BD de la semaine

Dans « Loire », la nouvelle fiction de Davodeau, le personnage principal c’est le fleuve lui-même…

En mixant fiction intimiste et beau portrait de femme (rappelez-vous « Lulu femme nue » !), mais aussi celui d’une région, Étienne Davodeau (1) prolonge, avec son dernier ouvrage chez Futuropolis, la réflexion sur l’environnement qu’il avait engagée dans son précédent roman graphique : « Le Droit du sol ». Il nous emmène ainsi à arpenter le fleuve Loire et ses territoires, entre contemplation et prise de conscience d’un milieu à préserver, en 96 pages autant lumineuses que touchantes, lesquelles nous font réfléchir à notre ancrage (nous sommes d’où ?) et à une forme d’écologie sensible (« qui passe par le corps »), mais également à notre fin de vie….

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« Marie et les esprits » ou la curiosité pour le paranormal…

Marie Curie ! Tout un chacun admire la double lauréate du prix Nobel : cette scientifique révolutionnaire qui découvrit le polonium et le radium en 1898. Pour autant, combien savent que cette première femme nommée professeur à la Sorbonne appliqua sa rigueur scientifique au spiritisme ? Documentée, cette fiction signée Rodolphe et Olivier Roman aborde, aujourd’hui, cette figure mondialement reconnue par un prisme inusité en BD.

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Premier tome de « Bellatrix » : un septième cycle prometteur pour « Les Mondes d’Aldébaran » !

Justement considérée comme l’une de nos meilleures séries de science-fiction en bande dessinée, « Les Mondes d’Aldébaran » séduisent de plus en plus de lecteurs depuis la création de la saga, en 1994. Il y a bientôt 30 ans ! Le presque octogénaire Leo se lance sans hésiter dans un septième cycle, prévu en cinq épisodes qui s’annoncent aussi riches en découvertes insolites que les précédents. L’occasion de retrouver des personnages familiers, une nouvelle fois à la découverte de mondes inconnus.

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« Amours fragiles » dans les coulisses de la grande Histoire : la fin !

Commencée en 1997 dans les derniers numéros du prestigieux mensuel (À suivre), « Amours fragiles » est une série historique pas comme les autres. Plutôt que d’entraîner le lecteur sur les champs de batailles de la Seconde Guerre mondiale, c’est dans les coulisses du conflit que les protagonistes évoluent. Le premier album étant sorti en 2001, il aura fallu attendre 22 ans pour découvrir les deux derniers épisodes de cette saga (le T8 étant sorti en mars de cette année) dont Jacques Tardi écrit : « De l’architecture teutonne aux brasseries bondées, des Panzer aux MP38, de la Pologne à Berlin sous les bombes, tout est à sa place. Documentation impeccable ! »

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« Lefranc T34 » : Une femme disparaît (et — hélas ! — un scénariste)…

Cela faisait longtemps que Guy Lefranc n’avait pas enquêté aux États-Unis, et cette nouvelle sombre affaire concerne une grande star : évocation de Marilyn Monroe et de ses relations à risques avec la présidence et les milieux douteux. Les auteurs brouillent les pistes en faisant entrer en scène une doublure de la star, tout aussi menacée… Services secrets, pègre, faux alliés, et vrai ami — comme ce Bob Garcia en danger, appelant à l’aide son collègue Lefranc — sont au menu de cette intrigue urbaine et glamour, pleine de menaces et de pièges.

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« Le Nom de la rose » : un roman… très graphique pour deux maestros !

Après le sublime et remarqué « Le Caravage » (deux volumes parus chez Glénat en 2015 et 2018), Milo Manara revient de plus belle au genre historique, pour un autre monument à célébrer. Le livre le plus connu de l’érudit italien Umberto Eco — succès traduit en 43 langues et adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud en 1986 — est donc enfin transposé en bande dessinée ! Mystérieuse, troublante, et scandaleuse histoire que cette série de décès (ou de meurtres ?) — dans une abbaye bénédictine au XIVe siècle — sur laquelle le moine franciscain Guillaume de Baskerville est chargé d’enquêter par sa hiérarchie. Ce livre premier (sur deux) adapte avec brio le roman historique et — disons-le — presque policier. Pour nous, c’est d’abord une rencontre au sommet entre les grands artistes italiens Eco et Manara : « Veramente delizioso, molto bello ! »

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Dans « Au cœur des solitudes », Lomig célèbre la nature, en évoquant l’action pionnière de John Muir…

Lomig est un autodidacte et talentueux auteur de bande dessinée rennais, membre de l’atelier Pepe Martini, dont nous avons très tôt mis en avant les parutions sur notre site (1). Après son « Dans la forêt » — sélectionné pour de nombreux prix en 2020, dont celui de Fnac/France Inter et Landerneau, avec 25 000 exemplaires vendus —, il récidive chez le même éditeur (Sarbacane) avec une autre ode à la nature vierge, illuminée par son beau trait fin entre noir et sépia. Il s’agit de l’évocation du road trip qu’effectua John Muir, écrivain et botaniste américain considéré comme l’un des premiers écologistes modernes, entre le moment où, juste après la fin de la Guerre de Sécession, il craint de perdre la vue et celui où il découvre une vallée dans la Sierra Nevada : celle de Yosemite, qu’il va contribuer à sanctuariser en premier parc national.

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Le retour de Lady S : mourir peut attendre ?

Voici le retour attendu de Lady S, après deux ans d’absence ! Les affaires reprennent pour Shania Rivkas, entre espionnage, géopolitique, attentats et basses œuvres… Après un prologue qui nous prend à la gorge, l’album développe des événements vécus huit ans auparavant. Nous suivons deux intrigues apparemment sans lien : un attentat à l’explosion d’un avion de ligne et des troubles au Mawali, pays d’Afrique noire découvert au tome 13 (1). Au milieu, mais séparément, nous retrouvons Shania — Lady S — et Conrad, son compagnon américain. L’une ne contrôle que peu de choses, ballottées par des événements de plus en plus dramatiques. Quant à l’autre, il enquête et interroge pour la CIA, remontant une piste avec plus de succès.

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« Spirou et la Gorgone bleue » : Yann et Dany s’éclatent !

Depuis le lancement (en 2006) de la série « Une aventure de Spirou et Fantasio par… », nous avons souvent connu le meilleur, rarement le pire. Le présent album, signé par deux poids lourds de la BD franco-belge et annoncé depuis une dizaine d’années, est enfin paru ! Yann et Dany proposent un véritable ovni qui devrait provoquer bien des commentaires de la part des inconditionnels purs et durs de la série. L’écologie et ses dérives servent de fil rouge à ce récit décoiffant, fourmillant de personnages insolites.

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Fidèle et lumineuse mise en BD de l’un des best-sellers de Guillaume Musso par Miles Hyman !

Quand est sorti le roman « La Vie secrète des écrivains » (chez Calmann-Lévy, en 2019), Guillaume Musso, l’un des auteurs les plus lus en France, a eu l’envie de voir des images l’accompagner, alors qu’il avait, jusque-là, refusé tout projet d’adaptation de ces ouvrages. Il pense d’emblée à Miles Hyman (1), illustrateur de renommée mondiale dont il avait été ébloui par sa version de la « Loterie » de Shirley Jackson, et il lui écrit aussitôt pour lui proposer de lui confier l’interprétation graphique de cet angoissant thriller sur l’écriture et l’univers de la littérature. Le dessinateur d’origine américaine — qui vit en France depuis de nombreuses années — a tout de suite vu le potentiel visuel de l’histoire et nous offre, aujourd’hui, une somptueuse bande dessinée de 180 pages fourmillant de peintures envoûtantes, et dont l’impeccable narration est aussi efficace que celle du livre de départ : habile mélange de fiction et réalité, où tout est réuni pour nous bluffer.

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