Sixième opus des « Aigles de Rome » : conquérir Roma !

C’est après avoir réalisé le très beau diptyque « Noir burlesque » en 2021 et 2022 (chez Dargaud), qu’Enrico Marini renoue avec son péplum haut de gamme : « Les Aigles de Rome ». Les amateurs du genre seront éblouis par ses décors soignés, ses personnages au réalisme saisissant ou sa vision originale de la Rome antique : à 100 lieues du classique « Alix ». De combats épiques en sombres complots, Marini fait preuve d’un dynamisme époustouflant avec ce grand film en cinémascope qui cloue le lecteur dans son fauteuil.

Nous sommes en 14 de notre ère. L’empereur Augustus meurt à Nola, cinq ans après la défaite spectaculaire de Varus en Germania où les légions romaines ont été défaites par les troupes d’Arminius. Alors que les trois légions vaincues ont été dissoutes, la population de Roma panique toujours, s’imaginant les barbares aux portes de la ville. Le général Tibérius — fils adoptif d’Augustus —, qui a réorganisé les armées du Rhenus, doit lui succéder, mais les prétendants au trône ne manquent pas.

Rapius — de son vrai nom Marcus Falco —, sauvé lors de la bataille de Germania par l’esclave Cabar, est hanté par la mort de Priscilla : la mère de son fils Titus, lui aussi disparu. Cabar — qui est au service de Morphea, l’épouse du riche Priscus, surnommée « la pute la plus riche de Roma » — lui révèle que son fils est toujours vivant, détenu en otage par Arminius. Celui-ci, appelé à régner sur les Germains, est présent lui aussi clandestinement à Roma. Marcus Falco et Arminius — qui ont été élevés comme des frères — se livrent désormais un combat sans merci. Bien décidé à retrouver son fils, Marcus Falco part combattre les Germains aux côtés de Germanicus, lequel est désireux de retrouver les trois aigles perdues[FF1]  et de venger les légions de Varus…

Enrico Marini signe un scénario documenté — aux personnages crédibles —, attachant une importance première aux costumes, armures, décors…

Il reste fidèle aux histoires de la fin du siècle dernier où les auteurs pouvaient représenter des séquences coquines sans risque…

Les morceaux de bravoure spectaculaires ne manquent pas : combats de gladiateurs dans les arènes, poursuites nocturnes dans les rues de Roma, étreintes voluptueuses avec des filles superbes…

Avec « Les Aigles de Rome », dont il est l’auteur complet, Enrico Marini justifie une fois de plus sa place sur le podium auprès des meilleurs créateurs de sa génération.

Cet ouvrage copieux de 86 pages lui permet de donner le maximum de force à son trait souple et dynamique, offrant des pages aux images généreuses. Bien que la lecture des cinq épisodes précédents soit recommandée, on peut lire ce sixième opus indépendamment.

Né le 18 août 1969 à Liestal en Suisse, l’Italien Enrico Marini étudie le dessin aux Beaux-Arts de Bâle. Sa carrière débute en 1990 avec la création de la série « Olivier Varèse », dans un style franco-belge influencé par les mangas. Son trait, qui gagne rapidement en réalisme, donne vie à des séries toujours vivantes dans la mémoire des lecteurs : « Gipsy » avec Thierry Smolderen, « Rapaces » avec Jean Dufaux, « L’Étoile du désert », puis « Le Scorpion » avec Stephen Desberg et enfin « Les Aigles de Rome » — depuis 2008 —, dont les ventes dépassent les 400 000 exemplaires. On lui doit aussi les diptyques « Noir burlesque » et « Batman ».

Henri FILIPPINI

« Les Aigles de Rome T6 : Livre 6 » par Enrico Marini

Éditions Dargaud (16,95 €) — EAN : 978-2-5051-2260-9

Parution 6 octobre 2023

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