« Les Aventures de Gérard Crétin » est une bande dessinée en une page proposée dans le mensuel Mikado des éditions jeunesse Milan, entre 1989 et 1994, et c’est la première série de gags que l’immense Florence Cestac (1) a créée spécifiquement pour la presse ! Son antihéros a tendance à être vantard et gaffeur : il croit souvent savoir tout faire mieux que les autres et être le meilleur en tout… Mais il est quand même attachant, car terriblement naïf ! Ainsi, il enchaîne les situations hilarantes et embarrassantes, incarnant, avec une tendre absurdité, certains travers humains. Le trait de la reine du gros nez en BD y est déjà unique, même si elle juge avoir fait quelques progrès depuis. Mais comme le dit elle-même : « un petit coup de nostalgie, ça ne peut pas faire de mal ! »
Lire la suite...Presse et bande dessinée : touchée, mais pas coulée !

La bande dessinée, qui a très longtemps été publiée dans la presse, est aujourd’hui prise en otage par les albums. Bien que moribondes, les revues de BD continuent à faire le bonheur des inconditionnels du genre. Mieux, les reportages graphiques et les BD reportages perpétuent les relations entre journalisme et bande dessinée. Un ouvrage à la pagination copieuse revient sur ce lien vivace qui perdure entre le produit de presse et la bande dessinée…
Ce pavé de près de 400 pages ambitionne d’évoquer, en trois parties, la longue histoire d’amour vécue par la presse et la bande dessinée.
La première propose l’historique depuis les origines de la caricature en 1830 jusqu’à la publication de « Barbarella » en 1964, en passant par les illustrés de la Belle Époque, la bande dessinée franco-belge, et les journaux de l’après-guerre de Spirou à Pilote dont l’histoire est longuement analysée.
La seconde invite le lecteur à rencontrer les héros reporters et les super héros journalistes, évoque la vie au quotidien dans les rédactions fictives ou bien réelles.
Enfin, gros plan sur le journalisme de guerre, l’actualité racontée à la jeunesse, l’information en bande dessinée.
Quelques auteurs ou personnages ont droit à leur propre chapitre : « Tintin », « Barbarella », « Gaston Lagaffe », Jean Teulé, « Adèle Blanc-Sec », Nikita Mandryka, Ilana Zeffren. Il n’est pas interdit de se demander pourquoi ce choix de la part des contributeurs ?On croise beaucoup de journaux et d’auteurs au fil des pages agréablement illustrées de cet ouvrage dont la lecture est facile, malgré la présence majoritaire d’universitaires ayant contribué à son écriture.
Pas de signatures des habituels historiens de la BD, ce qui est quelque part reposant. Parmi les collaborateurs réunis par Alexis Lévrier et Guillaume Pinson, notons Julien Schuh, Martine Lavaud, Sylvain Lesage, Jean Rime, Jessica Kohn, Sabrina Messing, Jean-Charles Andrieu de Levis, Danièle André, Hélène Raux… Il est bon de temps à autre de ne pas oublier que sans la presse la bande dessinée ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui…
Henri FILIPPINI
« Presse et bande dessinée : une aventure sans fin » ouvrage collectif sous la direction d’Alexis Lévrier et Guillaume Pinson
Éditions Les Impressions nouvelles (28 €) – EAN : 978 2 87449 838 1