Créé en 2018 pour « Une aventure de Spirou par… », Ptirou — le personnage central du premier album — évoque les origines du personnage de Spirou créé en 1938 par Rob-Vel (1). Disparu tragiquement dès ce premier épisode, le jeune rouquin permet à sa jeune compagne appréciée par les lecteurs de devenir l’héroïne principale d’une série autonome (2). Fille — de bonne famille — du directeur de la Compagnie générale transatlantique, adolescente fragile dans le premier récit, Juliette de Sainteloi devient grande reporter-écrivaine indépendante, témoin des grands événements du XXe siècle sous le nom de Mademoiselle J. Protégée par le fantôme de Ptirou, c’est une femme libérée, humaniste, en avance sur son temps.
Lire la suite...Appelle-moi Ferdinand
Le début : Ça ne va pas fort pour Oscar Lehmann. Il se sait atteint d’un cancer, aucun espoir de guérison. Alors pour ses derniers mois, ce père de famille tranquille, cet employé consciencieux, a décidé de se prendre en …
Le début : Ça ne va pas fort pour Oscar Lehmann. Il se sait atteint d’un cancer, aucun espoir de guérison. Alors pour ses derniers mois, ce père de famille tranquille, cet employé consciencieux, a décidé de se prendre en main. Oscar en a marre d’être raisonnable. Marre de marcher droit, quitte à envoyer paître les fâcheux qui gravitent autour de lui depuis des années et surtout son père. Comment réagir quand on sait que l’on va mourir ? Voilà une accélération extrême et irréversible du temps.
Notre avis : C’est l’histoire d’un homme raisonnable et raisonné, dominé par la figure paternelle, imposante et flamboyante, qui fait le bilan d’une vie monotone et terne, décide de la prendre à contrepied et se demande si, quitte à partir, il n’y a pas lieu de décider soi-même des modalités de l’issue fatale. C’est aussi l’histoire du temps qui passe, des rendez-vous manqués et somme toute, de la dérision de la vie vécue par habitude. C’est une histoire grave mais profondément humaine, aux nombreux thèmes de réflexion existentialistes. « On est à l’os, au plus près du nerf, de la vie », souligne Christian Durieux, dont on se réjouit du travail en couleur directe et du graphisme à la lourde expressivité, beaucoup plus parlante que les nombreux silences qui habitent cet album interpellant.
Laurent Turpin
« Appelle-moi Ferdinand« , d’Hervé Bourhis, Christian Conty (récit) et Christian Durieux (Dessin), Futuropolis – 16 euros






