« Champignac » met à l’honneur l’un des personnages les plus généreux et des plus attachants de la galaxie « Spirou », en dévoilant son passé dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, avant qu’il rencontre le héros donnant son titre au journal des éditions Dupuis. Outre le fait de divertir efficacement, le but de cette série dérivée est de vulgariser des sujets scientifiques et sociologiques pour toucher les jeunes lecteurs. Dans cet encore très réussi tome 4, où un Pacôme irritable et dépressif croise d’éminents confrères de l’époque (Einstein, Feynman ou Oppenheimer, récemment mis en lumière avec le film de Christopher Nolan), les Béka et David Etien abordent, avec authenticité et psychologie, le problème de la fabrication de la bombe atomique, à laquelle notre original mycologue va inconsciemment contribuer…
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Après Le Monde, L’Express, Lire, Le Point, Le Figaro…, Marianne est à son tour tenté par la bande dessinée et livre un premier hors-série plutôt réussi, d’autant plus qu’il n’invite pas à marcher sur les traces de héros stars ou de thèmes vendeurs, mais à découvrir le média BD dans son ensemble.
Sous la direction de Myriam Perfetti (critique BD dans cet hebdomadaire, entre autres activités), Renaud Dély (journaliste, directeur de la rédaction et scénariste de BD politique), Mathieu Quitard, Nicolas David, Guy Konopnicki, Alain Léauthier de Marianne et Stéphane Urbajtel de La Charente libre ont construits leurs articles autour du thème « La BD pour tous ! ».
À l’arrivée, la revue réussit un tour d’horizon plutôt complet sur le média, avec un historique du festival d’Angoulême, un article sur le féminisme qui fait peur (?), un entretien croisé entre Riad Sattouf et Émile Bravo, un autre (passionnant) avec Philippe Druillet, un historique trop rapide (quatre pages) sur l’histoire des illustrés, idem pour les comics et les mangas, un portrait des « casseurs de cases » (L’Association et consort), un bref entretien avec les éditeurs dits historiques (Casterman, Dargaud, Glénat, Delcourt), une évocation du monde des collectionneurs, et autres articles sur le dessin politique, la BD jeunesse…
On ne peut évidemment pas tout traiter en une centaine de pages (dont une vingtaine d’extraits) et il ressort, après lecture, l’impression que, pour les auteurs des articles, le roman graphique est le moteur de la BD, le must, l’avenir. Les portraits (Mazan, Laureline Mattiussi, Nicolas Moog, Lisa Lugrin, Derf Backderf, Merwan, Philippe Squarzoni…) ou le choix des extraits (« Corps sonores » de Julie Maroh, « Homicide » de Philippe Squarzoni… et seulement « Duke » de Hermann) témoignent du parti pris des rédacteurs envers ce créneau plus « journalistique ». La couverture de Riad Sattouf est plus éclectique, puisque les personnages de Tintin (et Milou), Lucky Luke, Mortimer et Astérix y figurent.
Pour résumer, cette première incursion de Marianne dans la bande dessinée ne manque pas de points positifs et son achat est indispensable pour ceux qui s’intéressent à la bande dessinée.
Notons aussi les deux excellents hors-série Polar 2015 et 2016 (beaucoup plus nostalgiques) réunis en un pack, au prix de 10 € (www.marianne.net).
Henri FILIPPINI
Marianne hors-série : « La BD pour tous ! » (7,50 €), vente en kiosques.