On le sait, l’Espagnol Josep Homs (1) est un dessinateur aussi original que talentueux : il nous l’a prouvé à maintes reprises, ne serait-ce qu’avec sa série « Shi » écrite par Zidrou, dont il prépare le sixième épisode, toujours chez Dargaud. Par ailleurs, avec cet étonnant et glaçant roman graphique de 100 pages qu’il met lui-même en couleurs (et quelles couleurs !) — où une jeune juive très indépendante peut voir et converser avec une incarnation du diable —, il devient, pour la première fois, son propre scénariste. Tout en ressuscitant le mythe du golem et en reprenant le thème philosophique du bien et du mal, il nous démontre que le manipulateur n’est pas toujours celui qu’on croit !
Lire la suite...RENCONTRE L’envers des planches de…Maurice Rosy.
Maurice Rosy… Ce nom évoque peu de choses pour le grand public de la BD, et pourtant ce dessinateur-scénariste belge est un des grands « inventeurs » de l’école « Spirou » des années 50?/60.
Reconnu aujourd’hui par ailleurs pour sa signature dans l’illustration et le dessin de presse, son parcours est atypique : « J’ai été engagé chez Dupuis en 1953 comme « donneur d’idées ». J’avais envie de travailler pour des gens comme eux, car je pensais qu’il y avait pas mal de choses à réaliser dans leurs diverses publications.
À la même époque j’avais présenté des dessins aux rédactions parisiennes et mes premières oeuvres ont été publiées dans « Match ». Mon optique était de faire du dessin humoristique.
J’avais aussi des idées pour des histoires mais je ne me sentais pas assez bon pour les dessiner. «
Maurice Rosy nous explique en effet que les exigences au niveau du dessin étaient différentes selon les éditeurs. « Les auteurs qui travaillaient pour « Pilote » avaient une liberté de trait qui n’existait pas chez Dupuis cinq ou six ans auparavant. » Et donc, notre auteur proposa ses scénarii : « J’ai rencontré André Franquin. J’ai donc commencé à écrire quelques histoires de « Spirou« . En particulier l’album remarquable, N.D.L.R.) « Le dictateur et le champignon« . Puis les éditions Dupuis m’ont demandé de reprendre « Tif et Tondu » aux côtés de Will. Après avoir analysé les épisodes précédents, j’ai eu envie d’y introduire quelque chose de nouveau. J’ai donc proposé le profil du personnage de « Monsieur Choc ». En fait ce fut mon premier véritable scénario. » Ce personnage étrange au visage perpétuellement recouvert d’un heaume reste une des figures marquantes parmi les « méchants » de la bande dessinée franco-belge de l’époque. Maurice Rosy oeuvrera sur cette série jusqu’en 1968, tout en partageant sa créativité avec d’autres grandes pointures du métier…
(à suivre)
Gilles Ratier/ Michel Janvier
(à suivre)
Gil/es Ratier Michel Janvier