Planches au savon de Marseille !

26 ans déjà – et un album par an, belle régularité ! – que les personnages de la série humorestico-policière « Leo Loden » d’Arleston et de Carrère s’en donnent à cœur joie pour épater leurs lecteurs. Cette fois-ci, pourtant, après 10 titres en commun, Arleston laisse son coscénariste Loïc Nicoloff seul en piste et sur le Vieux Port… Alors, en avant la musique et chauffe, Marseille !

Bien évidemment, Leo Loden hérite d’une affaire au mauvais moment : il doit garder ses jumeaux et, en même temps, enquêter sur la disparition d’un mineur. Et pas question de refiler les gosses à Tonton, sa Dulcinée n’a vraiment pas confiance en lui. On peut comprendre quand on connait l’énergumène. Mais quand on est privé, pas question non plus de se priver d’une enquête, Alors Léo, bébés dans les bras, s’exécute.

Au cœur du drame, un couple séparé : elle est chirurgienne à la Timone et son mari dirige la « Farigoule provençale », autrement dit une société produisant des savons de Marseille, des vrais, des beaux, des bio… Enfin, c’est ce qu’il dit, car on sait que les entreprises à produire de tels savons se comptent sur les doigts d’une main et que le reste vient d’ailleurs, de lointains ailleurs qui n’ont vraiment pas l’accent du pays.

 

Un des grands plaisirs de la série est précisément cette localisation méditerranéenne et, pour de nombreux épisodes, son implantation dans la « Massilia Aeterna » (titre du précédent album) : la route de la Gineste, le quartier de la Rouvière, la statue de David… ou le petit port du Vallon des Auffes qui fait d’ailleurs la couverture. Le cadre est pittoresque, même si l’on s’étonne toujours de l’énorme pont du XIXème siècle barrant la vue, et sert de cadre à une séquence très cascadeuse.

Comme à l’accoutumée, le ton du narrateur est volontiers critique avec ici et là quelques commentaires qui égratignent : « une petite enclave pour grands bourgeois », les lycées couteux du 8ème arrondissement ou la zone industrielle des Arnavaux encore puante alors que les savonneries ont disparu. Toutes ces remarques ancrent l’histoire et qu’on soit de Marseille ou pas, elles instillent un label d’authenticité savoureux. Enfin, effet « Taxi » ou pas, ça roule à fond sur la Corniche quand il le faut !

Bref, ce nouvel album, au titre plein de jeux de mots, est un très bon moment de lecture…

Didier QUELLA-GUYOT  ([L@BD-> http://9990045v.esidoc.fr/] et sur Facebook).

http://bdzoom.com/author/didierqg/

« Leo Loden T 26 : Fugue en rave mineure » par Serge Carrère et Loïc Nicoloff

Éditions Soleil (10, 95 €) – ISBN : 978-2-302-07144-5

Galerie

7 réponses à Planches au savon de Marseille !

  1. Jean dit :

    « Comme à l’accoutumée » est une faute de français!!!!!

  2. Didier Quella-Guyot dit :

    On peut trouver l’expression vieillie ou pléonastique, mais ce n’est pas une faute de français. Pas de quoi, en tout cas, me fouetter de cinq points d’exclamation !

    • Jean dit :

      A l’accoutumée veut dire « Comme d’habitude » et donc « comme à l’accoutumée » signifie; Comme comme d’habitude, c’est fautif!
      Mauvais joueur?

      • Michel Dartay dit :

        D’accord, mais si on écrit « Comme d’habitude », on entend tout de suite la chanson de Sinatra reprise par François!

  3. Jojo dit :

    « Les Hongrois pensans comme à leur accoustumee venir faire leur moisson dedans le païs de Baviere » (Nicolas Vignier, 1587), et jusque sous des plumes autorisées : « David jouait de la harpe devant Saül comme à l’accoutumée » (Voltaire), « Tout s’y passe comme à l’accoutumée » (Antoine-Vincent Arnault, cité par Littré), « Il poussait des soupirs, comme à l’accoutumée » (Georges Duhamel), « Laure, comme à l’accoutumée, était restée silencieuse » (Daniel-Rops), « Tout le monde meurt de faim, sauf, comme à l’accoutumée, quelques politiciens et quelques affairistes » (Jean Dutourd), « Péguy le refait à son usage, hardiment comme à l’accoutumée » (André Goosse), « Comme à l’accoutumée, Augustin d’Hippone cherche à concilier la faiblesse humaine et l’exigence de la foi » (Alain Rey), « Sainte-Beuve laissa paraître comme à l’accoutumée son caractère amer et acrimonieux » (Hélène Carrère d’Encausse)

  4. PATYDOC dit :

    A quand une intégrale Leo Loden? Est-ce dans les tuyaux ?

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