20 BD jeunesse de 2023 pour faire des heureux pendant les fêtes…

En ces temps troublés et incertains, Noël est plus que jamais ce moment magique pendant lequel on peut partager son goût pour le 9e art avec les jeunes lecteurs de nos entourages. Pour vous donner quelques idées de cadeaux, nous vous proposons traditionnellement, en fin d’année, 20 albums jeunesse. Pour faire simple, nous dressons un rappel de dix livres qui nous ont particulièrement plus auxquels nous ajoutons dix titres dont nous n’avons pas pu vous parler faute de place dans notre rubrique hebdomadaire.

Commençons cette ultime chronique de l’année par un top 10 des titres déjà traités dans la rubrique jeunesse de notre site. Sélection à la subjectivité assumée que nous vous proposons derechef :

1)      « Eddie & Noé T2 : Les Agitateurs » par Hugo Piette et Max de Radiguès

Elodie (Eddie) et Noé sont amis depuis leur plus tendre enfance. Nous avons fait leur connaissance en début d’année, dans le premier volume remarqué d’un diptyque annoncé. Adolescents, ils s’ouvrent à la vie et découvrent les affres des premiers émois, en même temps que des enjeux sociétaux qui les passionnent, mais les dépassent souvent. Cependant, avec leur réputation d’agitateurs, ils s’engagent à changer le monde… à leur niveau.

Le deuxième volume de « Eddie & Noé » possède les mêmes qualités que le premier. C’est une chronique adolescente contemporaine d’une grande justesse qui, derrière le récit d’une révolte contre les injustices sociales, démêle les écheveaux de rapports humains complexes ; d’amitiés fortes soumises à des tensions nouvelles, de désirs encore inconnus qu’il faut accepter et canaliser, de liens avec le monde adulte qu’il faut nouer en tant que personne nouvellement responsable.

2)      « Les Chats » par Mélanie Allag et Gwénaëlle Boulet, d’après Marie-Hélène Delval

Un chat noir dont le regard métallique vous fixe mystérieusement, cela à de quoi vous faire frissonner même si vous n’êtes pas superstitieux. Mais quand il y a un chat noir supplémentaire tous les jours devant chez vous, vous avez vraiment de quoi être inquiet. Le tout jeune Sébasto est au cœur d’une emprise féline de cette sorte dans la bande dessinée « Les Chats » : adaptation d’un roman éponyme à succès.

C’est une excellente idée d’avoir adapté le roman de Marie-Hélène Delval, déjà vendu à plus de 135 000 exemplaires. Cette invitation à la littérature fantastique est recommandée par l’Éducation nationale. Au scénario, nous retrouvons une rédactrice de plusieurs magazines jeunesse comme Pomme d’apiPhosphore ou AstrapiGwénaëlle Boulet est aussi une autrice jeunesse réputée pour ses adaptations comme celle de « Les Grandes Grandes Vacances ».

Elle réussit à condenser l’action du roman sur quelques jours, pour faire de l’album un petit bijou de bande dessinée fantastique, bien ancrée dans un quotidien contemporain. La tension monte graduellement avec le nombre de chats noirs présents devant la maison du grand-père. Le lecteur partage ainsi l’angoisse palpable des personnages, mais aussi toute la tendresse de leur relation basée sur la confiance et une affection profonde.

3)      « Les Vieux Skis de mamie » par Léo Louis-Honoré

Le tour du monde de deux sœurs dans « Les Vieux Skis de mamie » est l’occasion de revisiter des mythes et légendes de plusieurs pays, avec un humour souvent absurde qui rythme un récit endiablé.

C’est l’histoire de deux sœurs qui vont faire le tour du monde pour rendre visite à plusieurs membres de leur famille, lesquels sont éparpillés aux quatre coins du globe. Ce livre est un peu comme une série.

Chaque épisode se passe dans un endroit différent et se termine, mais tous les épisodes à la suite forment quand même une grande histoire, avec une énigme qui se résout à la fin. C’est une bande dessinée tous publics, accessible dès l’âge de huit ans.

4)      « Le Grand Migrateur » par Louise Joor et Augustin Lebon

Pas facile, dans une bande dessinée pour la jeunesse, de renouveler le genre heroic fantasy tout en en respectant tous les codes. C’est pourtant ce que viennent de réaliser Augustin Lebon et Louise Joor : les auteurs du « Grand Migrateur ». Cet excellent récit, fort bien rythmé, aux nombreux rebondissements se double d’une sous-lecture écologique plutôt fine et adaptée à un jeune lectorat.

Augustin Lebon utilise tous les codes du genre heroic fantasy pour son récit d’aventures et d’exploration, mais avec une élégance et une intelligence singulière. Ainsi, dans un univers très cohérent, des peuples différents – grands migrateurs et humains – cohabitent avec des animaux étonnants, dans un monde non exempt de magie et de légendes bien vivantes.

Ses héros vivent en marge de la société avant une rédemption finale bien amenée. Des dialogues vifs avec un humour distancié pimentent ce road-trip au sous-texte écologique. Pour les adultes, il est évident que les auteurs dénoncent ici le dérèglement climatique actuel et surtout son déni par certains et surtout par nos gouvernants.

5)      « Le Voyage de Shuna » par Hayao Miyazaki

Hayao Miyazaki est le plus connu des réalisateurs de longs métrages d’animation japonais. « Le Garçon et le héron », son dernier film, vient de sortir sur les écrans français, en même temps que « Le Voyage de Shuna » : sa première bande dessinée, parue dès 1983 au Japon. Un récit initiatique qui porte en lui les thématiques développées plus tard par la maître des studios Ghibli.

« Le Voyage de Shuna » est davantage un conte illustré qu’un véritable manga, même s’il dispose du sens de lecture japonais : de droite à gauche. Avec une ou deux images par page, peu de dialogues et beaucoup de récitatifs, ce récit initiatique s’inspire d’un conte folklorique tibétain : « Le Prince qui fut changé en chien ».

Ce conte fantastique est le mythe de la première rencontre du Tibet avec l’orge : céréale de base du pays encore aujourd’hui. Avec cette adaptation très libre, Miyazaki développe des thèmes qui lui sont chers et qu’on retrouvera par la suite dans ses films : le rapport conflictuel des hommes à une nature qu’ils endommagent, les luttes sociales des faibles contre les puissants au sein de chaque société, le besoin de beauté et de bonté de tous ceux qui cherchent une vie meilleure…

C’est un grand plaisir de découvrir, 40 ans après, sa première publication au Japon : cette fable aux aquarelles poétiques d’une profonde humanité. Comme dans ses films, l’auteur s’attaque à des thématiques complexes avec un langage simple, mais d’une riche ambiguïté.

6)      « La Princesse Peau d’Âne » par Cécile Chicault, d’après Charles Perrault

Tout le monde se souvient de « Peau d’Âne » (le conte de Perrault) et de son inventive adaptation au cinéma par Jacques Demy, avec Catherine Deneuve dans le rôle-titre en 1970. Cécile Chicault nous en donne une version d’une grande poésie dans une bande dessinée douce, mais qui n’élude pas la cruauté et la perversité du conte d’origine. Cécile Chicault  adapte le conte de Perrault en demeurant très fidèle au texte d’origine. « La Princesse Peau d’Âne » reprend ainsi les vers de Perrault jusqu’à sa conclusion d’une grande modernité : « Le conte Peau d’Âne est difficile à croire ; mais tant que dans le monde on aura des enfants, des mères et des mères-grand, on en gardera la mémoire. »

Pour l’écrivain du XVIIe siècle, tout comme pour l’autrice contemporaine, ce conte invite à la protection de l’enfant jusqu’à son émancipation de ses parents à l’âge adulte. La morale est claire : il faut protéger l’enfant et particulièrement la jeune fille de toute manipulation, jusqu’à ce qu’il soit maître de son destin et qu’il ait assimilé la notion de consentement.

7)      « Une journée au Louvre » par Nob

L’ancien palais des rois de France est depuis longtemps le musée le plus visité au monde. Il expose sur plus de 72 000 m² de galeries des trésors artistiques de l’antiquité au XIXe siècle. Nob relève la gageure de nous le faire visiter en une centaine de pages. Dans « Une journée au Louvre » il réussit à présenter non seulement les salles du musée mais aussi une trentaine d’œuvres emblématiques tout en nous amusant à la suite des remarques plus ou moins pertinentes d’une famille qui le visite. Un ouvrage vraiment remarquable édité conjointement par Delcourt et Louvre éditions.

On savait que Nob excellait dans la chronique familiale tendre et acérée avec le succès mérité de la série « Dad ». Avec « Une journée au Louvre », il ajoute à sa vis comica un talent certain pour partager son goût pour l’art, pour vulgariser avec légèreté et pertinence une partie de l’histoire artistique du monde concentrée dans ce fascinant lieu qu’est le musée du Louvre. Alors que les personnages de « Bande à part » (le film de Godard tourné en 1964) traversaient le Louvre en neuf minutes et 43 secondes, ceux de Nob prennent le temps, sur 100 pages, de s’attarder sur une trentaine d’œuvres pour des raisons avouables ou non.

8) « Chassé-croisé au Val Doré » par Sergio Garcia Sánchez et Lewis Trondheim

Quand Lewis Trondheim retrouve le dessinateur espagnol Sergio Garcia Sánchez, plus de 20 ans après leur travail en commun sur « Les Trois Chemins », c’est bien évidemment pour une bande dessinée qui sort de l’ordinaire. « Chassé-croisé au Val Doré » est novateur à plus d’un titre, et même plutôt quatre fois qu’une ! Jugez-en vous-même dans un seul coffret vous découvrez quatre petits albums : quatre récits indépendants qui s’enchâssent dans une toile narrative toujours surprenante et sensible.

Ces quatre récits sont contés dans quatre petits albums : « Le Garçon qui ne voulait pas de chat », « La Petite Fille fantôme », « Une vie de chien » et « Un président pas comme les autres ». On peut les lire dans l’ordre que l’on veut : la narration s’attache à un personnage, mais dans une séquence, un personnage d’un autre album modifie le cours de l’histoire. Comme dans « Les Trois Chemins », leur précédente œuvre en commun, Lewis Trondheim et Sergio Garcia Sánchez jouent avec les codes de la narration, dessinée ici dans de petits albums aux narrations jumelles ayant chacun une narration, un style de dessin et une colorisation différents.

9)      « Boule à zéro + T10 : Les Bras levés » par Serge Ernst, Diaz et Zidrou

Cela fait déjà dix ans que nous voyons grandir la toujours vive et espiègle Zita dans les couloirs de l’hôpital Le Goff. Dans le dixième volume de la série à succès « Boule à zéro + », à l’approche de ses 14 ans, elle doit assumer deux bonnes nouvelles coup sur coup : elle rentre enfin dans l’adolescence et sa leucémie est en voie de guérison. De quoi lever les bras avant de rentrer dans le grand bain de la vie en dehors du service d’oncologie pédiatrique.

Attendez-vous à une rupture de taille dans ce dixième album d’une exceptionnelle série jeunesse dans laquelle émotion, tendresse et humour cohabitent pour notre plus grand plaisir. En effet, non seulement le nouveau traitement que suit Zita est efficace et la guérison est en bonne voie, mais en plus, Zita entre de plein pied dans l’adolescence : sa poitrine pointe un peu et elle a enfin ses règles ; elle va, espère-t-elle, enfin grandir. Et grandir en dehors des couloirs du service d’oncologie pédiatrique qu’elle quitte après dix années de réclusion.

La vie suit son cours au sein de centre hospitalier : Zita, avec sa malice habituelle, offre une sortie en hélicoptère aux autres enfants malades, une infirmière cherche de manière obsessionnelle un mug et débute une histoire d’amour, tandis qu’un merle s’invite régulièrement dans les chambres des jeunes patients, symbole de la liberté que va retrouver Zita.

10)  « Enquête au collège » par Joël Legars et Jean-Philippe Arrou-Vignod

Avec plus de 2,3 millions d’exemplaires vendus depuis 1989, les romans « Enquête au collège » sont un indéniable succès en librairie. Son auteur, Jean-Philippe Arrou-Vignod, vieil amoureux du 9e art, a accompagné Joël Legars pour adapter le premier volume en bande dessinée. Ce thriller trépidant en huis clos dispose de nombreux arguments pour capter un vaste lectorat : d’un humour omniprésent à un suspense savamment entretenu.

Après des collaborations très abouties avec Loïc Dauvillier (« La Nuit des cendres »), Fabien Grolleau (« L’Écolier bleu, Chaïm Soutine ») ou Stéphane Tamaillon (« L’Île du docteur Moreau »), Joël Legars a adapté seul cette bande dessinée à destination d’un jeune lectorat dès dix ans.

Il en a choisi le rythme, les scènes et le découpage et en a écrit les dialogues que Jean-Philippe Arrou-Vignod a retravaillé pour être fidèle au ton de ses romans. Le résultat est réjouissant par son dynamisme et une narration toute en finesse. Le graphisme entre la ligne claire et un style plus naïf – avec un côté brut lié à l’utilisation du crayon – est en adéquation avec le ton d’une série pétillante, pleine d’humour, avec des rebondissements parfois rocambolesques.

À ces dix titres nous en ajoutons dix autres dont nous vous recommandons tout autant la lecture :

1)      « Elliot au collège T2 : Réseaux et sentiments » par Théo Grosjean

Elliot est très stressé pour sa rentrée en 5e. Ses angoisses prennent les traits d’une grosse mascotte orange qui le guide dans les méandres de l’adolescence. Au fil des 62 pages de l’album, Elliot grandit (un peu), s’ouvre aux autres (un peu plus), mais reste toujours sous la dépendance de sa boule d’angoisse paranoïaque qui accroit, quand elle intervient, son anxiété. Il redoute toujours autant les remarques de ses enseignants vus comme des êtres malfaisants et encore plus celles des autres collégiens qui, pense-t-il, ne songent qu’à l’agresser. Il croise cependant celle qu’il n’espérait plus : Églantine, une jeune camarade qui voit son ami imaginaire anxiogène car elle-même est accompagnée par une bestiole similaire.

Dans une planche de préface dessinée dans le premier volume Théo Grosjean explicite ce que sera la série « Elliot au collège ». Il y développera les (mes)aventures de son jeune alter-ego de la 6e jusqu’aux années lycées, voire au-delà. Il s’inspire des pires souvenirs de sa scolarité, comme la fois où il a été le dernier à être choisi lors de la formation des équipes de handball en EPS pour décrire les tourments d’Elliot. Cette autofiction est porté par un humour omniprésent, de quoi tourner en dérision tous les moments traumatisants vécus par le jeune héros. Son récit évolue au rythme de planche-gag ou de courtes histoires toujours aiguillées par un humour distancié, grinçant voire un peu ironique. Le jeune auteur maîtrise déjà parfaitement tout autant le rythme d’une histoire sur 60 pages que celui d’une planche-gag. Son trait stylisé, fluide et finement encré, emprunte à celui de Lewis Trondheim.

 2) « Armelle et Mirko T2 : Le Voyage » par Julien Arnal, Loïc Clément et Anne Montel

Rien ne sert de courir dans la nuit quand on craint l’obscurité ! C’est ce que regrette la pauvre Armelle : une tortue qui souffre d’achluophobie (peur irrationnelle de l’obscurité) et qui n’est évidemment pas taillée pour la course. Sa vie est transformée quand elle croise le chemin de Mirko : une luciole bienveillante. Dans le deuxième volume de la trilogie, Mirko la luciole quitte Armelle la tortue pour reprendre ses voyages. Cette dernière fait ensuite de nouvelles rencontres : Pépin, le lapin poète, et Fabienne, la renarde végétarienne.

Cette bande dessinée a le charme des fables intemporelles et la douceur des meilleurs albums pour les plus jeunes. Ses grandes cases agrémentées de textes concis, précis et poétiques, font de ce très beau livre un chainon entre album jeunesse et bande dessinée à destination des primo-lecteurs. On prend plaisir à se perdre dans les détails des dessins de Julien Arnal, ce jeune auteur signe ici sa première bande dessinée. Il y magnifie la nature, les forêts et ses habitants, tout comme le passage des saisons ou la beauté des crépuscules. Le scénario d’Anne Montel et Loïc Clément est porteur de belles thématiques sur l’acceptation de soi, la résilience, la construction d’une amitié sur la base de l’échange et de la confiance…

 3) « Hagard T3 : Les Secrets de l’oppidum » par Greg Blondin, Mathieu Lavallée et Gilles Prilaux

Si les élèves rêvent souvent en classe ou même en sortie scolaire, le jeune Hagard, lui, s’endort n’importe où en journée : dans le bus ou au cœur d’une visite pédagogique. Rassurez-vous, sa narcolepsie n’est pas un handicap pour apprendre ses leçons d’histoire : ses rêves le transportent au cœur du passé et pour des aventures lors de différentes époques : le néolithique, l’âge du bronze et la guerre des Gaules dans le camp légionnaire de Jules César dans l’actuel territoire de la Somme.

« Hagard, enquêteur de l’Histoire » : une excellente série didactique, avec laquelle on apprend sans oublier de s’amuser. On ne peut que louer le sérieux des connaissances historiques distillées au fil d’un album initié par l’archéologue Gilles Prilaux pour le scénario du professeur d’histoire-géographie Mathieu Lavallée et le dessin de Greg Blondin. On retrouve à l’origine de la bande dessinée le Centre archéologique de Ribemont-sur-Ancre construit sur un ancien sanctuaire gaulois.

Une première édition a été distribuée gratuitement aux collégiens de la Somme, il y a quelques années. Les éditions de la Gouttière ont l’excellente idée de publier de nouveau la série à destination d’un public plus large.

4)      « Pépin et Olivia » par Camille Jourdy

Les aventures quotidiennes de Pépin et de sa grande sœur Olivia ; un frère et une sœur aussi inventifs qu’adorables. Ils tentent souvent de rattraper leurs bêtises en les empirant. Camille Jourdy développe dans cet album jeunesse les tranches de vie d’une grande justesse de deux enfants ordinaires et attachants. Avec son trait classique et ses couleurs pastel elle transcrit avec tendresse la découverte du monde par les yeux émerveillés de deux enfants candides. Cet ouvrage bienveillant et facétieux est d’ores et déjà un classique de la bande dessinée jeunesse.

5) « Marilou T2 : Le Voleur d’amis » par Fabien Toulmé, Olivier Dutto et Maëlys Cantreau

Marilou est une petite fille drôle et pleine de caractère qui arrive à la campagne après un déménagement. D’abord dépaysée, elle découvre que les animaux parlent et part à l’aventure avec eux.

Dans ce deuxième volume, malgré ses amis animaux, Marilou se sent seule. Elle n’a personne avec qui jouer ou affronter l’adversité. Alors, quand elle apprend l’arrivée d’un nouveau petit garçon, elle est heureuse. Mais ce dernier est différent, il est zitromique (trisomique).

Un petit album plein de vie sur les affres d’une citadine néo-rurale qui s’échappe de son quotidien de fille unique en découvrant des animaux qui lui parlent. De quoi découvrir en s’amusant la vraie magie de la campagne avec le dessin moderne, coloré et dynamique d’Olivier Dutto.

Dans ce volume les auteurs s’attachent aux thèmes de la tolérance, de l’acceptation des différences et de l’apprentissage du partage. 

6) « L’Enfance des méchants, des vilaines et des affreux » par Sébastien Perez et Benjamin Lacombe

Cet album retrace l’enfance de 20 méchants de la littérature jeunesse, du grand méchant loup et Loki à la fée Carabosse en passant par Dracula, le croquemitaine et le capitaine Crochet. Sébastien Perez trace le portrait de méchants de tous types en se questionnant sur leur enfance pour savoir pourquoi ils sont devenus méchants, vilaines ou affreux. Benjamin Lacombe illustre avec son talent habituel des textes sur ceux qui sont si délicieusement détestables.

7) « Poussin et Renard » T2 par Sergio Ruzzier

Poussin et Renard sont inséparables, malgré leurs caractères bien différents. Poussin adore faire la fête tandis que Renard préfère passer la journée à lire. Dans ces nouvelles aventures, ils organisent notamment une soirée pyjama et Renard doit préparer un anniversaire surprise pour son ami.

Le Milanais Sergio Ruzzier a fait une grande partie de sa carrière aux États-Unis où son œuvre a été récompensée à de nombreuses reprises. Son style classique, délié, à la simplicité d’une redoutable efficacité évoque celui de Claude Ponti. Il crée ici une fable simple au comique de situation infaillible par un duo de personnages bien caractérisé : un renard placide et même bienveillant pour son ami poussin qui envahit régulièrement son espace de vie.

Chacun apporte à l’autre ce qui manque à son quotidien : de la vie et de l’insouciance pour le propriétaire d’une maison impeccablement rangée et une découverte du monde plus cadré pour un oiselet qui apprend beaucoup au contact de son ainé. Pas de pavés narratifs dans cette bande dessinée aux couleurs pastel qui s’adresse aux primo-lecteurs du début de l’école primaire. L’intrigue progresse à partir de courts dialogues à l’humour parfois absurde, par exemple quand on parle du régime alimentaire de renard. Les situations présentées sont d’une grande variété, toujours plaisantes à lire dans un cadre immuable ; une présentation sur une double page puis le récit se développe dans un gaufrier de trois ou quatre cases, avant de se conclure sur une double page. De quoi entamer une première réflexion sur ce qui constitue l’amitié, sur l’altérité et la notion de respect à la différence.

8)       « Momo : petit prince des bleuets » par Marc Lizano et Yaël Hassan

Momo, enfant des cités, se passionne pour la lecture, l’été de son passage en 6e, grâce à la bibliothèque. Cette découverte est l’occasion de rencontres avec des personnages fictifs et réels, notamment avec un vieux monsieur ancien instituteur qui le sacre Petit prince des bleuets. De leurs discussions autour des livres nait une forte amitié.

Cette bande dessinée est l’adaptation d’un classique de la littérature jeunesse : le roman éponyme de Yaël Hassan paru en 1998. Marc Lizano poursuit ainsi son travail avec cette auteure multirécompensée après « Mon Grand-père tombé du ciel ».

Cette émouvante bande dessinée jeunesse, d’une grande justesse sur le plan psychologique est le fruit du travail tout en finesse du bédéaste qui ajoute des scènes inédites tout en restant fidèle à l’esprit du roman

9)      « Au cœur du naufrage » par Félix Elvis, Lucie Le Moine, Aurélien Maury et François Codet

France, 1912. Louise et ses parents embarquent à bord du Titanic pour se rendre aux Etats-Unis où ils espèrent trouver une vie meilleure. Passionnée de mécanique, la fillette est ravie de découvrir le bateau, véritable prouesse technique pour l’époque. Mais quelques jours plus tard, le paquebot heurte un iceberg.

Cette excellente bande dessinée destinée aux jeunes lecteurs est augmentée de pages documentaires fort bien faites par un spécialiste du sujet : François Codet, auteur de plusieurs ouvrages sur le Titanic. De quoi en apprendre beaucoup sur le bateau et une catastrophe sans précédent.

10)  « Miss Chat T3 : Le Mystère de la neige chaude » par Joëlle Jolivet et Jean-Luc Fromental 

En vacances à Snoboll avec son amie Griselda et le poulpe Ole, Miss Chat enquête sur l’étrange disparition de la Reine des neiges. Une très belle série, fort bien construite pour les primo-lecteurs qui ne s’arrêteront plus de lire selon l’éditeur. La fantaisie de Jean-Luc Fromental alliée au style souple, coloré et poétique de Joëlle Jolivet étonne et amuse sur 64 pages aérées et inventives.

Laurent LESSOUS (l@bd)

« Eddie & Noé T2 : Les Agitateurs » par Hugo Piette et Max de Radiguès

Éditions Sarbacane (14,90 €) – EAN : 978-2-377-31851-3

« Les Chats » par Mélanie Allag et Gwénaëlle Boulet, d’après Marie-Hélène Delval

Éditions Bayard, collection Bande d’ados (12,50 €) – EAN :  979-1-0363-2918-0

« Les Vieux Skis de mamie » par Léo Louis-Honoré

Éditions Biscoto (16,00 €) – EAN :  978-2-37962-095-9

« Le Grand Migrateur » par Louise Joor et Augustin Lebon

Éditions Rue de Sèvres (14,00 €) – EAN : 978-2-81020-287-4

« Le Voyage de Shuna » par Hayao Miyazaki

Éditions Sarbacane (25,00 €) – EAN : 979-10-408-0444-4

« La Princesse Peau d’Âne » par Cécile Chicault, d’après Charles Perrault

Éditions Jungle (16,95 €) – EAN : 978-2-822-23911-0

« Une journée au Louvre » par Nob

Editions Delcourt et Louvre éditions (17,50 €) – EAN : 978-2-4130-1509-3

« Chassé-croisé au Val Doré » par Sergio Garcia Sánchez et Lewis Trondheim

Éditions Dupuis (29,90 €) – EAN : 978-2-8085-0399-0

« Boule à zéro + T10 : Les Bras levés » par Serge Ernst, Diaz et Zidrou

Éditions Bamboo (11,90 €) – EAN :  978-2-8189-9188-6

« Enquête au collège » par Joël Legars et Jean-Philippe Arrou-Vignod

Éditions Gallimard (16,50 €) – EAN : 978-2-07-515642-4

« Elliot au collège T2 : Réseaux et sentiments » par Théo Grosjean

Éditions Dupuis (14,50 €) – EAN : 979-10-3476-297-2

« Armelle et Mirko T2 : Le Voyage » par Julien Arnal, Loïc Clément et Anne Montel

Éditions Delcourt (15,95 €) – EAN : 978-2-4130-7557-8

« Hagard T3 : Les Secrets de l’oppidum » par Greg Blondin, Mathieu Lavallée et Gilles Prilaux

Éditions de la Gouttière (12,00 €) – EAN : 978-2-3579-6072-5

« Pépin et Olivia » par Camille Jourdy

Éditions Dupuis (19,00 €) – EAN : 979-10-3476-316-0

« Marilou T2 : Le Voleur d’amis » par Fabien Toulmé, Olivier Dutto et Maëlys Cantreau

Éditions Delcourt (10,50 €) – EAN : 978-2-4130-7828-9

« L’Enfance des méchants, des vilaines et des affreux » par Sébastien Perez et Benjamin Lacombe

Éditions L’École des loisirs, collection Margot (19,90 €) – EAN : 979-10-9518-491-1

« Poussin et renard » T2 par Sergio Ruzzier

Éditions La Joie de lire (16,90 €) – EAN : 978-2-8890-8575-0

« Momo : petit prince des bleuets » par Marc Lizano et Yaël Hassan

Éditions Nathan (14,95 €) – EAN : 978-2-0950-0330-2

« Au cœur du naufrage » par Félix Elvis, Lucie Le Moine, Aurélien Maury et François Codet

Éditions Milan (12,90 €) – EAN : 978-2-4080-4746-7

« Miss Chat T3 : Le Mystère de la neige chaude » par Joëlle Jolivet et Jean-Luc Fromental 
Éditions Hélium (13,90 €) – EAN : 978-2-3301-7311-1

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