Un premier voyage dans les Terres australes et antarctiques françaises — retranscrit dans le très bel ouvrage « Voyages aux îles de la Désolation » — n’a pas rassasié le dessinateur Emmanuel Lepage (1) : 12 ans après, en 2022, il embarque à nouveau pour les îles Kerguelen. N’ayant pas pu, lors de sa première excursion, vivre au plus près le quotidien de tous ceux qui travaillent sur cet archipel au relief montagneux d’origine volcanique, situé au sud de l’océan Indien, il y reste cette fois-ci deux mois et demi : s’attachant donc plus aux personnes qui partent avec lui, tout en montrant les changements déjà à l’œuvre sur la nature, en raison du réchauffement climatique. Du beau, écologique et humaniste, voire quasiment poétique, récit de voyage en BD !
Lire la suite...Dix de Der
Le début : Décembre 1944, quelque part dans les Ardennes belges, lors de la grande offensive des armées d’Hitler. Au pied d’un calvaire mutilé par les bombardements alliés, au fond d’un cratère d’obus, un très jeune soldat totalement inexpérimenté, tout juste …
Le début : Décembre 1944, quelque part dans les Ardennes belges, lors de la grande offensive des armées d’Hitler. Au pied d’un calvaire mutilé par les bombardements alliés, au fond d’un cratère d’obus, un très jeune soldat totalement inexpérimenté, tout juste arrivé d’Angleterre, découvre qu’il n’est pas seul dans ce lieu désolé, ouvert à tous les dangers. Trois fantômes l’habitent déjà : deux tués de la guerre de 14, un Français et un Allemand, flanqués d’un ancien alcoolique morts d’une cirrhose du foie entre les deux guerres. Sous l’œil de corbeaux ironiques et insolents, cet improbable trio s’est lancé dans une partie de partie de belote dantesque, à laquelle il manque désespérément un quatrième joueur…
Notre avis : Chaque nouvel album de Comès est un événement. Il faut die que l’auteur de Silence, qui n’en a publié que 7 en quelques 26 ans, ne nous déçoit jamais tant il prend son temps pour élaborer des petits bijoux aux thèmes multiples. Dix de Der ne déroge pas à la règle et, sur fond de dénonciation des horreurs militaires, Didier Comès parle de la vie et de la mort, du temps qui passe et des relations humaines avec humour noir et humanisme certain. Sa maîtrise du noir&blanc, plus lumineux que jamais (il se permet tout de même de situer une partie de l’action de son album dans la neige !), entraine à l’imagination. Comès laisse le lecteur voir ce qu’il veut et entendre ce qu’il veut (il n’y a pas de bruit de combat). Sans jamais imposer, il entraine le lecteur dans ses sujets de réflexion. Indispensable, forcément ! LT






