Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
Lire la suite...Siné raconte « son » mai 1968…

Alors que le n° 45 de Siné mensuel est sorti début septembre (en vente 5,50 € dans tous les kiosques), infatigable, Siné poursuit ses mémoires avec la parution du neuvième épisode de « Ma vie, mon œuvre, mon cul ». C’est de sa main qu’il écrit et illustre ces souvenirs qui débutent en 1965, alors qu’il effectue avec sa (première) femme Anik un voyage en Chine à l’invitation des Amitiés franco-chinoises.
Voyage incroyable de six jours à bord du Transsibérien, au départ de Moscou, tourisme à Pékin sévèrement surveillé par la police politique où le dessinateur comprendra qu’il ne faut pas plaisanter avec l’image de Miaou Tsé-Toung. De retour à Paris, il héberge un Cubain, Carlos Franqui et toute sa famille. Quatre Cubains vivant dans sa maison de campagne, ce n’est pas triste ! Il évoque comment il est devenu, de 1965 à 1978, le designer de la compagnie du pétrole et du gaz algérien : un boulot lucratif et une belle expérience humaine. Enfin, et surtout, il revient sur « son » mai 1968. Période faste où il collaborait à Action, créait L’Enragé et cassait du flic. C’est à travers les lettres enflammées envoyées à sa future (seconde) épouse Catherine, alors au Brésil et qu’elle a conservées, qu’il nous invite à revivre cette période qu’il qualifie la plus exaltante de sa vie…
Vous l’aurez compris, la lecture de cet ouvrage broché, 84 pages en couleurs, est indispensable (comme les huit précédents), car admirablement écrit par un jeune homme de 87 ans et jamais ennuyeux.
Attention ! Ce tome 9 est uniquement vendu en kiosques ou par correspondance.
Henri FILIPPINI
« Ma Vie, mon œuvre, mon cul T9 : Vive la chienlit ! » par Siné
Éditions du Crayon, 95, rue du Faubourg Saint-Antoine, 75011 Paris, www.sinimensuel.com (8 €)