Bruce J. Hawker, le héros favori du regretté William Vance (même après qu’il ait connu l’énorme succès de la série « XIII »), est de retour ! Et le tourmenté officier de la Royal Navy, aux cheveux blanchis par l’écume, reprend le commandement de son navire fétiche : le H. S. M. Lark. Il doit le ramener à bon port, mais les rumeurs vont bon train parmi l’équipage : ce voilier serait maudit ! À moins qu’il ne s’agisse de son capitaine qui exige de ses hommes qu’ils le suivent jusqu’en enfer : leur voyage étant parsemé d’épreuves, entre combats navals et éléments déchaînés. Hawker semble même n’être plus le seul maître à bord, se retrouvant, bien malgré lui, embringué dans la quête du trésor des Templiers.
Lire la suite...« La Religion T2 : Orlandu » par Luc Jacamon et Benjamin Legrand, d’après Tim Willlocks
L’un des plus grands sièges de l’Histoire sert de cadre à ce récit épique, haut en couleur et aux personnages forts. Luc Jacamon, jusqu’alors catalogué comme excellent dessinateur de polars, réussit de belle manière son entrée dans la bande dessinée historique.
Malte, mai 1565. Les chevaliers chrétiens de l’ordre des Hospitaliers, également nommé La Religion, s’apprêtent a affronter Soliman le Magnifique et ses 45000 « Lions de l’Islam ». Réfugié dans les places fortes du Borgo assiégées, La Valette, le grand maître de l’ordre, est entouré par une maigre troupe composée de chevaliers, de mercenaires et de la milice maltaise. Fils d’un forgeron saxon, janissaire de Soliman pendant treize ans, mercenaire puis vendeur d’armes et d’opium, Mattias Tannhauser accepte de quitter sa taverne de Messine pour se rendre à Malte, en compagnie de son ami l’anglais Bors. Ils accompagnent la comtesse Carla de la Penautier et son amie la belle Amparo aux yeux vairons. La noble dame recherche son fils Orlandu qui lui a été retiré dès sa naissance, fruit d’une liaison coupable avec un mystérieux prêtre.
Juin 1565. Devenu l’amant d’Amparo, Tannhauser défend le fort Saint- Elme qui fait face à Malte et que les Ottomans de Soliman tentent de conquérir. Alors qu’il ignore encore ses nobles origines, Orlandu di Borgo, jeune garçon des rues, combat aux côtés de Mattias afin de défendre vaillamment le dernier rempart de la chrétienté.
Ce récit épique et violent est annoncé par les éditions Casterman en quatre volumes, d’après le best-seller de Tim Willocks (« Bad City Blues », « Dogs Lands », « Les Rois écarlates », « Les Douze enfants de Paris »), « The Religion », publié en 2006 aux États-Unis. L’oeuvre est habilement adaptée par Benjamin Legrand (« Tueurs de cafards », « Requiem Blanc », « L’Or et l’esprit ») et fidèle à l’histoire originale.
Après avoir animé, sur un scénario de Matz et pendant deux décennies, les tribulations du fameux « Tueur », Luc Jacamon abandonne notre monde contemporain pour les champs de batailles du seizième siècle. La pagination importante des albums, qui comptent quelques 80 planches, lui permet de proposer des double-pages de batailles particulièrement spectaculaires, sanglantes et grouillantes de personnages. Son trait réaliste et vivant, ses couleurs chaudes, sa mise en pages dynamique, font de « La Religion » une série phare de ce début d’année. L’album de grand format (24 x 32 cm) est superbe, l’impression parfaite, un véritable régal pour ceux qui apprécient les bandes dessinées réalistes et classiques.
Henri FILIPPINI
« La Religion T2 : Orlandu » par Luc Jacamon et Benjamin Legrand, d’après Tim Willocks
Éditions Casterman (16,50 €) – ISBN : 9 782203 097 155