« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
Lire la suite...BD voyages

« Chroniques de Jérusalem » par Guy Delisle
Guy Delisle voyage beaucoup, pourtant Guy Delisle n’est pas à proprement parler un voyageur, ni un aventurier, encore moins un touriste, car l’homme est un observateur qui ne choisit pas ce qu’il observe. Il le découvre presque par hasard puisque l’auteur de ces « Chroniques de Jérusalem » ne s’est posé là que parce qu’on l’y a posé, sa compagne, membre de l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières, en étant finalement la seule responsable…
Lire la suite...
« Delilah Dirk et le lieutenant turc » par Tony Cliff
En couverture, une jeune femme s’avance vers nous, bottée, coiffure épaisse et tunique blanche portées par le vent. Déterminée, elle est prête à dégainer son épée mais arbore un sourire Joconde. A l’arrière-plan, perpendiculairement, une troupe haineuse poursuit un homme enturbanné. Plus loin encore, la mosquée Sainte Sophie pointe fièrement ses minarets mais elle baigne dans une lumière rouge sang de mauvais augure. Delilah Dirk et un lieutenant turc viennent d’entrer en BD, chacun à son pas…
Lire la suite...
« Lou Cale » par Warn’s et Raives
Il y a des personnages qui traversent l’espace et des séries qui traversent le temps. Telles certaines comètes éphémères, mais récurrentes, elles reviennent se rappeler à notre mémoire. C’est le cas de « Lou Cale », de Warn’s et Raives, dont le héros photographe sillonne les États-Unis dans les années 40. La série ne compte que cinq épisodes, publiés entre 1987 et 1992, réédités en noir et blanc (deux volumes de la « Collection Styx » en 2004), et que voilà enfin, réunis en couleurs et grand format, pour notre plus grand plaisir. Quelques dessins inédits complètent l’ouvrage (mais il y manque les couvertures initiales).
Lire la suite...
« Atsuko » par Cosey
« Jonathan » : depuis le goéland (de Richard Bach) jusqu’au héros de Cosey, ce mot respire à pleins poumons l’air du large et l’air d’ailleurs, asiatique et himalayen tant qu’à faire, loin devant et haut vers les cimes. Jonathan, donc, est de retour, ce qui veut dire qu’il est reparti et qu’on le retrouve parce qu’il n’est plus là ! Normal, bloqué par une panne de bus, il déambule presque en touriste dans une vieille colonie britannique, un petit coin de Birmanie, officiellement nommé Myanmar sans que cette étiquette n’arrive à décoller l’ancienne…
Lire la suite...
« Habibi » par Craig Thompson
Après son magnifique et imposant « Blankets » (magistrale autobiographie traitant de l’éducation chrétienne et des amours adolescentes, laquelle fut consacrée par le Grand Prix de la Critique lors de sa publication dans cette même collection « Ecritures » des éditions Casterman, en 2004) on attendait l’Américain Craig Thompson au tournant !
Lire la suite...
« Papeete, 1914 » T1 (« Rouge Tahiti ») par Sébastien Morice et Didier Quella-Guyot
Le premier août 1914, Simon Combaud ne connait rien de Tahiti quand il débarque à Papeete. La venue de cet homme bien habillé en costume trois pièces noir et chapeau melon demeure un mystère pour la petite société coloniale qui anime ce port vivant du Pacifique. Cabaretier affable, missionnaire exalté, peintre fauve et nombreux militaires se mêlent à une population polynésienne accueillante, voire un peu plus pour des vahinés lascives mais dotées de forts caractères. Trois jours plus tard, une nouvelle ébranle l’archipel, l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne…
Lire la suite...
« Les Chasseurs d’écume » T1 par Serge Fino et François Debois
La bande dessinée s’est souvent intéressée à la pêche hauturière, spectaculaire et dramatique, faite de lames et de larmes, de marins piégés dans le filet de l’existence puis noyés anonymes, disparus loin de chez eux, autant dire nulle part. Alors, proposer un voyage à Douarnenez pour évoquer les pêcheurs de sardines qui partent à la journée, cela semble dérisoire et peu aventureux. On a tort et « Les Chasseurs d’écume » le prouvent aisément…
Lire la suite...
« Hamelin » par André Houot
Direction Hamelin, en Allemagne, dans un village qu’on écrit là-bas « Hameln ». Situé en Basse-Saxe, le bourg est au Moyen-Age sans grand intérêt et le serait sûrement resté longtemps si la ville n’était devenue célèbre pour ses rats, plus exactement pour son « meneur de rats », plus exactement encore pour la légende d’un flûtiste exceptionnel, que les frères Grimm ont popularisé à travers le monde sous le titre « Der Rattenfänger von Hameln » (L’Attrapeur de rats de Hamelin), en 1816…
Lire la suite...
« Portugal » par Cyril Pedrosa
Simon est dessinateur mais il n’a plus envie de dessiner. Il n’a plus envie de rien, d’ailleurs. Il gagne un peu de sous en faisant des animations scolaires, mais il s’ennuie, tourne en rond, déprime, se morfond et commence à sombrer. Plus il sombre, plus il rêve de lumière, de soleil, de vie. Normal, puisque c’est « sombre » ! Sa vie de couple lui pèse et l’idée d’emprunter pour se poser dans une maison bien à eux, la pire des prisons ! Son esprit ne trouve d’oxygène qu’en fuyant vers les souvenirs d’enfance. C’est alors qu’on l’invite à un mariage, celui de sa cousine… Mais de ça, non plus, il n’a plus envie. Car Simon n’arrive plus à rien, surtout pas à décider quoi que ce soit. Il est face au mur derrière lequel il y a un jardin mais encore faut-il se décider à passer le mur ! Le doute, la peur poussent le velléitaire ténébreux à temporiser pour mieux s’ennuyer. Spirale ! Heureusement, un festival portugais l’a invité…
Lire la suite...
« Atar-Gull » et « La Vénus de Dahomey » T1
Bien qu’il soit oublié en couverture (on se demande pourquoi ?!), Eugène Sue est l’auteur d’ » Atar-Gull « . Le père des » Mystères de Paris » confirme ainsi le titre d’un site qui lui est consacré : » Eugène Sue, l’oublié « . On le retrouve cependant, mentionné en page de garde et ce n’est que justice car « Atar-Gull » est une histoire incroyable, effroyable, qui fit évidemment scandale lors de sa parution en 1831. Pourtant, comme il l’expliquait lui-même à Fenimore Cooper : » Ma férocité n’a pas eu de bornes, parce qu’un crime était la conséquence, la déduction logique d’un autre crime « . C’est cette histoire, puissante et mémorable qu’ont choisi d’adapter Brüno et Fabien Nury…
Lire la suite...