Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
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« La Trilogie berlinoise » T2 : dans les coulisses du pouvoir nazi…
Voici enfin le second volet de l’adaptation en BD de la célèbre trilogie de Philip Kerr : les lecteurs du premier album piaffaient d’impatience d’en découvrir la suite. Ce long récit de 144 pages permet de retrouver le détective privé Bernhard (dit Bernie) Gunther enquêtant sur les viols de jeunes filles au sein d’une Allemagne nazie qui s’apprête à conquérir l’Europe. Une enquête menée tambour battant, qui le conduira dans l’entourage des futurs maîtres du pays. Un régal pour les passionnés d’histoire et de polar, mais aussi pour les nostalgiques de la ligne claire.
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« Jian » T1 : au nom du sabre !
Après le western atypique « Stern », les frères Maffre cassent à nouveau les codes narratifs de la bande dessinée avec une nouvelle série intrigante et captivante, située quatre ans après la chute de l’empire romain, alors que le chaos politique règne sur l’Europe et que le christianisme s’y déploie.
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« Charlotte impératrice » : quatrième et dernier chapitre d’une œuvre de virtuoses…
Il aura fallu huit ans à Fabien Nury et Matthieu Bonhomme pour réaliser les 296 pages de cette histoire impressionnante à plus d’un titre. Huit années de travail acharné, loin de la tendance feel good actuelle à propos de laquelle le scénariste confie : « Je ne suis pas là pour vendre l’équivalent narratif du Lexomil, ni pour consoler le public. Si je vois un beau personnage, avec un destin épique et tragique, j’essaie de le raconter, c’est tout. » Résultat : un travail d’artisans dont chaque page est un enchantement.
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« La Terre verte » : quand un félon se regarde dans les glaces…
Aux derniers temps du Moyen Âge, en 1492, une nef emporte vers le Groenland tous les espoirs d’un homme au lourd passé… La « Terre verte » représentera-t-elle une seconde chance, ou ces rivages glacés et hostiles seront-ils synonymes de nouvel effondrement pour un roi déchu ? En donnant une suite moderniste à « Richard III », Alain Ayroles et Hervé Tanquerelle télescopent avec fureur le mythe, l’humanité et l’Histoire : en fait de conquêtes et de gloire, et si tout n’était jamais, hier comme aujourd’hui, que cupidité, rage et désillusions ?
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« Electric Miles » : un vibrant hommage aux pulps !
Depuis quinze ans, Fabien Nury et Brüno rêvaient de réaliser une histoire située dans l’univers pulp. Projet longuement mûri, qui donne naissance au présent album évoquant l’étrange destin d’un auteur de pulp, plutôt que de créer un énième héros inspiré par le genre. Résultat : un véritable ovni, à la fois déroutant et sublime, envoûtant et diabolique. Un bel hommage à la littérature populaire américaine, aux images sublimes.
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« Rébétissa » : au son des bouzoukis…
En 2009, déjà chez Futuropolis, David Prudhomme s’intéressait aux musiciens grecs avec « Rébétiko : la mauvaise herbe » : un album où l’on suivait une journée de la vie d’un artiste des années 1930. Des cafés enfumés de haschich aux terrasses où l’on se laisse assommer par l’alcool, les musiciens, les « rébètes », attendent la nuit où ils jouent le rébétiko, cette musique populaire contestataire évoquant la déchirure de l’exil, la dureté sociale et les amours amères…
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Air pur et nature pour « Les Vacances chez Pépé-Mémé » !
Les vacances sont à l’origine d’œuvres passées à la postérité en littérature : celles de Marcel Pagnol en Provence ou de Harper Lee, cette fois-ci en Alabama, mais aussi au cinéma dans la colonie de « Nos jours heureux » ou encore en « Juillet-août » et dans « Un petit truc en plus ». La bande dessinée a, elle aussi, puisé dans cette thématique et nous nous retrouvions, entre autres, pour « Les Beaux Étés » ou avec « Du sable dans le maillot ». Un nouvel album édité par Fluide glacial nous invite cette fois pour « Les Vacances chez Pépé-Mémé », en compagnie de Guillaume Bouzard.
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Ce qu’il va rester de Terpant…
Après de grandes séries impressionnantes (« Sept Cavaliers », « Le Royaume de Borée »…), et les albums récents (1), singuliers et forts, Jacques Terpant nous offre un nouvel et bel objet non identifié, hors des comparaisons et des codes. Il s’agit simplement de plusieurs chroniques du monde rural, dans sa province du Dauphiné et aux alentours de son village familial. L’angle qu’il a choisi est de raconter cette terre et ce peuple par épisodes, sur une période couvrant 1 000 ans, puisqu’il fait commencer le récit en 1025 ! Mais l’originalité réside dans l’absence d’intrigue et presque d’histoire : plutôt les habitudes, la manière de vivre et de travailler —avec le temps qui passe — de cette population qui nous a précédés. De petits événements, et non des grands, sont donc contés, tranquillement, avec cœur, via le graphisme qu’on lui connaît depuis longtemps : solide, mais sensible, discret, mais éclatant, avec des couleurs soigneusement choisies, un charme mystérieux. Pour ce nouvel album, l’auteur a accepté l’interview qui suit cette chronique, grand merci à lui.
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« Dans ses yeux » nous ouvre les yeux et nous fait voir, ainsi, le handicap autrement…
Vivant depuis 25 ans avec Tanie — qui est aveugle d’un œil et qui, en conséquence, doit se démener tous les jours pour s’adapter de son mieux aux charges du quotidien —, le dessinateur et scénariste Marc Cuadrado a repris ses crayons pour nous expliquer comment sa courageuse femme fait face à sa déficience visuelle. Pour l’occasion, cet adepte du style gros nez — « Norma » chez Casterman et « Parker & Badger » chez Dupuis ou « Je veux une Harley » pour Frank Margerin chez Fluide glacial et Dargaud (1) — renoue avec la discipline graphique qu’il avait abandonnée depuis une dizaine d’années : passant à autre trait, plus semi-réaliste, où sa plume se fait alors tendre et émouvante… même s’il insuffle toujours sa lumineuse touche d’humour personnelle !
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« Dusha T2 » : l’âme qui venait du froid…
Le diptyque « Dusha », qui se clôt ici, tire son extraordinaire sujet de ce qui est connu des tentatives « scientifiques » osées et dangereuses de l’URSS stalinienne. En cette fin des années 1930 est réactivé le programme YM, visant à mesurer et exploiter les possibilités des enfants doués de certaines capacités hors du commun (télépathie, savoir à distance et prémonition). On les appelle les dusha (les âmes en russe)…
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