La poétesse américaine Emily Dickinson (1830-1886) est manifestement intrigante. Elle n’a été reconnue comme écrivaine qu’après sa mort, sa sœur découvrant alors 1 775 poèmes qu’elle avait écrits. Cette femme de bonne famille, solitaire, indépendante, insoumise et passionnée par les mots l’était aussi par les plantes et le monde sensible qui l’entourait, comme le montre joliment « Le Jardin d’Emily » de Lydia Corry.
Lire la suite...Un quatrième cycle surprise des « Complainte des landes perdues » : Les Sudenne !
Après avoir abandonné Sioban au Mal logé au cœur de l’amour, Jean Dufaux a pris le temps d’évoquer « Les Chevaliers du pardon », puis « Les Sorcières », avant d’être rattrapé par sa belle héroïne. Voici qu’il éprouve le désir de retrouver la reine des Sudenne et de répondre à mille questions restées sans réponses. Avec cet ouvrage, un nouveau cycle de « La Complainte des landes perdues » débute : tout aussi épique que les précédents, il est illustré avec talent par le Néerlandais Paul Teng, lequel se glisse avec aisance dans le moule laissé vacant par ses illustres prédécesseurs…
Invitée au mariage de sa cousine Aylissa, fille unique de son oncle paternel le lord Heron, Sioban se rend en son château, accompagnée par le fidèle Seamus. La future mariée, qui n’a vu son prétendant qu’une seule fois et que certains prétendent folle, est victime de violents accès de colère. Lors d’une promenade à cheval, elle défie Sioban, l’invitant à franchir une immense faille. Miraculeusement tombée indemne au fond du précipice, la jeune reine est recueillie par Éric, un membre du clan des O’Kallan : les ennemis des Sudenne, tenus pour responsables de la mort de son père. Bannis, les derniers survivants ont été condamnés par son oncle à vivre sous terre, dans les grottes du Neah Skull. La seule issue pour gagner l’air libre est gardée par le Niddhog : monstrueux dragon, jusqu’à présent invaincu, que Sioban décide d’affronter, afin de retrouver sa liberté…
Un premier cycle dessiné par Grzegorz Rosinski (« Sioban ») évoquait la légende des landes perdues à travers le personnage de Sioban. Puis, « Les Chevaliers du Pardon », second cycle dessiné par Philippe Delaby et terminé après son décès par son élève Jérémy, mettait en scène les Morganes à l’origine du Mal : sorcières qui envahirent l’île de l’Erg Dullac bien avant l’arrivée des Sudenne. Enfin, le cycle des « Sorcières », consacré au Mal qui s’est étendu sur l’île des landes perdues, est mis en images par Béatrice Tillier : seuls les deux premiers chapitres d’une série de quatre sont disponibles, les deux derniers épisodes restant à paraître au rythme de travail de la dessinatrice. Sans attendre cette conclusion, voici donc un quatrième cycle inattendu qui s’est imposé à Jean Dufaux. Ce dernier entraîne une fois de plus ses lecteurs au cœur d’un monde de légendes aux personnages envoûtants, que l’on retrouve toujours avec la même gourmandise : une histoire complémentaire totalement indépendante de celle évoquée par le troisième cycle et qui n’interfère en rien dans la chronologie de la série.
Paul Teng, né en 1955 à Rotterdam, effectue des études d’anthropologie avant de se diriger vers sa passion : la bande dessinée. Pour les Pays-Bas, il crée l’Indien Delgadito : trois albums traduits en langue française seulement en 2018 par BD Must. Il dessine aussi les biographies de « Saint Vladimir » et d’« Alexandre Nevsky », réalise un épisode de Jhen (le héros de Jacques Martin), campe « Shane » avec Di Giorgio et réalise le one-shot « Le Télescope » écrit par Jean Van Hamme. Par la grâce de son trait réaliste, son dessin se fond sans problème dans les mondes fantastiques tracés par ses prédécesseurs, efficacement soutenu pour les couleurs réalisées par Bérengère Marquebreucq.
« Complainte des Landes perdues, Les Sudenne T1 : Lord Heron » par Paul Teng et Jean Dufaux
Éditions Dargaud (15 €) — EAN : 978 2 5050 8268 2
« Enfin, le cycle des « Sorcières », consacré au Mal qui s’est étendu sur l’île des landes perdues, est mis en images par Béatrice Tillier : seuls les deux premiers chapitres d’une série de trois sont disponibles, le dernier épisode restant à paraître, avançant au rythme de travail de la dessinatrice. »
Le cycle comportera bien 4 tomes comme les autres et selon l’intro de l’album dessiné par TENG, Béatrice TILLIER serait bien avancée (enfin) dans son tome 3. Il restera a patienter quelques années pour le 4. Entre temps, TENG aura certainement terminé son cycle!
Merci pour cette précision : toutefois, seuls trois tomes dessinés par Béatrice Tillier sont mentionnés au dos de l’album, d’où la confusion.
Nous corrigeons.
Bien cordialement
La rédaction !
Aïe! Aïe! La qualité du dessin baisse à mon avis, nous pouvons nous complaindre de cette complainte là ! Tillier doublée par Teng et on passe à un quatrième cycle ! Béatrice a égarée sa table à dessin ou quoi? ☺️
Les épisodes sodes de Jhen dessinés par Teng sont 2.
Cdt