BD de la semaine

« Monsieur Pinpon » revient grâce au dessinateur Stanislas !

Dessinateur aujourd’hui tombé dans l’oubli, Mars (pseudonyme de Marcel Foulque, 1892–1965) créa pour la revue Jours de France le personnage de Monsieur Pinpon. Les aventures de ce drôle de petit bonhomme, souvent accompagné de son petit chien — qui n’eut jamais de nom —, se déroulèrent dans un strip hebdomadaire invariablement composé de trois cases, et ce, de 1956 à 1965. Stanislas (Stanislas Barthélémy, de son nom complet), l’un des sept cofondateurs de L’Association, rend hommage à cette création aux éditions Les Rêveurs.

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Un voyage en terre inconnue, là-haut…

Après un bel album — « Alexandra David-Néel », publié en 2016 (1) —, le duo d’auteurs Christian Perrissin et Boro Pavlovic revient au Tibet à travers l’exploration entreprise par deux frères, à partir de 1939. L’aîné, François de la Grézère, tient son journal en tapant sur sa machine à écrire, et son récit rythme finalement tout ce voyage, forcément initiatique. Il va rencontrer Alexandra David-Néel et lui demander des conseils pour aborder ce pays et ce peuple si différents. Gabriel, le puîné, est plus rêveur que François, plus imprévisible et quelque peu fragile : au point de tomber malade en cours de voyage. Ils rencontreront, avant la frontière, les derniers militaires chinois en avant-poste, de paisibles Tibétains et enfin le pays golok et son mont sacré, l’Amnye Machen. Un album qui s’épanouit lentement, comme le fait cette exploration dans l’inconnu, sans esbroufe, visant l’authenticité et la sobriété.

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Un champion olympique à la sauce Smudja !

En cette année où les Jeux olympiques sont quasiment devenus une préoccupation nationale, l’édition de bande dessinée s’intéresse évidemment aussi de très près à cette manifestation sportive qui aura lieu prochainement à Paris et qui a ce pouvoir de rassembler les peuples. Au milieu des nombreuses publications bédéesques, souvent didactiques, abordant le sujet, ne ratez pas l’album qui rend hommage au quadruple champion olympique des J.O. de Berlin (lequel provoqua à la fois Hitler et l’Amérique conservatrice en 1936) : l’Afro-Américain Jesse Owens. Le virtuose dessinateur serbe Gradimir Smudja nous présente, avec son habituel talent narratif onirique et caricatural, l’histoire de ce destin unique dans une époque marquée par la violence raciale…

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« Bertille & Lassiter » : la ronde des rencontres improbables ne s’arrête jamais !

Troisième et peut-être dernier chapitre de cette série pour le moins originale et construite de main de maître par Éric Stalner. Les rencontres improbables se multiplient, au fil d’un récit où se mêlent polar et fantastique, sans oublier quelques séquences d’humour que n’aurait pas reniées Audiard. Une trilogie (1) — aux protagonistes particuliers à plus d’un titre — de 300 pages, signée par un des auteurs de tout premier plan, parmi les plus prolifiques de ces trois dernières décennies.

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Romain Dutreix perd pied, car sa « Mamie n’a plus toute sa tête »…

Chantre du pastiche, Romain Dutreix nous offrit en son temps « Allegretto Deprimoso » et les deux tomes d’« Impostures », tous trois publiés chez Fluide glacial. S’en suivit une petite série de parodies pour la librairie nancéienne La Parenthèse, dans laquelle Romain Dutreix inséra un tome de « La Petite Bédétheque des savoirs » sur le libéralisme, ainsi que « Revue de presse : petite histoire des journaux satiriques et non-conformistes », de nouveau pour les éditions Fluide glacial. C’est sans doute son talent pour voir le monde par le petit bout de la lorgnette qui lui ouvrit les pages du Canard enchaîné. Après une absence de six ans, Romain Dutreix revient en librairie avec une autofiction : « Mamie n’a plus toute sa tête », chez Dargaud.

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Transmission, cuisine et amitié : l’apprentissage du bonheur selon Servain, Dorison et Cristau !

Issu d’une riche et grande famille bourgeoise, Ulysse Ducerf est promis à un brillant avenir, en ce début des années cinquante. Dès qu’il aura eu son bac avec la mention très bien, il devra prendre la suite des affaires de son industriel de père et perpétuer cet héritage. Or, de graves accusations de collaboration avec les Allemands pèsent sur l’entreprise familiale, et le jeune homme et sa mère vont devoir s’installer au fin fond de la Bourgogne, pour fuir le scandale et l’agitation médiatique de la capitale. C’est là qu’Ulysse, à la suite d’un malencontreux accident,va rencontrer Cyrano : un homme bourru et secret qui va l’initier à la grande cuisine. Sa vie va en être bouleversée à jamais… Mais à quel prix ?

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« Outlaws » : un spin-off dans l’univers d’« Orbital » !

Après la publication des huit volumes de sa série « Orbital », publiée de 2006 à 2019, aux éditions Dupuis, Sylvain Runberg renoue avec l’univers de son premierspace opera, dont le succès ne s’est jamais démenti. Les dessins d’Éric Chabbert — qui succède brillamment à Serge Pellé —, quoique moins réalistes, ne dépayseront pas les lecteurs de la première époque. Un retour attendu d’une série classique, au scénario astucieux, qui devrait combler anciens et nouveaux lecteurs amateurs de fantastique et appréciant le travail soigné.

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Trois BD témoignent du massacre d’Oradour-sur-Glane, pour célébrer les 80 ans de ce crime de guerre !

Il y a 80 ans, le samedi 10 juin 1944, le paisible bourg limousin d’Oradour-sur-Glane a été anéanti en quelques heures, par une action brutale et méthodique, due à une partie de la division Das Reich de la Waffen SS, qui a délibérément assassiné 643 de ses habitants. Trois bandes dessinées — média qui n’avait pas encore été utilisé pour en parler — viennent simultanément de paraître, afin de commémorer ce terrible massacre. Ainsi que pour essayer de préserver et transmettre, aux nouvelles générations, la mémoire et les valeurs républicaines des hommes et des femmes qui ont défendu le territoire national et ses idéaux : c’est ce que l’on appelle le devoir de mémoire. Et deux d’entre elles sont scénarisées par deux émérites collaborateurs de BDzoom.com  !

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« Tuez la Grande Zohra ! » : Yann règle ses comptes avec l’OAS !

En 1962, la guerre d’Algérie est officiellement terminée pour le général de Gaulle. Pas pour les membres d’extrême droite de l’OAS (Organisation de l’armée secrète), qui, en France comme en Algérie, multiplient les attentats plus ou moins foireux. Leur objectif : assassiner le général de Gaulle, baptisé la Grande Zohra. À travers le personnage de Martine, innocente victime de ce déferlement de violence, Yann construit une intrigue aux multiples ramifications, peuplée de personnages fictifs inspirés par les véritables acteurs de la grande histoire.

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« Les Vents ovales » : l’émancipation de la campagne française à l’heure de Mai-68 par Horne, Tripp et Mermilliod

Ayant envie d’une bande dessinée où il pourrait parler du rugby de son enfance dans le Sud-Ouest et qui soit dans la lignée de son « Magasin général » réalisé avec Régis Loisel — évocation du quotidien des habitants d’un petit village qui nous a transmis tant de baume au cœur ! —, Jean-Louis Tripp a proposé à Aude Mermilliod de la coécrire avec lui. Le triptyque « Les Vents ovales » est le résultat de cette belle collaboration et nous plonge, avec délices, dans la ruralité française des Trente Glorieuses. C’est une magnifique fresque humaine et sociale aux personnages attachants, à la fois drôle et émouvante, où le rôle des femmes est largement mis en avant : notamment dans ce premier tome de 120 pages dessinées avec talent par Horne, dont le trait précis et rigoureux s’adapte parfaitement à l’esprit aussi profond que léger du propos.

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