Le premier tome de « L’Ombre des Lumières » sorti l’an passé (1) se terminait par le départ, en ce milieu du XVIIIe siècle, du malfaisant chevalier de Saint-Sauveur pour le Nouveau Monde. En effet, toutes ses intrigues se sont retournées contre lui ! Après avoir séduit et trompé la jeune Eunice de Clairefont éprise de la philosophie des Lumières, menacé de mort par son mari et criblé de dettes, Saint-Sauveur a été obligé de s’exiler. En débarquant à Québec, il ne désespère cependant pas de retrouver sa place à Versailles, d’autant plus qu’un de ses peu fréquentables amis lui a proposé d’effacer toutes ces dettes s’il accepte de réaliser une mission vengeresse qui va lui permettre de déployer ses funestes talents…
Lire la suite...L’Atelier Mastodonte : un dernier petit tour… et puis s’en va…
Depuis quelques mois, cornaqué par Florence Mixhel, sa nouvelle rédactrice en chef désireuse de modernité et de construction d’une nouvelle identité, l’hebdomadaire Spirou fait des choix, qui peuvent conduire à la fin de certaines séries. Dernière victime : « L’Atelier Mastodonte », la rubrique multi auteurs créée en 2011 par Lewis Trondheim…
C’est dans le numéro 3825 du 3 août 2011 que « L’Atelier Mastodonte » débarque à la Une du Journal de Spirou : « C’est Yoann qui en a eu l’idée, même si Bianco me l’a attribuée dans les strips qu’il a réalisés. Je suppose que le terme Mastodonte est censé rappeler le côté vieux dinosaures croulants de la bande dessinée que nous sommes tous les six… Ah ? On me fait signe que non…En fait, il n’y aurait que moi, comme vieux dinosaure. » C’est par ces mots que Lewis Trondheim attribue à Yoann le choix du titre de cette rubrique originale qui, au départ, réunit seulement six auteurs : Alfred, Guillaume Bianco, Julien Neel, Cyril Pedrosa, Yoann et bien sûr Lewis Trondheim. Sept ans plus tard, ils seront une petite trentaine à avoir séjourné au sein de l’atelier. Ils finiront par avouer que l’atelier est un lieu virtuel et que chacun de ses membres travaille dans son propre local situé aux quatre coins du pays et même au-delà : « Mais enfin, tu n’avais pas compris que tout était faux ? L’atelier n’a jamais existé. Nous habitons tous dans des villes différentes » confie Lewis dans l’ultime numéro de Spirou qui les abrite. Le principe est simple : chaque semaine, la vie au quotidien, rarement triste, des dessinateurs est exposée aux lecteurs, le plus souvent en deux double strips. Ces tranches de vie sont aujourd’hui réunies en une série de six albums au format à l’italienne édités par Dupuis et à ne pas manquer. Des gags tour à tour hilarants, émouvants, jamais gratuits. Histoire de resserrer le lien avec les lecteurs, les auteurs n’hésitent pas à se mettre en scène dans de savoureux romans photos.
Pour le fun, voici la liste des sociétaires de cette joyeuse équipe dont la dispersion leur a été annoncée voici quelques semaines selon Obion dans le même entretien : outre les six déjà nommés, se sont succédés Tébo, Nicolas Kéramidas, Nob, Dominique Bertail, Benoît Feroumont, Stan et Vince, Ohm, Guillaume Bouzard, Mathieu Sapin, Pascal Jousselin, Mathilde Domecq, Obion, Libon, Fabrice Toulmé, Tofépi, Hervé Bourhis, Dominique de Monfreid, Nicoby… Une belle brochette d’auteurs parmi les plus fameux de la génération 2000, qui ont joué franchement le jeu tout au long de l’aventure.
Le numéro 4196 de Spirou (12 septembre 2018, 52 pages, 2,50 €, en kiosques) fête le départ de l’atelier dans la joie et la bonne humeur sous une couverture signée Pascal Josselin. On peut y lire les commentaires de Lewis Trondheim, Pascal Jousselin et Obion. On peut aussi y savourer les quatre dernières pages de la série avant fermeture, signées par la plupart des membres de l’atelier Mastodonte.
Il nous reste les six albums, véritables témoignages sur le quotidien pas toujours rose des dessinateurs d’aujourd’hui.
Henri FILIPPINI
dommage !
Oui dommage c’est le mot, ça fait des dizaines d’années que je lis Spirou mais devant le changement de ligne éditoriale, j’ai résilié mon abonnement à Spirou le mois dernier avec un gros pincement au coeur.
Maintenant c’est la meilleure série de Spirou qui s’arrête très logiquement, sniff
Je lis Spirou en recueil, donc avec 1 an de retard. Tu peux nous dire quel est ce récent changement éditorial (je sais que le rédac-chef a changé) et pourquoi il n’est pas bon ?…
Spirou a changé de Rédacteur en Chef en novembre 2017 : exit Frederic Niffle qui avait su, depuis 10 ans, construire une identité cohérente pour le journal tout en permettant à petits et grands d’y trouver son compte.
Plus important, il avait su créer du lien avec les lecteurs grâce aux différentes rubriques rédactionnels (en particulier la chronique « les aventures d’un journal ») et l’Atelier Mastodonte, mettant en scène ce faux atelier de dessinateur ( ce qui n’est pas sans rappeler la rédac’ de Spirou chez Gaston Lagaffe).
La nouvelle rédactrice-en-chef, Florence Mixhel semble vouloir recentrer le journal vers un public plus jeune, et je trouve (mais c’est mon opinion personnelle) que l’esprit Spirou se délite : l’Edito a été supprimé, de même que la rubrique déjà citée. Zizi Chauve-souris s’est vu réduit à 1 strio hebdomadaire, rendant l’histoire si difficile à suivre que les auteurs ont jeté l’éponge.
Spirou a aussi organisé une vraie-fausse guerre avec Fluide Glacial dont le 2nd degré a échappé à pas mal de monde, avant que les numéros respectifs de Fluide et de Spirou (pour le coups, vraiment biens) ne révèlent la supercherie.
Maintenant, c’est Mastodonte (un projet de Lewis Trondheim) qui met la clé sous la porte et cela m’attriste profondément. J’en viens même à me demander où sera finalement publié la suite de Ralph Azham…
Merci d’avoir pris le temps de me répondre en longueur.
Il y avait déjà eu une tentative de « rajeunir » Spirou pendant la période Pinchart (la première) et c’était probablement la pire période du journal.
pour moi. Depuis l’arrivée de Niffle, le journal a réellement trouvé un nouveau souffle, il est éclectique, alliant harmonieusement les anciens et les nouveaux, et le rédactionnel est très bon (notamment « Les aventures d’un journal », comme tu l’écris).
incroyable le nombre de vieux abonnés à Spirou,qui l’ont suivi contre vents et marées,qui disent vouloir ou qui se désabonnent.
Etrange -et peut-être inquiétant.
Frédéric Niffle est resté 10 ans à la tête du journal et avait réussi à le stabiliser en diversifiant les auteurs et en permettant aux enfants et aux adultes d’y trouver leur compte.
Il avait surtout réussi à créer un lien avec les lecteurs à travers des rubriques rédactionnelles pointues (« Les aventures d’un journal ») et l’Atelier Mastodonte qui mettait en scène un pseudo atelier des dessinateurs de Spirou (ce qui rappelait un peu la rédaction fictive de Gaston Lagaffe ou l’ambiance Trombone Illustré).
Florence Mixhel est devenue rédactrice en Chef en novembre 2017 et a voulu, ce qui est normal, y imprimer sa patte.
La suppression de l’Edito n’était pas une bonne chose et celle des aventures d’un journal non plus. Certains parti-pris de publication ont commencé à semer le doute : la vraie- fausse guerre avec Fluide Glacial (une blague moyennement drôle à laquelle personne n’a rien comris pendant des semaines), la publication de Zizi chauve-souris (de Tondheim et Bianco) en strip d’1 seule bande, (rendant l’histoire impossible à suivre -es auteurs ont finalement préféré arrêter la publication).
Certains membres de la rédaction sont aussi partis et maintenant l’Atelier Mastodonte est poussé, en grandes pompes, vers la sortie. La série de Trondheim, Ralph Azham, se poursuivra-telle dans Spirou ?
Tout cela est bien triste.
Je réponds à ma propre interrogation : je viens de voir sur le blog de Lewis Trondheim que le prochain tome de Ralph Azham (N°12) sera le dernier…ce qui semble bien confirmer la fin de toute collaboration entre Lewis Trondheim et Dupuis !
https://www.lewistrondheim.com/projets.php
C’est bien compliqué. Beaucoup de vieux lecteurs passéistes ne supportent pas Trondheim et consorts et se réjouiront peut-être de cette suppression.
D’autres regretteront, moi j’aime beaucoup l’atelier Mastodonte mais si le choix est fait de stopper la série, il y a sûrement une bonne raison… N’oublions pas que les albums ne se sont jamais vendus. Si ça avait cartonné, ça continuerait encore et encore, jusqu’à ce que vous en ayez marre.
Vous mentionnez 6 albums dans votre article. Je croyais qu’il n’y en avait que 5.
la sortie du 6ème (et dernier) album est prévue pour janvier 2019
SNIF! (pas Niffle, snif!)
Un peu triste car ça marque la fin d’une époque.
Après ça faisait un petit bout de temps que l’Atelier tournait en rond et s’écartait de plus en plus du vrai-faux quotidien des auteurs. De plus il avait quand même vachement perdu son coté Mastodonte (désolé pour les petits nouveaux).
Concernant le changement de ligne éditoriale ça me semble normal non seulement du fait du changement de rédacteur, mais en plus (l’excellent) modèle de Niffle commençait de plus en plus
à s’essouffler et ronronner doucement. Un changement, sans être nécessaire à ce stade, était une bonne nouvelle.
Laissons le temps à Florence Mixhel de faire ses preuves. Du temps de Niffle aussi il y a eu des ratés. Le cas de Trondheim est parlant car si il a beaucoup apporté, un certain nombre de ses séries ont (comme souvent dans sa carrière) finit en eau de boudin. Ne serait – ce que Zizi chauve-souris, qui bien avant le changement de rédacteur a connu un parcours éditorial chaotique. Due en l’occurrence (si je me souviens bien) aux difficultés de Bianco à assurer un rythme de production capable de fidéliser un lectorat sur la durée. Le même Bianco qui avait quasiment disparu de l’Atelier alors qu’il était omniprésent à ses débuts.
Il y a trois trucs que je lisais dans Spirou: Dad, Imbattable et l’atelier Mastodonte puis de temps en temps Cédric, Pierre tombal (cela fait un moment que je ne le vois plus) et les tuniques bleues (dont le niveau a sacrément baissé). Je lisais le dernier en priorité. Par contre, ils nous mettent la BD de cyprien qui est un simulacre de Rob ainsi que Parker et badger. Elle est d’un ennui. Les nombrils, cela a perdu de sa superbe… La BD Page 2 c’est barbant.
Florence Mixhel doit avoirt le temps de faire ses preuves mais je pense que je vais cesser de lire Spirou si cela continue à ce niveau. Là, je viens de m’acheter le dernier tome publié de l’atelier Mastodonte.
L’ancienne formule(avant Mixhel) mélangeait BD Jeunesse (Spirou, Cauvin, etc) à Trondheim et ses copains. Un grand écart éditorial, le Groom plus adulte était plus pur et ciblè, mais les faibles ventes ont entrainé la disparition du titre.
Et bien finalement, tout est bien qui finit bien : Florence MIXHEL vient d’être débarquée : le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’aura pas su saisit l’esprit du journal !
On place de grandes attentes dans la nouvelle formule et la nouvelle rédaction (et le retour de Frédéric Niffle comme Directeur de Publication)
http://www.9emeart.fr/post/news/franco-belge/morgan-di-salvia-succedera-a-florence-mixhel-a-la-tete-du-journal-spirou-10045