Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
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« Le Bureau des affaires occultes » : le masque et les plumes…
Œuvre du romancier Éric Fouassier, « Le Bureau des affaires occultes » connaît un succès de libraire depuis cinq ans. Le voici aujourd’hui décliné sous forme de bande dessinée par un duo talentueux : Thomas Mosdi et Olivier Brazao. Levons le masque !
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« Rockabilly » : these people…
« Rockabilly », c’est le portrait brélien d’une époque étasunienne, âpre et hyperréaliste. Un portrait brillamment concocté par Rodolphe au scénario et Christophe Dubois au dessin. C’est celui, aussi, d’un trio de jeunes vivant dans un bled paumé du Kentucky : Hazard. D’un trio et d’un quatrième personnage insufflant alors une énergie nouvelle : le rock’n roll. Let’s go !
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« Les Années noires » de Champignac : ou Pacôme et le champignon atomique…
« Champignac » met à l’honneur l’un des personnages les plus généreux et des plus attachants de la galaxie « Spirou », en dévoilant son passé dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, avant qu’il rencontre le héros donnant son titre au journal des éditions Dupuis. Outre le fait de divertir efficacement, le but de cette série dérivée est de vulgariser des sujets scientifiques et sociologiques pour toucher les jeunes lecteurs. Dans cet encore très réussi tome 4, où un Pacôme irritable et dépressif croise d’éminents confrères de l’époque (Einstein, Feynman ou Oppenheimer, récemment mis en lumière avec le film de Christopher Nolan), les Béka et David Etien abordent, avec authenticité et psychologie, le problème de la fabrication de la bombe atomique, à laquelle notre original mycologue va inconsciemment contribuer…
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« Contrapaso » de Teresa Valero entre dans la collection Aire noire !
Publiée en 2021, la première partie de « Contrapaso » — encensée par la critique — laissait espérer une suite rapide à ses nombreux lecteurs. C’est chose faite quatre ans plus tard avec la publication d’un pavé de 192 pages proposé par la prometteuse collection Aire noire animée par Doug Headline. À la fois thriller au scénario ciselé et portrait sans concession de l’Espagne franquiste, cette trilogie signée Teresa Valero se savoure — malgré sa longueur — de la première à la dernière page.
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« Virgile » : ou comment Zidrou réussit à nous faire rire avec l’euthanasie…
Inspiré par l’un des dessins de la talentueuse Lucy Mazel (le portrait d’un homme noir, au regard mélancolique), le prolifique scénaristique Zidrou, jamais à court d’excellentes idées, a déclaré à l’illustratrice de la série « Olive » : « Tu vas voir, ça va être beau et joyeux, ça va parler… d’euthanasie » ! Depuis un accident qui l’a rendu tétraplégique, Virgile, ne se remettant pas non plus de sa séparation avec la femme de sa vie qui l’a quitté lors d’une manif dix ans plus tôt, est fatigué d’être dépendant des autres. Aussi, a-t-il pris une décision radicale : en finir avec cet état et partir tranquillement, mais seulement après une mémorable fête d’adieu à tous ceux qu’il aime…
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« Palmer dans le rouge » : un désopilant bon cru dû à Larcenet et Pétillon…
Disparu il y a déjà sept ans, René Pétillon — bien connu pour ses dessins d’humour dans Le Canard enchaîné, mais aussi pour son inénarrable détective Jack Palmer dont l’enquête corse a notamment fait parler de lui, car adaptée au cinéma — (1) avait travaillé, depuis 2008, sur ce scénario quasiment achevé. Bien qu’il en ait également assuré partiellement le découpage et les crayonnés (donc, il ne restait pratiquement plus qu’à dessiner l’album), il avait abandonné cet ultime projet pour différentes raisons, dont la nécessité d’honorer d’autres entreprises en cours. C’est le célèbre Manu Larcenet (2), récemment auréolé de son adaptation de « La Route », qui a été approché pour s’approprier l’histoire, la terminer et la mettre en images : un très bon choix !
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« Culpabilis » : un roman graphique qui nécessite de sortir de nos tics de lecture…
Depuis 2007, Greg Shaw travaille au Musée de la BD du Centre belge de la bande dessinée de Bruxelles, dont il dirige la bédéthèque. À partir de 2021, il y devient aussi rédacteur en chef de la revue trimestrielle bilingue Le Dessableur/Zandstraal — laquelle ambitionne, surtout, de faire découvrir le 9e art belge d’avant 1930 (1) — et même, récemment, commissaire d’exposition. Par ailleurs, il est également un auteur de BD, souvent minimaliste (car il recherche inlassablement la forme narrative la plus épurée possible), et va sortir « Culpabilis » chez Leaf Stripping Books [voir https://leaf-stripping.sumupstore.com] dans les prochains jours. Les dessins de ce nouvel album concept, où un homme se rend coupable de la mort accidentelle de sa compagne, ont tous été réalisés en découpe (au cutter) sur des feuilles de format A3 : une technique qui suscite l’admiration.
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« La Dernière CroiZAD » : ou quand les aristos s’allient aux écolos…
Une ZAC (zone d’activité commerciale) doit voir le jour dans le champ jouxtant les biens immobiliers d’une famille désargentée issue de la vieille noblesse : les Valence de Terney d’Argence… Après avoir épuisé tous les recours possibles, ces propriétaires terriens sans le sou vont sceller un accord improbable avec un groupe de militants écologistes radicaux, venus d’un peu partout en France, et créer une ZAD (zone à défendre, à l’instar de Notre-Dame-des-Landes) pour sauver ce territoire… Des nobliaux montant les barricades pour contrer les charges de CRS : voilà qui est à la fois croquignolesque et rocambolesque ! Philippe Pelaez nous a concocté, ici, une savoureuse comédie satirique décalée, doublée d’une véritable critique sociale ; le tout illuminé par le trait enlevé de Gaël Séjourné…
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« L’Ange corse » : une prometteuse fresque historique sur le trafic d’opium et l’aspiration du peuple vietnamien à la liberté…
Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
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Variation féministe du mythe de l’amour éternel, « L’Amourante » est digne de tout votre intérêt…
Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
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