Bruce J. Hawker, le héros favori du regretté William Vance (même après qu’il ait connu l’énorme succès de la série « XIII »), est de retour ! Et le tourmenté officier de la Royal Navy, aux cheveux blanchis par l’écume, reprend le commandement de son navire fétiche : le H. S. M. Lark. Il doit le ramener à bon port, mais les rumeurs vont bon train parmi l’équipage : ce voilier serait maudit ! À moins qu’il ne s’agisse de son capitaine qui exige de ses hommes qu’ils le suivent jusqu’en enfer : leur voyage étant parsemé d’épreuves, entre combats navals et éléments déchaînés. Hawker semble même n’être plus le seul maître à bord, se retrouvant, bien malgré lui, embringué dans la quête du trésor des Templiers.
Lire la suite...Mourir au Paradis
Les événements dans les banlieues françaises nous montre à quel point la notion de concentration sociale peut être destructrice pour nos sociétés. Pierre Christin en convient, mais chez lui, contrepied malicieux de l’actualité, ce sont les ghettos pour riches qui sont sujets à réflexion.
Heaven’s Estate : le domaine du Paradis. Une de ces « gated city » américaines, des communautés fermées à destination des plus richissimes, gardées jour et nuit et où on ne rentre que parcimonieusement, sur invitation ou pour effectuer des services divers. Comme les livraisons, par exemple. Celles-ci sont le boulot des mexicains, qu’ici on appelle tous « Pancho » : c’est plus pratique ! Les familles vivent en vase clos, sans nouvelles « terrifiantes» de l’extérieur. Les enfants sont évidemment surprotégés mais laissés à l’abandon. Et ils s’ennuient ferme. Alors, désœuvré, sans référence sociale ni culturelle, ils dérapent. Et pas qu’un peu !
Alain Mounier, le dessinateur d’Exit et des Abîmes du temps, illustre avec sérieux et efficacité le réalisme sombre du récit (qu’on ne souhaite pas qualifier d’anticipation) d’un Pierre Christin en grande forme, qui a retrouvé (mais l’avait-il vraiment perdu ?) sa vison (trop) lucide de notre époque et sa verve revendicatrice politico-sociale des années Bilal.
Laurent Turpin
Dargaud – Long courrier – 13.5€