Eduardo Teixeira Coelho : le maître portugais (première partie) !

Lorsque ses premiers dessins apparaissent en France dans les pages du grand magazine Vaillant, au milieu des années 1950, Eduardo Teixeira Coelho compte déjà une longue carrière derrière lui dans son Portugal quasi natal : un passé mystérieux à plus d’un titre, dont nous avons tenté de reconstituer la chronologie. Voici donc le portrait d’un grand créateur de l’après-guerre qui, comme beaucoup d’autres, finira sa vie dans la misère…

Photo de Coelho au salon de Lucca (1973).

Eduardo Teixeira Coelho est né le 4 janvier 1919 à Angra do Heroismo : une cité côtière située sur la petite île de Terceira, aux Açores.

Après qu’il y ait effectué ses années d’école primaire, sa famille déménage à Lisbonne, alors qu’il est âgé de 11 ans.

Bien que passionné par le dessin, il étudie dans une école de commerce.

Il publie ses premiers dessins humoristiques dans la revue Sempre Fixe en 1936-1937 — et plus particulièrement le strip « Hà qualquer coisa que se coma ?! » —, puis pour d’autres magazines comme Foco, O Senhor Doutor, O Seculo, Colleccao de aventuras, Filmagem…

À cette époque, il travaille aussi pour la publicité.

Dès le début des années 1940, il est repéré par Cardoso Lopes : le créateur de la prestigieuse revue de bandes dessinées pour la jeunesse O Mosquito.

Il effectue un galop d’essai dans Engenhocas e colsas praticas, magazine spécialisé dans le travail manuel qu’il illustre intégralement. À partir de décembre 1942, il devient un collaborateur régulier d’O Mosquito : revue bihebdomadaire où il commence par publier des illustrations, des titres, des couvertures… qu’il signe des lettres ETC.

Illustrations Chicos (1944).

Toutefois, ses deux premières BD réalistes à suivre paraissent d’abord en 1944, en Espagne, dans la revue Chicos (qui avait, à l’époque, des rapports étroits avec O Mosquito), avant d’être reproposées, curieusement avec des textes souvent plus développés, dans la revue portugaise, deux ans plus tard : il s’agit de l’aventure africaine « El Hechicero de los Matabeles » [« O Feitiço do Homem Branco »] et du western « Un jinete del Oeste » [« O Grande Riffle blanco »].

« El Hechicero de los Matabeles » de Chicos devenu « O Feitiço do Homem Branco » dans O Mosquito n° 707 (1946).

Influencé par Hal Foster — le créateur de « Prince Vaillant », dont les bandes sont publiées au Portugal —, Coelho adopte un trait réaliste et dynamique identifiable au premier regard.

Au fil des années, dans O Mosquito, il aborde tous les genres d’aventures.

Ceci en illustrant quantité de récits qui sont souvent écrits par Raùl Correira ou d’après l’Å“uvre du romancier Eça de Queirós.

À l’instar d’« Os Guerreiros do Lago verde » en 1945, « Os Naufragos do bardo sem nome », « Sigurd o Herói  », « O Filho de Jim West » ou « Falcão Negro » en 1946

« Falcão Negro » O Mosquito (1946).

– sans oublier « A Moura e a fonte », « A Moura e o dragão » et « A Moura e o mar », trilogie évoquant la magie et les légendes maures qui est publiée cette même année (et la suivante) dans A Formiga, le supplément féminin d’O Mosquito -,

« A Moura e a fonte » A Formiga (1946).

 « O Mensageiro », « A Lei da selva » et « O Lobo Cinzento » en 1948,

« Lobo Cinzento » O Mosquito (1948).

 « Temaestade no forte bento », « As Vitimas do sol » et « Terra turbulenta » en 1949, « A Morte do Lidador »,

« A Morte do Lidador » O Mosquito (1950).

« A Torre de D. Ramires »,

« A Torre de D. Ramires » O Mosquito n° 1115 (01/03/1950).

« O Defunto » ou « O Suave Milagre » en 1950, « Oe Doze de Inglaterra »

« Oe Doze de Inglaterra » O Mosquito (1951).

 et « O Tesouro » en 1951, « A Aia », « A Patrulhado deserto » ou « Sao Ceistovao » en 1952.

« O Tesouro » O Mosquito (1951).

Le plus conséquent étant certainement « O Caminho do Oriente », un monumental récit historique de 333 pages : réalisé de 1946 à 1948 et relatant le voyage de Vasco de Gama en Inde, ce dernier est adapté par Raùl Correira de l’ouvrage « Roteiro de Alvaro Velho ».

« O Caminho do Oriente » O Mosquito (1948).

Après dix années de collaboration intensive à O Mosquito (dont les ventes déclinent) et à Cavaleiro Andante (où il réalise de superbes illustrations et couvertures), il quitte le Portugal où le travail se fait rare, avec sa femme et sa fille, en 1953.

La plupart de ces histoires sont traduites en Espagne dans Chicos et au Brésil dans Aventuras heoricas, mais elles demeurent inédites en France.

Sans être militant communiste, Coelho ne cache pas son opposition au régime du dictateur fasciste Salazar ; ce qui lui vaut d’être dans le viseur de sa police secrète : la P.I.D.E..

Certains historiens mentionnent qu’il a séjourné quelque temps au Brésil, où il aurait réalisé des illustrations et enseigné le dessin à l’École panaméricaine d’art de Sao Paulo.

L’artiste n’a cependant jamais confirmé cette information.

Robin Hood annual 1957.

En revanche, il s’installe en Espagne (à Madrid), où il trouve du travail chez l’éditeur anglais Amalgamated Press (rebaptisé Fleetway Publications en 1959) pour lequel il signe trois épisodes des aventures de Robin Hood, publiés en 1956 et 1957 dans Thriller Picture Library n° 134, 158 et 162 et dans Robin Hood annual en 1957 et 1959. Ces histoires ont été traduites en France dans le pocket Oliver des éditions Impéria au cours des années 1960, reprises dans le Robin des Bois des éditions Jeunesse et Vacances en 1980.

« Robin Hood » traduit en français dans Oliver (1960).

Pour l’hebdomadaire Comet, il dessine en 1955 « Bowen of King Harry », traduit en France dans Hurrah ! du n° 240 à 247 en 1958 sous le titre « Les Gais Archers du roi Henry ».

« Les Gais Archers du roi Henry » Hurrah ! n° 240 (23/05/1958).

« Robin Hood » Thriller Picture Library n° 162 (05/02/1957).

On lui doit aussi quelques histoires destinées au journal pour jeunes enfants Playhour, parues en 1956 et 1957 : « The Story of the Sleeping Beauty », « The Story of Aladdin », « The Story of Puis-in-Boots »…

Séjournant à Londres depuis 1955, mais lassé par des travaux de commande qui ne lui permettent pas de s’exprimer librement, il effectue un voyage en France pour y tenter sa chance.

À la rédaction de l’hebdomadaire Vaillant, il rencontre Roger Lécureux et Jean Ollivier, lesquels ne peuvent pas donner suite à sa candidature faute de place.

Quelques mois plus tard, souhaitant lancer une histoire de Vikings dans Vaillant, dont la pagination s’apprête à augmenter, Jean Ollivier se souvient de ce dessinateur qui, au cours d’un déjeuner, lui avait parlé avec passion de la mer et des hommes du Nord.

En quelques coups de crayon, Ragnar voit le jour…

« The Story of the Sleeping Beauty » Playhour n° 82 (1956).

Vaillant : 30 années de bonheur !

Pour Eduardo Coelho, les débuts en France ne sont pas de tout repos : les activités de la sinistre P.I.D.E. ne se limitent pas au Portugal.

En France, la police (mais aussi la justice française, sous le pouvoir gaulliste) collabore volontiers avec la dictature portugaise. Interdit de séjour dans l’hexagone, l’auteur utilise dans la clandestinité des signatures d’emprunt : Martin Sièvre, ETC, Etcheveri…

Déménageant souvent, il finit par séjourner en Belgique, avant de se fixer en 1958 à Florence (en Italie).

Les responsables de l’hebdomadaire communiste comprennent sa situation dangereuse et protègent au mieux leur collaborateur. Jean Ollivier, mais aussi Georges Rieu (voir Disparition de Georges Rieu : concepteur de Pif gadget…), se souvient avoir passé à de nombreuses reprises les frontières, afin de lui porter ses gains, les poches remplies de petites coupures et même de pièces de monnaie !

« Les Chevaliers de la Table ronde » Vaillant n° 513 (13/03/1955).

Grand spécialiste des peuples nordiques, Jean Ollivier trouve en Coelho l’artiste idéal pour camper le personnage de Ragnar. Ses cheveux blonds dissimulés sous un casque et le corps recouvert par une cotte de mailles, Ragnar est un jeune chef viking qui parcourt les mers d’Irlande à bord de son drakkar. Baptisé L’Invincible par ses hommes, il libère les peuples opprimés, combat les princes félons, s’oppose parfois aux dieux et parcourt les terres glacées du Grand Nord.

« Ragnar » Vaillant n° 518 (17/04/1955).

 À l’opposé des héros musclés que l’on croise dans ce genre d’histoires, Ragnar est un homme normal, doté d’une intelligence remarquable. « La Harpe d’or », premier épisode de ses aventures, débute dans le n° 515 (27/03/1955) de l’hebdomadaire Vaillant, doté alors d’un format imposant.

« Ragnar » Vaillant n° 561 (12/02/1956).

Les grandes images, réalisées sur trois bandes aux couleurs somptueuses et proposées sans bulles, valorisent le trait élégant du dessinateur qui ne ménage pas sa peine. Les scénarios de Jean Ollivier font parfois penser au futur « Thorgal ».

« Ragnar » Vaillant n° 721 (06/03/1959).

Ce premier épisode à suivre de 36 pages est suivi par de nombreux autres, jusqu’au changement de format de Vaillant, en 1960 : « La Frontière de l’enfer », « La Saga du trésor », « Alf le gros », « La Longue Traque »… Enfin « Pourchassés », publié jusqu’au n° 777 (03/04/1960).

« Ragnar » Vaillant n° 772 (28/02/1960).

Après une interruption imposée par la reprise des aventures d’« Yves le loup », l’indomptable Viking revient en noir et blanc dans un format plus petit avec « Gudrid enlevée » : épisode de 19 pages publié du n° 934 (04/07/1963) au n° 952.

« Ragnar » Vaillant n° 934 (07/04/1963).

26 histoires à la pagination variée suivront, jusqu’à « Ragnar et les Hummliks » qui se termine au n° 1238 (23/02/1969). Notons aussi « Le Temple de la déesse », « Le Viking aux gerfauts », « Le Chevalier teutonique »…

« Ragnar » Vaillant n° 1037 (28/03/1965).

Avec l’arrivée de la formule Pif gadget, « Ragnar » est présenté sous forme de récits complets de 20 pages. Quatre épisodes seulement sont réalisés, publiés dans les n° 1242 (mars 1969), 1248 et 1254, jusqu’à « Les Terres fabuleuses »,ultime aventure du jeune Viking proposée dans le n° 1261 (septembre 1969).

« Ragnar » Pif gadget n° 1242 (mars 1969).

Plus de 800 pages ont été dessinées pour cette série appréciée des jeunes lecteurs dont les albums sont rares : « L’Indomptable Viking » en 1979 aux éditions du Fromage, « La Harpe d’or » en 2004 au sein de la collection Patrimoine aux éditions Glénat.

En 2014, en toute discrétion, les éditions du Taupinambour en ont publié l’intégrale en 14 volumes tirés à très peu d’exemplaires et en omettant volontairement son nom sur la couverture et la page de titre.

Quelques épisodes sont réédités dans les six numéros de la revue Jacques Flash parue en 1977 aux éditions Jeunesse et Vacances et deux autres dans l’album collectif « Le Meilleur de Pif gadget » aux éditions Vents d’Ouest en 2005.

Notons aussi que les aventures de « Ragnar » sont signées des trois lettres ETC.

Coelho abandonne provisoirement « Ragnar » le temps d’adapter avec la complicité de Jean Ollivier « Till Ulenspiegel », le roman de Charles De Coster. Un récit superbe en 25 pages, paru du n° 580 (24/06/1956) au n° 604 de Vaillant. Le combat de l’espiègle Till face à l’occupant espagnol figure dans l’album « Ragnar » édité par Glénat en 2004.

« Till Ullenspiegel » Vaillant n° 580 (24/06/1956) collection Jean-Luc Muller.

Déjà bien connu des jeunes lecteurs, Davy Crockett, le fameux trappeur immortalisé par le cinéma et la télévision, fait son entrée dans le n° 627 (19/05/1957) de Vaillant. Jean Ollivier en fait un personnage sympathique et humain, ami des Indiens, luttant contre la conduite raciste de certains Blancs.

« Davy Crockett » Vaillant n° 627 (19/05/1957) collection Jean-Luc Muller.

Coelho met en images quatre courts épisodes : « La Flèche vermeille », « Un coup d’audace », « Mississipi » et « La Vallée de la peur » qui prend fin au n° 656 (08/12/1957).

Ces quatre histoires sont réunies en 1960 dans un album souple édité par Vaillant, repris dans un album pirate (« Davy Crockett, le roi de la frontière sauvage »), sans mention d’éditeur, en 2016

Invité à créer « Wango », Coelho abandonne la série, qui se poursuivra jusqu’en 1969 sous le crayon de l’excellent Kline (voir Loup-Noir est définitivement orphelin).

Dans le n° 658 du 22 décembre 1957, il crée donc un nouveau personnage porteur d’un gros potentiel selon la rédaction : Wango, imaginé lui aussi par Jean Ollivier.

Cet aventurier, capitaine d’un catamaran, navigue sur les mers du Sud en compagnie de Li-Fou, un vieux sage chinois.

Le premier épisode — sans titre et totalisant 27 pages — se termine dans le n° 684 : ce sera, toutefois, le seul dessiné par Coelho.

Trois autres aventures de ce personnage seront imaginées par Roger Lécureux et Georges Rieu pour Paul Gillon (voir En hommage à Paul Gillon.).

« Wango » Vaillant n° 658 (22/12/1957) collection Jean-Luc Muller.

Souffrant d’artériosclérose cérébrale, René Bastard est contraint d’abandonner le personnage d’Yves le loup dont il anime les aventures chevaleresques depuis 1947.

Son scénariste Jean Ollivier propose à son ami Coelho de reprendre ce héros, lequel figure parmi les plus appréciés des lecteurs de Vaillant.

Yves le loup est un jeune jouvenceau, fils d’un bûcheron et de la douce Ghislaine : la sœur du roi Arthur dont il deviendra un des chevaliers de la Table ronde.

Après la publication d’une page émouvante où les deux auteurs s’échangent leurs épées, la nouvelle version de la saga démarredans le n° 773 (06/03/1960) avec un épisode de 56 pages intitulé « Les Enfances du preux ».

Trois autres récits aux images somptueuses suivront : « Le Chevalier au trèfle », « Le Complot de Paris » et « La Révolte des Flandres », qui se termine dans le n° 861 (12/11/1961). À l’occasion d’un changement de formule de l’hebdomadaire, la rédaction opte pour la publication de rééditions d’histoires de René Bastard. Ce dernier, de nouveau opérationnel, reprend ses crayons jusqu’à la disparition du personnage en 1966. Les épisodes dessinés par Coelho demeurent, hélas !, inédits en album.

« Yves le Loup » Vaillant n° 7928 (17/07/1960) collection Jean-Luc Muller.

Après la disparition de « Ragnar » en 1969, Coelho est invité à reprendre les aventures de Robin des Bois, animées depuis 1965 par Lucien Nortier, assisté par Christian Gaty ou Charlie Kiéfer. Les scénarios de Jean Ollivier proposent un Robin Hood conforme à la légende, entouré par sa bande d’outlaws luttant contre l’oppresseur normand au cœur de la forêt de Sherwood : un thème en or pour un hebdomadaire soutenu par le Parti communiste français.

« Robin des Bois :La Nuit de Derby » Pif gadget n° 27 (25/08/1969).

« La Nuit de Derby », le premier épisode réalisé par Coelho, paraît dans le n° 27 de Pif gadget (daté du 25 août 1969), correspondant au n° 1265 de Vaillant : 25 récits complets en noir et blanc de 20 pages et 34 de 10 pages (sauf quelques exceptions) sont publiés de 1969 à 1975, jusqu’à « La Horde grise ». Notons : « La Trahison du roi Richard », « Les Barons teutoniques », « Le Seigneur rouge », « La Reine d’Égypte », « L’Empoisonneur », « La Toque d’or »…

« Robin des Bois : La Reine d'Égypte » Pif gadget n° 206 (05/02/1973).

Outre des rééditions en 1991 et 1992, « Le Noël de Robin des Bois » — une ultime aventure certainement oubliée au fond d’un tiroir — est proposée dans le n° 718 de Pif gadget du 28 décembre 1882 (n° 1956 de Vaillant).

« Robin des Bois : La Horde grise » Pif gadget n° 310 (03/02/1975).

Si quelques illustrations (non créditées) sont au sommaire des deux premiers numéros de l’éphémère trimestriel Robin des Bois des éditions Vaillant (en avril et juillet 1973) et si un dessin de notre artiste portugais, avec le personnage de Robin des Bois, orne la couverture du n° 5 (09/1978) de Pif Parade Aventure, un seul album publié par Hachette en 1973 reprend deux récits de sa version du légendaire hors-la-loi de Sherwood.

Coelho, qui signe alors du pseudonyme Martin Sièvre, y propose pourtant des pages mouvementées aux noirs et blancs sublimes et aux décors soignés.

À suivre… ici : Eduardo Teixeira Coelho : le maître portugais (seconde et ultime partie) !.

Henri FILIPPINI

Relecture, corrections, rajouts, compléments d’information et mise en pages : Gilles RATIER (avec l’aide de Philippe Tomblaine)

Une belle planche originale de « Robin des Bois » par Coelho : page 6 de « L'Empoisonneur » Pif gadget n° 280 (08/07/1974).

Galerie

5 réponses à Eduardo Teixeira Coelho : le maître portugais (première partie) !

  1. Drouard dit :

    Toujours aussi superbe ces reportages sur ces artistes qui ont enchantés notre enfance, encore une fois merci pour cet article sur ce dessinateur.

  2. marcelinswitch dit :

    Merci pour ce coup de projecteur sur cet immense artiste méconnu.

    Pour info, Eça de Queirós est un homme.

  3. Vincent dit :

    Bonjour

    Magnifique article sur Eduardo Texiera Coelho vraiment hâte de lire la suite !

    En ce moment une exposition vente d’originaux sur sa période Robin de bois de pif gadget a lieu à la libraire BD FIL ET PLUME à Montrichard jusqu’à fin septembre. Cette information peut être utile pour les passionnés !

    Encore bravo pour votre travail !

  4. Capitaine Kérosène dit :

    Encore un superbe article sur un dessinateur oublié, mais ô combien talentueux.
    Un grand merci.

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