Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Iroquois » par Patrick Prugne

Fasciné par le Nouveau Monde depuis son enfance, le dessinateur Patrick Prugne a su, grâce à de somptueux ouvrages comme « Canoë Bay », « Frenchman » ou « Pawnee » (chez le même éditeur) s’imposer comme l’un des meilleurs représentants graphiques des espaces nord-américains du XVIIe siècle en bande dessinée. Avec « Iroquois », il confirme cette virtuosité, tout en peaufinant son style narratif, lequel prend le temps qu’il faut pour nous exposer cette histoire véridique fort joliment mise en images.
Même si les interprétations picturales n’ont pas grand-chose en commun, on ne peut s’empêcher de penser que les récits d’Indiens et de trappeurs que nous concocte Patrick Prugne ont un fort lien de parenté avec ceux d’Hugo Pratt sur ce même univers mythique, notamment « Wheeling » ou « Ticondera » : mêmes silences, mêmes lenteurs, mêmes histoires simples, mais prenantes…
Cette fois-ci, pour nous embarquer dans un nouveau livre d’aventure sublimé par de superbes aquarelles, le virtuose clermontois nous narre les origines de la Nouvelle-France, en s’attardant sur les expéditions de Samuel de Champlain : le fondateur de Québec. À cette époque, Henri IV concède à un certain Pierre Dufa de Mons le monopole du commerce au Nouveau Monde : les ventes de fourrures et de produits des pêches rapportant alors, depuis quelques années, un bénéfice non négligeable à la France. Champlain, représentant de Dufa de Mons sur place, est chargé de fonder un comptoir permanent à Québec. Pour s’assurer d’une alliance indispensable au trafic avec certaines tribus, il part en guerre contre les Iroquois dans de grands espaces où l’homme blanc n’a encore jamais mis les pieds.
S’associant avec un trafiquant de peau sans scrupule, Le Basque, et ayant pris comme otage la fille d’un chef, Petite Loutre, cet homme implacable, mais plutôt respectueux de ceux que ses congénères considèrent uniquement comme des « sauvages », réussira-t-il à pacifier les rives du Saint-Laurent ?
« Iroquois » par Patrick Prugne
Éditions Galerie Daniel Maghen (19,50 €) – ISBN : 978-235674-044-1