Bruce J. Hawker, le héros favori du regretté William Vance (même après qu’il ait connu l’énorme succès de la série « XIII »), est de retour ! Et le tourmenté officier de la Royal Navy, aux cheveux blanchis par l’écume, reprend le commandement de son navire fétiche : le H. S. M. Lark. Il doit le ramener à bon port, mais les rumeurs vont bon train parmi l’équipage : ce voilier serait maudit ! À moins qu’il ne s’agisse de son capitaine qui exige de ses hommes qu’ils le suivent jusqu’en enfer : leur voyage étant parsemé d’épreuves, entre combats navals et éléments déchaînés. Hawker semble même n’être plus le seul maître à bord, se retrouvant, bien malgré lui, embringué dans la quête du trésor des Templiers.
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« Péchés capitaux 1 : Super Sexy », « Mademoiselle Else » et « Le signe de la lune »
- « Péchés capitaux 1 : Super Sexy », de Maïa Mazaurette et des Coiffeurs pour Dames, Audie – Fluideglamour, 9,95€
Emmanuelle mène une double vie : innocente, délaissée et en un mot pas très futé avec les hommes, elle devient une superwoman semant le désir la nuit et s’opposant aux ambitions d’une multinationale du sex toys. Seul problème : elle ignore tout de ces virées nocturnes qui lui laissent seulement des grands trous de mémoire et nombre de courbatures. Une relecture très fantasmatique des comics américains. C’est drôle, frais, enlevé, à décoder sur plusieurs niveaux de lecture, et, pour tout dire, pas vraiment (pas du tout) pour les enfants.
- « Mademoiselle Else », de Manuele Fior, Delcourt, 14,95€
Else, belle et courtisée, promène un regard pénétrant et distancié sur la vie superficielle de la bourgeoisie de la Belle époque. Jusqu’au jour où ses parents, pour rembourser une dette, lui demandent de s’adresser à un ami de la famille qui la désire. Mise au pied d’une alternative insoluble, entre son devoir filial et son refus des compromissions, Else ne trouve qu’une solution tragique pour sauver son père et son honneur. Tiré d’une nouvelle D’Arthur Schnitzler, dont il reprend la narration à la première personne, cet album, porté par de superbes dessins aquarellés, restitue avec force les relations faussement policées de la bonne société de l’époque et les hypocrisies qu’elle nourrit. Une adaptation réussie d’un texte superbe.
- « Le signe de la lune », de José Luis Munuera & Enrique Bonet, Dargaud, 15,50€
Des années ont passé, les personnalités se sont affirmées, les jeux ont changé. Mais, à Aldea, les croyances anciennes interposent encore leurs logiques à la violence et aux désirs des hommes. Toujours convoitée par le cruel Ruffo, la jolie Artémise lui préférerait le mystérieux Brindille, si elle n’était hantée par son passé. Munuera, abandonnant Merlin et Spirou, offre ici un récit intense, entre histoire magique et roman picaresque. Avec un dessin envoutant en lavis de noir et de blanc et un scénario marqué par le réalisme fantastique, cet album, bourré de références -du petit chaperon rouge au Juif errant-, dont les clefs sont en partie données par la belle préface de Romero, s’impose comme un magnifique conte tragique pour adultes.
Joël Dubos