BD voyages

Christian Cailleaux est un voyageur. Pas étonnant que son personnage, Félix Mogo, ait aussi ce goût de l’évasion, ou de la tribulation pour reprendre le mot du titre de l’album qui comprend quatre aventures publiées depuis 1998 et toutes épuisées. Au total, 616 pages qui sont autant d’invitations à la déambulation géographique et visuelle…

Si l’on s’attend, avec « Les Fantômes de Syracuse », à découvrir la célèbre ville sicilienne, on sera déçu (même si l’histoire s’y déroule effectivement). Si, en revanche, on préfère découvrir l’album à cause des fantômes vantés par le titre, alors le spectacle devient exceptionnel. Ne reste alors qu’à se laisser porter par l’errance et l’itinérance de son personnage en route pour une conférence et pour lequel rien ne se déroule comme prévu…

Dès son premier numéro, sorti en février, Carnets d’ailleurs entendait donner aux carnets de voyage(s) toute sa place et « montrer le monde avec l’œil bienveillant des carnettistes les plus talentueux de France et d’ailleurs » : ce qui fut fait ! Avec ce n° 2, la diversité des sujets et des contrées visitées, sans oublier les auteurs de BD qui s’y « illustrent », continue de plus bel pour notre plus grand plaisir…

Préparez-vous à une incroyable immersion ! Dans les pas de Mona qui recherche son père, paléontologue, Gaétan Nocq a décidé de nous faire visiter les bas-fonds : ceux de la Méditerranée, puis ceux du Pacifique, à la rencontre de créatures aussi fantastiques qu’insoupçonnées… Du grand spectacle ! Et du très grand bleu…

Il y a des mots qui font rêver, des noms de lieux qui font voyager. C’est le cas des îles Fidji pour Sam et Vincent qui, assis sur le sable d’une plage de Biarritz, se disent, se jurent, qu’ils y iront un jour. C’est juste en face, dit Sam… Mais la vie oblige à faire des choix et les deux amis devront un jour se séparer… Jusqu’à ce qu’un an plus tard, Sam revienne. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Ils sont effectivement six, dans les années 1850 : en comptant Kid, un garçon rendu borgne lors du massacre de sa famille. Alors que Kid doit se rendre dans les Black Hills (Dakota du sud) pour récupérer un document très important sur une mine d’or dont il a hérité (mais qui serait maudite), il promet à une prostituée, à un déserteur de l’armée, à un esclave en fuite, à une religieuse qui a quitté les ordres et à un Indien renégat de les couvrir d’or s’ils l’accompagnent…

Elle s’appelle Louison : Louison Bobard. Évidemment, c’est un pseudo, ce que découvre son collègue journaliste : Yves-Portat Remington. Lui, ce n’est pas un pseudo ! Tous les deux sont les héros de la nouvelle série concoctée par Bruno Bazile, et ça démarre au printemps 1967, sur les chapeaux de roue, et même, « à tombeau ouvert »…

Sous-titré « Itinéraire d’une Nigériane, de la prostitution à l’émancipation », l’album de Diane Morel et Armandine Penna est à la fois fiction et reportage. La scénariste précise, dès l’avant-propos, que l’histoire de son héroïne (Faith) est la réunion de témoignages, qu’en tant que journaliste elle a réunis…

Sous-titré « Reportage en Israël et Palestine », voilà un album que l’actualité rend encore plus intéressant, puisqu’il s’agit pour les auteurs de « parler du conflit sous un angle auquel on ne pense pas forcément. » « Parler d’amour et de sexualité, c’est le prétexte parfait – disent les auteurs – pour raconter les tribus qui vivent sur de ce petit bout de terre : juifs, musulmans, chrétiens, laïcs, russophones, ashkénazes, séfarades… »