Venu du monde du graffiti et du fanzine, Benoît Carbonnel publia il y a quatre ans « Cool Parano : un testament graffiti », chez l’éditeur marseillais Même pas mal. Il revenait — dans ce premier album et par le biais d’une fiction — sur ses années de graffeur et sur l’évolution de ce milieu artistique. Nous retrouvons Benoît Carbonnel pour son second ouvrage (« Opérateur 238 »), publié quelques jours après la fête du Travail : il explore, cette fois-ci, l’implacable monde de la logistique pour la grande distribution.
Lire la suite...Le commun des mortels
Le début : Cuba. Le Tueur est à La Havane, en mission. Sa cible : un jeune et brillant Cubain très proche de la présidence, commissaire spécial en charge des affaires pétrolières. De toute évidence, le Tueur est ici l’instrument …
Le début : Cuba. Le Tueur est à La Havane, en mission. Sa cible : un jeune et brillant Cubain très proche de la présidence, commissaire spécial en charge des affaires pétrolières. De toute évidence, le Tueur est ici l’instrument d’intérêts stratégiques américains. Mais cette fois, le scénario n’est plus aussi limpide que lors de ses précédents engagements. Le Tueur est réticent à aller jusqu’au bout, il n’aime ni la mission qu’on lui a confiée, ni l’identité et les motivations de ses commanditaires. Alors, pour la première fois, il va se laisser aller à jouer double jeu : sauver la mise de sa cible tout en donnant le change à ceux dont il est l’exécuteur. Un jeu particulièrement dangereux, évidemment. Pas de quoi affoler le Tueur. Le danger, il connaît. Et que ne ferait-il pas pour complaire à l’officier traitant que lui ont affecté les Cubains, la sculpturale Katia…
Notre avis : Un tueur aux états d’âme qui n’hésite pas à doubler ses commanditaires ! Matz nous propose cette intéressante évolution de son personnage au sang froid dans un album, dédié par le scénariste à Claude Moliterni, au ton plus posé que les précédents et dont une grande partie politisée est consacrée aux réflexions du personnage principal de cette série sur notre société. L’action, qui se ranime en fin de récit, dynamise un ensemble soutenu par le graphisme réaliste aux cadrages toujours pertinents de Luc Jacomon et se clôt sur une interrogation qui ne nous laisse qu’un seul choix : attendre impatiemment la suite !
Laurent Turpin
Casterman – 10,40 euros