxième volume, Maïa a trois problèmes. Elle doit trouver une cachette sûre pour la boîte de Pandore et rassurer ainsi ses gardiens divins. Il lui faut se débarrasser de Mme Ricci, son professeur d’histoire. Cette dernière, archéologue amateur, tient à découvrir un trésor et se doute que Maïa cache quelque chose. Et puis il y a Hugo, le nouveau voisin, un garçon tout droit sorti d’un magazine masculin, à la mèche ténébreuse. Dès que Maïa l’aperçoit, elle se transforme en guimauve, au grand dam des Olympiens qui pensent que l’amour est une question tout à fait accessoire …
Cette bande dessinée, plutôt destinée aux filles, est au croisement de plusieurs cultures, dans un mélange réussi. L’ambiance très colorée qui règne dans « Maïa » rappelle parfois l’atmosphère de certaines histoires d’antan, celle de l’espiègle « Lili » par exemple, à la fois tendre et acidulée. C’est une héroïne pleine de charme et de fraîcheur, toujours élégante et joliment vêtue, très différente de sa cousine Camille, la gentille chipie aux cheveux bleus. Mais c’est bien une fille d’aujourd’hui, loin des nunuches ou des potiches.
Le dessin de Colonel Moutarde emprunte aussi au manga, en particulier dans les postures des personnages et les grands yeux des héroïnes. Cela donne à la série un charme véritable.
Affaire à suivre donc …
Catherine GENTILE
« Maïa » T2 (« Un secret bien gardé ») par Brigitte Luciani et Colonel Moutarde
Éditions Dargaud (10,45 euros)