« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
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Dessinateur italien porté aux nues par la critique dans les années soixante-dix et quatre-vingt, Guido Buzzelli est, enfin !, réédité aujourd’hui. Les Cahiers dessinés rendent justice à son génie graphique, son imagination fellinienne et sa maîtrise du noir et blanc dans un copieux premier tome de ses « Œuvres » (six sont prévus), lequel contient quatre de ses chefs-d’œuvre oniriques retraduits et rescannés à partir des planches originales : « Le Labyrinthe » (1971), « Zil Zelub » (1972), « Annalisa et le diable » (1973) et « L’Interview » (1975).
Dans ses travaux baroques, destinés à un public dit adulte, cet étonnant graphiste et conteur aimait beaucoup se représenter comme personnage principal, sous les traits d’un satyre dansant ou d’un antihéros barbu, toujours prêt à l’ironie ou au clin d’œil, afin d’établir une complicité avec le lecteur-spectateur : « Je me dessine toujours dans mes histoires, parce que cela m’engage davantage et je participe plus. Et puis, j’aime beaucoup le portrait et il n’y a pas de meilleur exercice au monde pour cela que l’autoportrait. »
Profitons de cette rarissime occasion qu’il nous ait donnée d’admirer ce travail intemporel (gratifié ici d’une longue préface de l’éditeur Frédéric Pajak, fan absolu de l’artiste, et de 34 pages de documents de travail, croquis préparatoires, esquisses, manuscrits, dessins au fusain ou à l’encre de chine…) pour (re)visiter le conséquent « Coin du patrimoine » en deux parties que nous avions consacré à la production francophone de ce fabuleux dessinateur, maître et précurseur de l’autofiction : Guido Buzzelli (1ère partie) et Guido Buzzelli (2ème partie).
Gilles RATIER
« Buzzelli : Œuvres » T1 par Guido Buzzelli
Éditions Les Cahiers dessinés (29 €) — ISBN 979-10-90875-54-8
Enorme ! Amateur de Buzzelli et de ses récits tellement étranges, ainsi que de son trait superbe, je suis ravi de cette nouvelle.
L’introduction de F.Pajak est effectivement très éclairante . Mais pourquoi l’avoir recopiée intégralement dans le n°2 des cahiers de la BD ? Est-ce correct ?
Seuls Frédéric Pajak, Christian Staebler (l’auteur de l’article dans Les Cahiers de la BD n° 2) ou Vincent Bernière (rédacteur en chef de la nouvelle mouture de cette revue et recueilleur des propos de Pajak) peuvent objectivement répondre à votre question. S’ils passent par là, qu’ils n’hésitent pas à vous expliquer le pourquoi du comment !
Bien cordialement
Gilles Ratier