Remington n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait d’emblée s’imaginer, un lieu, mais un personnage. Frederic Remington est un dessinateur venu de New York et qui, intrigué et fasciné par l’Ouest — le Far West —, s’est mis en tête, pour réussir à se faire publier, de dessiner l’Arizona, ses contrées sauvages et ses Indiens.
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« Indians ! » : une chronique de l’Ouest amérindien !
Fort du succès de l’album « Go West Young Man » sorti en novembre 2021 (1), « Indians ! » est le pendant de ce premier opus qui retraçait la conquête de l’Ouest américain du côté des colons européens. Sous-titré « L’Ombre noire de l’homme blanc », ce nouvel album évoque, avant tout, le destin des peuples amérindiens durant cette même colonisation.
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La communauté formatrice d’Emmanuel Lepage !
Pourquoi les parents du talentueux dessinateur Emmanuel Lepage, famille issue d’un milieu modeste, ont-ils choisi de former une communauté, avec cinq autres couples ? C’est à cette question quasi existentielle pour lui que le Grand Prix du festival Quai des bulles de Saint-Malo (en 2012) et Grand Boum de la ville de Blois (en 2018), nommé aussi peintre officiel de la Marine depuis septembre 2021, s’est mis en quête de répondre : ayant accumulé, depuis au moins 20 ans, toute une documentation sur le sujet. Cette quête de la vérité débouche, aujourd’hui, sur un ouvrage monumental de 300 pages, où l’auteur donne de nombreuses clés pour définir ces liens qui peuvent unir des hommes et des femmes — et même l’humanité dans son ensemble —, mais également pour mieux comprendre ses précédents albums. (1)
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« Le Triangle secret : Rectificando » : un thriller à cent à l’heure !
« Rectificando » est le cinquième spin-off de la célèbre série « Le Triangle secret », débutée en 2000. Ce nouveau récit, toujours animé par Didier Convard et Denis Falque, abandonne provisoirement (?) l’ésotérisme — socle fondateur de la saga — pour proposer un pur thriller. Les amateurs de sombres complots religieux peuvent se sentir frustrés, mais ceux qui apprécient les histoires classiques et bien ficelées seront comblés par cet album au rythme soutenu.
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« 40 hommes et 12 fusils, Indochine 1954 » : chaque artiste est un combattant politique !
Ce slogan viêtminh est au cœur du dernier album de Marcelino Truong. Nous avions traité à l’époque son diptyque autobiographique, autour de ses souvenirs liés à la Guerre du Vietnam (« Une si jolie petite guerre, Saigon 1961-63 » et « Give Peace a Chance, Londres 1963-1975 » (1). Pour son nouveau titre, « 40 hommes et 12 fusils, Indochine 1954 », Marcelino Truong remonte le temps et explore une partie de la Guerre d’Indochine. Pour ce faire, il écrit et dessine l’épopée de Minh qui, de Hanoï à Diên Biên Phu, en passant par la Chine, nous entraîne dans un passionnant récit publié chez Denoël Graphic.
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« Le Crime parfait » : 11 récits glaçants…
Les 11 nouvelles proposées dans cet ouvrage invitent le lecteur à suivre le quotidien d’une belle brochette de criminels,dont le génie malfaisant mérite l’admiration. 15 auteurs, parmi les meilleurs du moment, évoquent avec gourmandise ce grand invité des fictions policières : le crime parfait. Cette nouvelle création des éditions Philéas renoue avec le principe des ouvrages collectifs à thèmes, jadis récurrents dans les numéros hors-séries des mensuels BD aujourd’hui disparus.
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« Hoka Hey ! » : la colère de l’Indien !
Voici encore un titre remarquable publié au sein du Label 619 (1), la collection cornaquée par Run qui est, depuis juin 2021, passée dans le giron des éditions Rue de Sèvres : un western initiatique à grand spectacle de 224 magnifiques pages se déroulant en cinémascope dans les grands espaces de l’Ouest sauvage. Neyef, le dessinateur de « Puta Madre » et de divers courts récits pour les collectifs « DoggyBags » ou « Midnight Tales » (édités aussi sous le Label 619), lequel est ici également coloriste et scénariste, prend le prétexte d’une brutale histoire de vengeance et de haine pour mieux nous parler de transmission et d’assimilation culturelle entre les Blancs et les Indiens.
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« Adèle Blanc-Sec » : Tardi feuilletoniste !
15 ans après la publication du neuvième épisode des « Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec »,Jacques Tardi propose le dixième et dernier épisode des pérégrinations de son héroïne apparue en 1976. Après avoir abordé dans ses ouvrages précédents des sujets plus sérieux et lui tenant à cœur, il renoue avec un genre qualifié de mineur — mais oh combien difficile — où il excelle : le feuilleton.
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« Coq-sur-Mer 33 » : une fiction sur son trente-et-un !
Dessinateur phare des jeunes éditions Anspach, le Belge Baudouin Deville s’associe ici avec son compatriote scénariste Rudi Miel pour proposer un nouvel album dont l’histoire est ancrée en Belgique : un axe éditorial majeur de cet éditeur outre-Quiévrain. Comme de précédents récits du réel – emblématiques de la mémoire belge ! — également dessinés par Deville (« Sourire 58 », « Léopoldville 60 », « Bruxelles 43 », « Innovation 67 »), « Coq-sur-Mer 33 » est une fiction s’inscrivant habilement dans un cadre réaliste, jouant avec les faits historiques et le contexte géopolitique contemporain. Le titre met notamment en scène deux figures, Ensor et Einstein lui-même. Autant le peintre James Ensor est un précipité de l’esprit belge, autant le génial Albert Einstein relève de la mythologie universelle. Mais la facétie est-elle toujours du côté du maître du grotesque ?
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Retour émouvant aux sources familiales pour l’Espagnol Paco Roca !
Paru en 2020 dans son pays d’origine aux éditions Astiberri, « Regreso al Edén » de Francisco Martínez Roca, dit Paco Roca, est enfin traduit en français, sous le titre « Retour à l’Éden », chez Delcourt : à l’instar de la plupart des ouvrages récents de ce talentueux créateur né — et résidant toujours — à Valence, où se déroule ce récit, en 1969. Ce touchant et intimiste roman graphique de 176 pages, au format à l’italienne, raconte la vie de pauvreté et de privations d’Antonia, la mère de l’auteur, pendant la période franquiste de l’après-guerre : comme ce fut d’ailleurs le cas pour des milliers d’autres femmes espagnoles. Pour ce faire, il est simplement parti d’une photo de famille prise lors d’une journée à la plage, pendant l’été 1946 : l’un des rares moments de bonheur qu’elle a pu connaître et qui est pourtant figé pour la postérité.
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Bienvenue à Veggie Town et dans « L’Arche de Rantanplan » !
Lucky Luke n’est plus le cow-boy solitaire de jadis, vivant des aventures bon enfant au gré de rencontres improbables. Sous l’impulsion des successeurs de Morris et de René Goscinny, et plus que jamais depuis l’arrivée de Jul au scénario, son Far West est devenu le reflet de notre civilisation moderne : avec ses bons et surtout ses mauvais côtés. Après les Juifs, les Parisiens ou l’esclavage des Noirs, le scénariste propose une satire un rien féroce des dérives du véganisme pur et dur.
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