Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Faire sa valise… ou pas ?!

Pour échapper à sa dépression une jeune Japonaise décide de quitter son pays pour aller à Bali, un peu comme Elizabeth Gilbert, l’auteure du best-seller « Mange, prie, aime ». Pourtant, même si c’est par elle que commence l’histoire, elle n’est pas l’héroïne. C’est Guillaume, le personnage principal, parti lui aussi à Bali, « Le jour où il a suivi sa valise », mais sans conviction, juste pour faire plaisir à sa copine Solène qui avec tout un groupe est hyper-motivée par un séjour méditatif…
Guillaume, nouveau personnage de la série, est du genre velléitaire, il a du mal à choisir dans la vie comme il a du mal à échapper aux décisions de Solène. Pire, il sent bien que Jean-Eudes et ses adeptes ont plus de poids sur sa compagne que lui-même. Malgré tout, il ne réagit guère. Il constate les choses, mais ne cherche pas vraiment à les faire bouger. Arrivé à Bali, tout va pourtant changer grâce à une « simple » histoire de chauffeur de taxi, sur lequel on gardera tout le mystère…
Ce chauffeur lui démontre qu’on interprète ce qui est autour de nous avec nos connaissances, nos acquis, nos principes. Nos visions nous ressemblent, nous trahissent ! Bel exemple est donné avec la lecture d’un paysage balinais ! De fait, de discussion en discussion, de réflexion en réflexion, Guillaume prend ses distances avec sa vie, avec Solène, avec ses certitudes, remettant peu à peu en cause ce « scénario totalement inventé [d’où] découlent nos valeurs, nos convictions, nos opinions, mais aussi nos peurs et nos doutes ».
Puisque « nous sommes ce que croyons être », peut-on se « refaire » ? C’est tout le sujet de ce très bel album où, comme dans les précédents titres, l’aventure est entrecoupée de célèbres contes empruntés à la sagesse populaire (bouddhiste, ici) ou à la littérature (Le Magicien d’Oz, Arthur et Merlin, conte égyptien…).
Bien que le récit se situé à Bali, les auteurs n’ont guère poussé le luxe à parfaitement situer l’action, se plaisant plutôt à souligner des traditions, des comportements, des ambiances… et la beauté des architectures, des rizières ou des bords de mer. Le dessin savoureux et Marko et les couleurs toutes douces de Maëla assurent incontestablement le dépaysement…
Les auteurs n’en sont pas à leur premier coup d’essai en matière de récits voyageurs et on pourra se reporter à nos chroniques précédentes : « Voyage en Inde », » et « Voyage en Chine » ou « Le Crochet à nuages », sans oublier le premier tome de la série : « Le jour où le bus est reparti sans elle »…
Bons voyages !
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« Le jour où il a suivi sa valise » par Marko, Beka et Maëla
Editions Bamboo (15,90 €) – ISBN : 978-2-8189-6720-1