Deux ans après la publication remarquée en 2022 du premier opus de « 1629 : l’effrayante histoire des naufragés du Jakarta » (1), voici la seconde partie : laquelle devrait combler ceux qui se sont passionnés pour ce formidable thriller maritime. Un huis clos éprouvant — inspiré aux auteurs par une histoire vraie déjà adaptée en BD par Jean-Denis Pendanx et Christophe Dabitch (2) — qui renoue avec les grandes séries d’aventures exotiques…
Lire la suite...Métal hurlant n° 3 : destination Mars !
Métal hurlant, la machine à rêver (et elle en a fait rêver des lecteurs au temps de sa grandeur !) est revenue en septembre dernier sous forme d’un pavé trimestriel de près de 300 pages. Après deux numéros d’observation attentive, il est temps que BDzoom.com décortique ce bel objet porteur d’espoirs.
L’idée de redonner vie à Métal hurlant disparu des kiosques à la fin du siècle dernier revient à Vincent Bernière, déjà coupable d’avoir exhumé les Cahiers de la bande dessinée.
Un premier numéro paru en septembre dernier chez Vagator productions propose une cohorte d’auteurs pour beaucoup peu connus des lecteurs.
Si l’on en croit l’édito de Jerry Frissen directeur éditorial de ce troisième opus, l’avis des lecteurs est partagé. Ceux qui attendaient le retour du Métal hurlant de la grande époque sont furieux, les autres curieux.
Dès le n° 2, les Humanoïdes associés de Fabrice Giger, après un abordage qui a fait jaser dans le Landerneau de la BD, reprennent en main la destinée éditoriale du vaisseau amiral.
C’est le Belge Jerry Frissen qui en assure la direction éditoriale, ce dernier étant conseillé par Bruno Lecigne.
Le second numéro paru, lui aussi sous sa direction en février, permet de retrouver une sélection d’histoires publiées jadis au cours de la décennie 1975-1985 par feu Métal hurlant.
Moebius, Bilal, Mézières, Schuiten, Dionnet, Gillon, Montellier… sont réunis sous une couverture signée Philippe Druillet. De quoi rassurer ceux qui hurlaient à la trahison, mais qui doivent comprendre que la plupart des auteurs de l’époque bénie sont âgés, voire décédés.
Ce n° 3, proche de l’esprit du premier, ouvre ses pages à une trentaine d’auteurs, pour beaucoup de la nouvelle génération, venus des quatre coins du globe : le Mexicain Homero Rios, l’Ukrainien Ninja Jo, le Russe Nilolai Pisarev, l’Espagnol Sagar, le Canadien James Stokoe, le Japonais Toner Terada, le Danois Peter Snejberg, les Américains Mark Waid et Ryan Barry, la Néerlandaise Aimée Jongh ou le Suisse Frederik Peeters accompagnent les Français Antoine Dodé, Élie Herault, Laurent Seifer, Elgo, Afif Khaled, François Corteggiani et Marc Caro, Richard Guérineau, Valérie Augustin…
Ils animent une vingtaine de courtes histoires sur le thème des vacances sur Mars. Inventifs, malins, parfois surprenants, ces récits explorent la planète rouge en offrant une large palette graphique. Le rédactionnel, lui aussi dédié à Mars, est signé Claude Ecken, Bruno Lecigne, Jerry Frissen, Natacha Ruck et Donnie Ka.
La formule ne manque pas d’intérêt, bien que les longues histoires de feu Métal nous manquent : mais c’est le talon d’Achille de ces pavés à la parution espacée, lequel en interdit la présence. Et puis Métal hurlant ce n’était pas que du réalisme ou des sourires crispés, mais aussi de l’humour : Margerin, Jano, Ben Radis, Pétillon, Schlingo… n’auraient-ils pas de successeurs ? À moins que l’époque actuelle ne prête plus à rire ? Cela dit, en piochant jour après jour votre histoire quotidienne, vous avez de quoi passer de lointaines vacances exotiques, tout en restant au frais dans votre fauteuil… ou au soleil sur la plage.
Alternant les numéros vintage nostalgiques et les numéros aux créations originales, la prochaine livraison permettra de retrouver l’équipe glorieuse avec des récits sur le thème l’homme est bien petit.
Henri FILIPPINI
Métal hurlant n° 3, trimestriel, 292 pages en couleurs
Éditions Humanoïdes associés (19,95 €) — En maisons de la presse et en librairies
Parution 1er juin 2022
Petite précision : L’Américain Jerry Frissen est Belge et même Bruxellois. Son vrai prénom est Thierry, mais les Américains ne savent pas prononcer ce nom, alors il est devenu Jerry. Comme quoi on en revient toujours à la BD (franco) belge !
Merci de cette précision et de ta sagacité mon cher JC : on corrige !
La rédaction