Ah, Noël à Paris ! Sa magie, ses illuminations, ses impressionnantes vitrines animées dans les grands magasins, ses repas gourmands en famille… Et pendant la trêve de Noël, on peut tout oublier ! Même les crises qu’un couple désabusé n’a plus l’énergie d’affronter… Au bout de 20 ans de vie commune, Ève et Simon se sont peu à peu éloignés et ne font plus que se croiser, entre le travail, les gosses et les obligations. Aussi, la perspective de faire une nouvelle fois comme si tout allait bien pour le réveillon leur semble bien compliquée… Laissant derrière eux la dinde, les beaux-parents et les enfants, le couple va s’élancer dans une drôle de nuit pleine de surprises, car Jim et Giuseppe Liotti nous livrent, ici, une véritable comédie romantique, digne d’Hollywood !
Lire la suite...« Berlin 2.0 » par Alberto Madrigal et Mathilde Ramadier

Berlin inspire les jeunes, les passionne, les attire. La ville semble porter en elle toutes les promesses, intellectuelles, artistiques, culturelles, professionnelles, politiques et morales. À bien y regarder pourtant, les conditions de vie y sont-elles exemplaires, voire idylliques ? Rien n’est moins sûr comme le souligne cette chronique en demi-teintes aussi chaleureuse que réticente…
La scénariste met en scène son propre séjour berlinois, l’expérience d’une jeune fille, Margaux, partie la fleur au fusil trouver du travail dans cette ville à la réputation flatteuse. Berlin serait-elle aussi malade que le reste de l’Europe ? Bien sûr que non ! Tous les gens qu’elle rencontre s’accordent sur ce point : on y est libres, insouciant, tolérants, aimables, heureux en un mot. Et c’est vrai que pour faire des études ou faire la fête, la ville a du répondant. On s’y sent bien, porté par un optimisme qui tient de l’acte de foi, car, côté emplois, c’est très vite plutôt galère !
Trouver une activité rémunérée à sa juste valeur est carrément compliqué et, à moins d’accepter des stages sous-payés, la réalité révèle très vite ses failles : la précarité, l’exploitation, l’abus sous toutes les formes. Il n’y a pas de taux horaire minimum, pas de couverture sociale, se soigner coûte un bras et la cohabitation est plus que nécessaire pour payer un loyer. Alors Margaux déchante : Berlin n’est pas l’Eldorado, surtout quand elle s’y trouve, en 2013. Depuis, pourtant, les choses ont un peu changé, ce que précise le dossier final qui rappelle que le salaire minimum est finalement entré en vigueur au 1er janvier 2015, comme il rappelle les chiffres du chômage local ou le poids des minijobs.
Margaux révise ses jugements, réajuste ses ambitions mais n’en reste pas moins amoureuse de la ville et, à la lecture de l’album, grâce aux dessins tout en finesse d’Alberto Madrigal, grâce à ses couleurs d’une grande douceur, le charme de la ville opère aussi sur nous… On la trouve aussi séduisante que trompeuse, aussi passionnante que menteuse. On sent bien qu’elle mérite le voyage !
Alors, bon voyage !
Didier QUELLA-GUYOT ([L@BD-> http://9990045v.esidoc.fr/] et sur Facebook).
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« Berlin 2.0 » par Alberto Madrigal et Mathilde Ramadier
Éditions Futuropolis (18€) – ISBN : 978-2-7548-1146-0