Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Intrus à l’étrange » par Simon Hureau

Depuis le début des années 2000, Simon Hureau s’impose comme un talent original, ayant publié de nombreux romans graphiques surprenants, souvent très « gore » dans l’esprit, après des études à l’école des Beaux-Arts de Caen (sa ville natale) et à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg.
On peut d’ailleurs avoir un aperçu de son savoir-faire avec ses « Palaces » et « Colombe et la horde » (aux éditions Ego comme X, en 2003 et 2004), « Tout doit disparaître » (chez Futuropolis, en 2006), « L’Empire des hauts murs » (chez Delcourt, en 2006) ou encore « Hautes ?uvres » et « Aspic Voisine » (chez La Boîte à Bulles, son éditeur favori, en 2008 et 2009), ouvrages que nous vous conseillons particulièrement.
Ce nouvel opus témoigne de sa faculté à nous proposer des récits au cœur du bizarre même si, une fois n’est pas coutume, cet « Intrus à l’étrange » se teinte aussi, le plus souvent, de tendresse et de nostalgie… Après le décès de son grand-père qu’il adorait et au beau milieu d’une séparation conjugale, un jeune parisien nommé Martial découvre, en rangeant l’appartement du disparu, un bien curieux « héritage » : deux mystérieuses valises verrouillées, destinées à un certain Félix Larose, et une boîte remplie de lettres d’amour rédigées par une autre inconnue au bataillon (Georgette Blizard) résidant, elle aussi, au même petit village creusois : Magnat l’Étrange. Il n’en faut pas plus pour que notre « héros », passablement désœuvré, mette le cap sur cette bourgade rurale située aux abords du Camp militaire de la Courtine, lesquels sont, en ce moment, anormalement riches en chauve-souris de tous poils. Cet étrange phénomène a d’ailleurs déjà attiré une poignée de journalistes, de scientifiques et de chasseurs de vampires… : de quoi attiser la paranoïa des autochtones !!!
Au fur et à mesure de la lecture, cette quête des origines en terre limousine où tous les habitants semblent cacher un terrible secret, va se transformer en un accrocheur récit à velléité énigmatique qui va vous donner, progressivement, la chair de poule. Et Simon Hureau n’est pas seulement un habile scénariste puisque son dessin jeté en noir, blanc et gris, dégage aussi un charme indéniable …
Gilles RATIER pour bdzoom.com
«Intrus à l’étrange» par Simon Hureau
Éditions La Boîte à bulles (24 €)
De Simon Hureau, reparaît ce mois-ci chez ego comme x en édition « à la demande » (voir ici de quoi il s’agit), PALACES, merveilleux récit de voyage au Cambodge (édition augmentée d’un chapitre inédit)…