L’histoire mouvementée de la Belgique avant et après la Seconde Guerre mondiale est relatée dans deux diptyques d’une fiction romanesque solidement documentée. Les personnages de « Les Temps nouveaux » du duo Warnauts et Raives font connaissance avec l’Europe divisée de la guerre froide dans les deux volumes d’« Après-Guerre ». Le conflit latent entre Wallons et Flamands est alors ravivé par le retour contesté du roi Léopold III. En 1950, dans la pension familiale des Ardennes belges, Thomas Deschamps, le héros de la série, espère une deuxième moitié de siècle plus apaisée, il envisage de s’installer dans un Congo encore colonisé. C’est sans doute en Afrique que la série se poursuivra.
Lire la suite...
« Le Fils du yéti » par Didier Tronchet
Tronchet nous revient, en grande forme après un petit exil dans des contrées plus exotiques, avec un émouvant roman graphique intimiste, forme narrative dont il fut l’un des précurseurs (1). Il y adapte en images et en cases une partie plutôt dure et noire de sa propre existence — le passage à l’âge adulte d’un jeune homme plombé par l’absence d’un père disparu trop tôt et qu’il a à peine connu —, la revisitant complètement par son énergie et son talent inné de créateur littéraire, avec quand même beaucoup de légèreté et d’humour.
Lire la suite...
« Ad Astra » T1 par Mihachi Kagano
Le péplum était un genre tombé en désuétude depuis la fin du siècle dernier. Pourtant, en bande dessinée, Rome et ses conquêtes deviennent des sujets très tendance. On compte de plus en plus de titres s’inspirant de cette époque ou la suprématie romaine n’était plus à démontrer : « Thermae Romae » et « Eurêka » en manga, « Vae Victis », « Murena », « Les Aigles de Rome »… pour la partie franco-belge. Pourtant, cette suprématie militaire va être mise à mal par un seul homme. Un tacticien hors pair : Hannibal ! Voici son histoire romancée vue par un œil japonais.
Lire la suite...
« Le Canon graphique » : collectif
L’année dernière étaient parus les deux derniers volumes d’un triptyque monumental : « Le Canon graphique ». Cette année, les éditions Télémaque proposent un coffret rassemblant les trois tomes de cette anthologie hors du commun qui contient les adaptations en bande dessinée des plus grands textes de la littérature mondiale, des origines à nos jours… Projet éditorial et intellectuel inédit, ambitieux et unique en son genre, « Le Canon graphique » est une expérience impressionnante, intelligente, réjouissante, sous l’égide de Russ Kick. Une anthologie absolument extraordinaire !
Lire la suite...
« Manitas » T1 par Michel Colline et Fred Le Berre
Bonne surprise avec ce « Manitas » (« petites mains » en espagnol) consacré à de jeunes boxeurs, mais pas que ! Bonne surprise surtout avec ce dessin stylisé tout en rondeurs (pour les personnages) qui attire l’œil et séduit vite. Et c’est le premier volet d’un diptyque écrit par un scénariste dont ce n’est pas le premier round sur un ring…
Lire la suite...
« No pasarán, le jeu » par Antoine Carrion et Christian Lehman
« Depuis la nuit des temps … la race humaine a pris part au jeu le plus excitant, au jeu le plus dangereux, au jeu le plus prestigieux de l’Univers.
L’écran s’éclaircit encore. La prise de vue changea, et ils avaient maintenant l’impression de survoler à vive allure la surface d’une planète, à l’extrême limite de la stratosphère. Des bribes de nuages flottaient dans leur champ de vision. L’illusion de profondeur était extraordinaire. Subjugués, les trois garçons fixaient l’écran. La caméra plongea. Le dessin se fit plus précis, et Éric se rassit, ébahi, pris de vertige. Le choc des armes parvint à leurs oreilles avant même qu’ils aperçoivent le champ de bataille. […]
Là encore des fantassins de la Première Guerre mondiale, lancés dans une course folle au milieu d’un champ de mines, disparaissaient l’un après l’autre dans le fracas des explosions.
Ce jeu ancien, reprit la voix, ce jeu fascinant, est l’ultime jeu. Un jeu de conquêtes et de souffrances, un jeu de victoire et de mort. Êtes-vous assez courageux pour affronter L’EXPERIENCE ULTIME ? »

« Robert Moses, le maître caché de New York » par Olivier Balez et Pierre Christin
Paru chez Glénat depuis janvier 2014, ce solide one shot de 104 pages dévoile l’étonnant parcours d’un authentique « illustre inconnu » – du moins de ce côté de l’Atlantique ! – nommé Robert Moses. Ce dernier fut pourtant, des années 1930 jusqu’aux Seventies, le plus important urbaniste américain, et le principal rénovateur de New York : aires de jeux, écoles, piscines, logements, autoroutes et ponts (dont le fameux Verrazano-Narrows Bridge, mis en service en 1964), rien n’échappera à cet incroyable démiurge urbain, ici retranscrit avec talent et passion par Olivier Balez et Pierre Christin.
Lire la suite...
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 26 mars 2014
« Blast T4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent » (19ème) rejoint « Naruto » T62 (10ème) et « Fairy Tail » T36 (12ème) dans le « Top 20 Ipsos/Livres Hebdo ». Si aucune autre bande dessinée ne figure dans le classement tous genres confondus, il y a pourtant 7 nouveautés qui intègrent le « Top 15 BD » : « Hertz : Le Triangle secret T4 : L’Ombre de l’aigle » en tête, directement à la 4ème place.
Lire la suite...
« Air Mail » par Attilio Micheluzzi
Les éditions Mosquito poursuivent leur travail de publication des œuvres d’Attilio Micheluzzi, l’un des très grands artistes italiens de la bande dessinée du XXe siècle. Une intention éditoriale aux dimensions patrimoniales, avec cette fois-ci la réédition intégrale d’« Air Mail », une série qui parut partiellement en France il y a trente ans et qui était totalement épuisée. Cette réédition est donc une excellente nouvelle pour les fans de l’auteur, mais aussi pour ceux qui apprécient la vraie belle et grande bande dessinée d’aventures policières en noir et blanc, dans la plus grande tradition italienne. Un régal !
Lire la suite...
D’Arabelle à Pat’Apouf : Jean Ache (première partie)
Les années d’après-guerre sont riches en créateurs qui, de l’humour au réalisme, remplissent les pages des nombreux journaux nés à la Libération, afin d’apporter un rayon de soleil à une jeunesse qui vient de sortir de 5 années d’Occupation. La télévision est encore réservée à quelques privilégiés, la radio propose de rares émissions destinées à la jeunesse, seuls les « illustrés » lui permettent de vraiment rêver. Jean Ache appartient à cette génération d’auteurs qui remplissent avec talent cette mission. Mieux, tout en œuvrant pour les jeunes, il étendra son horizon aux journaux sinon pour adultes, tout du moins destinés à la famille. Pour beaucoup, son nom n’évoque pas grand-chose aujourd’hui, bien que ses histoires aient été lues par des millions de lecteurs de France-Soir au Pèlerin, en passant par France Dimanche, Le Journal de Mickey… Et même Pilote, avant qu’il ne s’amuse à réfléchir. C’est la carrière exceptionnelle de ce créateur discret que nous vous invitons à suivre…
Lire la suite...