On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
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Fin du « Boiseleur » et de « Ténébreuse » : le scénariste Hubert est encore parmi nous !
Les ultimes tomes des très beaux diptyques « Le Boiseleur » (dessiné par Gaëlle Hersent) et « Ténébreuse » (mis en images par Vincent Mallié) paraissent coup sur coup, en cette rentrée éditoriale très — trop ? — chargée (1). Ils confirment, une fois de plus, combien le scénariste et coloriste Hubert Boulard, qui signait de son seul prénom, va nous manquer. Ce narrateur aussi sensible que cultivé, disparu tragiquement en février 2020 à l’âge de 49 ans, était l’un des meilleurs créateurs de sa génération : la preuve par deux, avec ces deux nouveaux indispensables bédéesques !
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« Châteaux Bordeaux » : happy end !
Chaleureusement accueillie par l’industrie des vignerons en pleine mutation, la saga familiale imaginée par Corbeyranpour Espé trouve sa conclusion avec ce douzième album. C’est l’occasion de saluer une série destinée à un large lectorat, qui mêle avec astuce le vécu d’une noble profession et une riche intrigue. À la fois documentaire et fiction, « Châteaux Bordeaux » témoigne aussi de la bonne santé de la bande dessinée traditionnelle.
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Horreur boréale pour Bruno Brazil !
Port de Boston : dans un conteneur de pêche, un jeune homme est découvert mort parmi les poissons avec de curieuses écailles sur le corps. Le point de départ du bateau étant dans le Grand Nord canadien, Brazil est envoyé sur place pour enquêter. Il ne sera pas reçu à bras ouverts : l’accueil se révélant… glacial. La piste mène à un ancien orphelinat et surtout à un mystérieux docteur Moses, personnage aussi ambitieux et mégalomane que dangereux. Avec cet album autonome, dépaysant et très agréable, la reprise par le duo Aymond-Bollée se maintient à un très bon niveau : que ce soit le dessin, impeccable, ou le scénario, palpitant. Comme souvent, le dessinateur nous permet de découvrir en avant-première ses encrages, crayonnés et études : un grand merci à lui.
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Le nouveau Vivès : rencontre passionnée au festival d’Angoulême !
Après nous avoir donné une version de « Corto Maltese » qui a suscité quelques controverses, le talentueux Bastien Vivès (1), chef de file d’une génération d’artistes mêlant roman graphique, manga, animation et jeu vidéo, sort deux nouveaux albums en même temps. (2) Même s’ils sont bien différents, ils sont toujours aussi intimes et sensuels, et méritent tous les deux le détour ! Attardons-nous cependant sur « Dernier Week-end de janvier » : une période quasi immuable pour le festival d’Angoulême où l’auteur de « Polina » situe une improbable histoire d’amour. Tout en profitant de cette idylle extraconjugale qui peut sembler presque banale pour nous parler de son rapport à la BD et à l’art en général, avec toute l’intelligence et la délicatesse qu’on lui connaît !
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« Nocturnes berlinois » : Corto Maltese fait escale à Berlin…
Corto Maltese abandonne provisoirement les décors exotiques de ses précédentes aventures, le temps de faire escale à Berlin : la ville d’Europe la plus en vogue en ce début des années 1920. Une escapade qui permet au marin flegmatique d’être le héros d’une intrigue originale teintée d’ésotérisme, de croiser quelques jolies filles et de faire un bout de chemin avec de vieux comparses. Un scénario conçu sur mesure pour les amoureux de la série imaginée par Hugo Pratt, que prolongent avec leurs propres talents les Espagnols Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero.
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« La Véritable Histoire du Dahlia noir » labélisée 619 !
Le meurtre non élucidé d’Elizabeth Ann Short, dont le corps a été retrouvé atrocement mutilé, coupé en deux au niveau du bassin et vidé de son sang dans un terrain vague de Los Angeles, le 15 janvier 1947, a donné lieu à différentes spéculations, lesquelles ont inspiré nombre de livres, films, jeux vidéo, etc. Les derniers mois de cette Américaine de 22 ans, plus connue sous le pseudonyme du Dahlia noir (Black Dahlia), sont ici transposés avec un minutieux souci du détail, dans un recueil mêlant bande dessinée et textes informatifs rédigés d’après les documents déclassifiés du FBI, par les auteurs des séries « Freaks’ Squeele » et « Mutafukaz » : un impressionnant et troublant ouvrage d’une centaine de pages qui met l’accent sur la vie, plutôt que sur l’homicide sinistre, de la victime…
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« Outlaws » : le mystère Kristina Swany enfin élucidé !
Les lecteurs d’« Orbital », le fameux space opera imaginé en 2006 par Sylvain Runberg, se souviennent de Kristina : sœur de Caleb Swany, le héros de la série, mystérieusement disparue. Elle devient le personnage central de cette nouvelle saga spatiale qui s’annonce tout aussi passionnante. Au dessin, Éric Chabbert se révèle excellent dans ce nouveau défi graphique qu’il affronte en virtuose.
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« L’Écluse » : un Lot de surprises !
Un nouveau tandem — formé par le prolifique scénariste Philippe Pelaez et le talentueux dessinateur Gilles Aris — propose le one-shot « L’Écluse » : un surprenant thriller rural ancré au cœur du Quercy. Avec l’éclusier Octave, le Lot est l’autre personnage majeur de ce récit crépusculaire : la rivière charrie quelques cadavres de femmes, objets d’une enquête policière, elle-même synonyme d’autopsie d’une communauté villageoise. Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir dans le Quercy blanc. Ouvrons les vannes !
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Belle réédition, fort bien conceptualisée, d’une série policière italienne consacrée à la montée du fascisme…
Dans une Europe troublée, où les plus grands conflits de l’histoire de ce continent sont sur le point d’éclater, le détective privé d’origine allemande Jan Karta, transféré contre son gré en Italie, puis en France, reste toujours implacable et fidèle à ses convictions dans la recherche de la vérité. Ce deuxième volume rassemble le troisième et le quatrième épisode d’une série transalpine créée dans les années quatre-vingt par Roberto Dal Pra’ et Rodolfo Torti : lauréate du festival de Sierre, il s’agit de l’une des œuvres de fiction historique les plus réussies de la bande dessinée du siècle précédent.
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« Cannonball » : Michel Vaillant traverse les USA de New York à Los Angeles !
Pour ce onzième épisode de la saison 2 de ses aventures, Michel Vaillant abandonne les circuits officiels pour se lancer dans une folle course illégale traversant de part en part les États-Unis. Un nouveau « grand défi » pour le pilote indestructible, né en 1957 dans les pages de l’hebdomadaire Tintin.
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