Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
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Le début : Bonheur-Park, c’est une île merveilleuse où tout le monde est gentil, où l’eau fait invariablement 26°, où la doucette, breuvage généreusement distribué, fait oublier à chacun son stress et ses malheurs. Les « temps radieux » sont en …
Le début : Bonheur-Park, c’est une île merveilleuse où tout le monde est gentil, où l’eau fait invariablement 26°, où la doucette, breuvage généreusement distribué, fait oublier à chacun son stress et ses malheurs. Les « temps radieux » sont en route, avec bonheur obligatoire, programmé par « les plus hautes autorités » et rendu possible par les travaux de Pior Chomsky, créateur des anges gardiens ? « réalités virtuelles » chargées de veiller au bon fonctionnement de ce bonheur. Par ailleurs, le groupe politico-esthétique « Lénine Dada » fait dans le terrorisme sanglant. Et puis les « temps radieux » ne vont pas sans quelques bavures, et Pior Chomsky n’aime pas ce qu’on a fait de ses anges…
Notre avis : Les lecteurs se demandaient s’ils auraient la chance de découvrir un jour la fin de cette passionnante trilogie de politique fiction signée du scénariste Rodolphe et du dessinateur Alain Bignon, et qui, au moment de son décès prématuré, en octobre 2003, avait terminé 40 des 48 planches de l’album. Le désir de Rodolphe et des éditions Dargaud, associé à la solidarité d’une dizaine de dessinateurs, ont permis au projet d’aboutir à ce troisième et ultime volume qui démontre la virtuosité et la rigueur graphique dont avait su faire preuve Alain Bignon dans la réalisation de ce thriller futuriste, qui vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière planche. LT