Ils sont effectivement six, dans les années 1850 : en comptant Kid, un garçon rendu borgne lors du massacre de sa famille. Alors que Kid doit se rendre dans les Black Hills (Dakota du sud) pour récupérer un document très important sur une mine d’or dont il a hérité (mais qui serait maudite), il promet à une prostituée, à un déserteur de l’armée, à un esclave en fuite, à une religieuse qui a quitté les ordres et à un Indien renégat de les couvrir d’or s’ils l’accompagnent…
Lire la suite...« J’aurais ta peau Dominique A » par Olivier Balez et Arnaud Le Gouëfflec
Que voilà une sympathique et inclassable surprise, en ce début d’année : un polar bien huilé, oscillant entre le drame et le burlesque ou entre la réflexion introspective et l’admiration du fan de base… Le chanteur et compositeur Dominique A, qui vend pourtant moins d’albums que son copain Philip Katherine (à qui il se confie, d’ailleurs, en exposant son anxiété et ses crises de paranoïa), est poursuivi par un sosie du genre collant. Et voilà qu’il est menacé de mort, pour d’obscurs mobiles, par l’auteur d’une lettre anonyme…
Nous voilà partis pour un récit décalé, un brin surréaliste mais rempli de rebondissements inattendus, qui nous permet d’appréhender, avec humour, les tourments existentiels de ce représentant de l’esprit indépendant de la chanson ou de la scène musicale française, et qui a, déjà, plus de vingt ans de carrière derrière lui.
On avait déjà beaucoup aimé l’évocation, également sans fausse note, du « Chanteur sans nom » (voir : « Le Chanteur sans nom » par Balez et Le Gouëfflec) par le même duo créatif : Olivier Balez, au trait épais et très expressif rehaussé par des couleurs souvent étonnantes, traitées par aplats, et Arnaud Le Gouëfflec, scénariste inspiré qui semble avoir trouvé, encore une fois, le bon tempo pour cet album assez jubilatoire ; les deux artistes excellant, particulièrement, dans la mise en ambiance d’atmosphères tour à tour inquiétantes et désopilantes…
Dans sa préface à l’album, l’emblématique chanteur déclare qu’il leur a, évidemment, donné sa bénédiction ; ne serait qu’en reconnaissant qu’il s’y est vraiment retrouvé au niveau de la représentation en voyant les premières planches (surtout quand sa tendre amie s’est écriée : « C’est toi ! C’est dingue ! C’est trop toi ! ») et que, de toute façon, il savait, à l’avance (pour avoir lu leurs œuvres précédentes), que son double « était entre de très bonnes mains »… : et il avait bien raison, le bougre…
Gilles RATIER
« J’aurais ta peau Dominique A » par Olivier Balez et Arnaud Le Gouëfflec
Éditions Glénat (16 €) – ISBN : 978-2-7234-9098-6