Yannick Corboz (1), déjà remarqué pour ses « Célestin Gobe-la-Lune » et « L’Assassin qu’elle mérite » avec Wilfrid Lupano, sa version BD des polars à succès de Pierre Lemaître (« Brigade Verhoeven ») avec Pascal Berho ou son diptyque « Les Rivières du passé » avec Stephen Desberg, s’est attaqué à la mise en cases du roman sombre, fantasque, historique et romantique du célèbre avocat Richard Malka : « Le Voleur d’amour », sorte de retranscription du mythe de Dracula et de la jeunesse éternelle, publié chez Grasset en 2021. Le résultat, qui privilégie le narratif sur le plan des textes, est graphiquement lumineux et éblouissant…
Lire la suite...Zita n’est plus petite : elle veut vivre et grandir en dehors de l’hôpital…
Cela fait déjà dix ans que nous voyons grandir la toujours vive et espiègle Zita dans les couloirs de l’hôpital Le Goff. Dans le dixième volume de la série à succès « Boule à zéro + », à l’approche de ses 14 ans, elle doit assumer deux bonnes nouvelles coup sur coup : elle rentre enfin dans l’adolescence et sa leucémie est en voie de guérison. De quoi lever les bras avant de rentrer dans le grand bain de la vie en dehors du service d’oncologie pédiatrique.
Dans notre rubrique sur BDzoom.com, nous suivons avec les yeux des Chimène les meilleures séries destinées aux plus jeunes. « Boule à zéro » en fait indéniablement partie. Depuis 2012, nous nous attachons à la vie de Zita Sayyah confinée dans un hôpital depuis ses quatre ans. Nous avons salué les débuts du cycle avec « Petit Cœur chômeur », puis les volumes 3 « Docteur Zita », 4, le bouleversant « Madame la mort », le 6 « Le Grand Jour » ainsi que le 8 « Le Fantôme de la chambre 612 ». Nous retrouvons avec plaisir Zita, ses amis enfants malades et le personnel hospitalier de l’hôpital Le Goff dans un dixième volume : « Les Bras levés », au cours duquel le bienveillant docteur Semoun annonce à Zita et à sa famille que la jeune fille est en cours de guérison après dix ans passés à l’hôpital.
Zita a été surnommée Boule à zéro car elle a perdu tous ses cheveux au début de son traitement. Adolescente, mais toujours petite de taille, Zita s’autorise quelques passe-droits pour s’amuser un peu et distraire ses jeunes amis, eux aussi enfermés à l’étage des enfants malades.
Elle a su se réinventer une famille, car sa mère ne peut venir la voir. Travailleuse immigrée du Maroc, elle travaille dur aux îles Canaries pour gagner sa vie et payer les soins de sa fille. Quant à son père qui avait disparu au moment où sa maladie s’est déclarée, il est revenu, penaud, mais prêt à se racheter au huitième volume de la série.
Attendez-vous à une rupture de taille dans ce dixième album d’une exceptionnelle série jeunesse dans laquelle émotion, tendresse et humour cohabitent pour notre plus grand plaisir. En effet, non seulement le nouveau traitement que suit Zita est efficace et la guérison est en bonne voie, mais en plus, Zita entre de plein pied dans l’adolescence : sa poitrine pointe un peu et elle a enfin ses règles ; elle va, espère-t-elle, enfin grandir. Et grandir en dehors des couloirs du service d’oncologie pédiatrique qu’elle quitte après dix années de réclusion.
La vie suit son cours au sein de centre hospitalier : Zita, avec sa malice habituelle, offre une sortie en hélicoptère aux autres enfants malades, une infirmière cherche de manière obsessionnelle un mug et débute une histoire d’amour, tandis qu’un merle s’invite régulièrement dans les chambres des jeunes patients, symbole de la liberté que va retrouver Zita.
Rassurez c’est n’est pas la fin de la série. Zita fera encore parler d’elle longtemps. Tout d’abord avec un onzième album déjà annoncé « Le Grand Bain » dans lequel elle plongera dans la vraie vie, mais aussi car on la retrouvera bientôt au cinéma.
François Prévot-Leygonie et Stephan Achinard expliquent ainsi pourquoi ils se sont lancés dans l’adaptation de la bande dessinée : « Conscients que notre but n’est surtout pas d’inquiéter les plus jeunes, mais au contraire de mettre des images et des mots sur nos terreurs d’adultes et de parents, nous avons décidé de réaliser un film populaire qui pourra ouvrir le dialogue à travers l’humour et l’émotion. »
Enfin, rappelons que dans le prolongement de « Boule à zéro + », les auteurs de la série et les éditions Bamboo ont initié la création de l’association 2 000 BD dans le but de distribuer des BD dans les services d’oncologie pédiatrique de différents hôpitaux en France, mais aussi en Belgique, Suisse, Allemagne, Pérou, Népal… Plus de 30 000 albums ont déjà été offerts aux enfants malades de différents pays à travers le monde.
L’association 2 000 BD a pour but de promouvoir la culture dans les hôpitaux, particulièrement auprès des enfants malades, en proposant des BD et des rencontres avec des auteurs, des ateliers découverte et initiation. Si vous voulez en savoir davantage ou si vous souhaitez participer à cette opération, rendez-vous sur : www.2000BD.org.
Laurent LESSOUS (l@bd)
« Boule à zéro + T10 : Les Bras levés » par Serge Ernst, Diaz et Zidrou
Éditions Bamboo (11,90 €) – EAN : 978-2-8189-9188-6
Parution 1er mars 2023
Remarquable série, remarquables albums !
Et pourtant le sujet est quelque peu délicat mais ici traité avec beaucoup de justesse , avec un humour salutaire.
Merci pour le bonheur de lire Boule à zero. Le numéro 10 est plein de réalité de la vie d’une jeune fille. Je suis content et j’attends la suite avec impatience