300 Psikopat pour Carali !

Éditeur, gérant, gestionnaire, comptable (un peu), directeur de la publication, correcteur, rédacteur en chef, maquettiste, archiviste, manutentionnaire, « rassureur » de dessinateurs… et parfois même gourou, ce sont toutes les fonctions qu’assure Paul Carali, fondateur du Psikopat. Une aventure éditoriale unique qui fête aujourd’hui son 300ème numéro… et plus !

C’est en mai 1982 que sort le premier numéro du Petit Psikopat illustré : modeste trimestriel de format 15 x 21, proposant 16 pages en noir en blanc. « Dans cent ans, nous serons tous morts ! » proclame la couverture signée Carali.

La famille Carali porte sur ses frêles épaules le destin du journal : Paul le père, son frère Édika, Gudule la mère, bientôt rejoints par Olivier Ka, le fils, et Mélaka, la fille. Quelques copains venus des éditions du Square complètent le sommaire : Willem, Kamagurka et Topor.

Pour l’anecdote, signalons que les fameux tee-shirts de Carali sont déjà proposés aux lecteurs : ils le sont encore aujourd’hui.

Publié par les éditions Calva, créées pour l’occasion, le magazine poursuit sa parution jusqu’au numéro 10 (septembre 1984), proposant alors 44 pages avec de nouveaux venus : Nicoulaud, Pichon, Hugot, Binet, Schlingo, Rémi, Wolinski , Goossens, Herlé, Léandri, Gourio, Coucho, Gébé, Thiriet… Que du beau monde !

Extrait du n° 300 du Psikopat.

Dès janvier 1985, une nouvelle formule débarque pour la première fois en kiosques. Même format, 84 pages et la couverture en couleurs.

Mensuel, le journal devenu Psikopat est édité par les éditions du Square de Georges Bernier, le fameux professeur Choron.

Tiré à 80 000 exemplaires et malgré l’arrivée de nouveaux collaborateurs (Jacovitti, Maester, Lucques, Corcal, Got, Menu, Coudray…), Choron a vu trop grand et Psikopat cesse de paraître après seulement quatre numéros (avril 1985).

Il faut attendre juin 1989 pour retrouver le titre en kiosque, cette fois-ci publié par les éditions du Zébu créées par Carali, toujours entouré des siens. Huit numéros prudemment bimestriels de petit format permettent au Psikopat de trouver son lectorat. La bande à Carali est au rendez-vous (Willem, Hugot, Pichon, Got…), rejointe par de nouveaux collaborateurs dont certains sont toujours présents aujourd’hui : Ivars, Killoffer, Tronchet, Ouin, Emerson, Crumb, Shelton, Lerouge, Konture, Caritte, Eusebi…

Extrait du n° 300 du Psikopat.

Dès le n° 9 (novembre 1990), Psikopat adopte son format actuel et ses 68 pages en noir et blanc (toutes en couleurs depuis le n° 227) qui deviennent mensuelles au n° 13 (juillet 1991). Dès le n° 43 (mars 1994), un dossier est proposé — le premier sera consacré aux sectes —, ainsi que le traitement de l’actualité en dessins humoristiques.

Au fil des années, ces deux rubriques prennent de plus en plus de place et occupent aujourd’hui la plus grande partie du journal.

Véritable découvreur de talents, Carali ouvrira les pages du Psikopatà de nombreux jeunes auteurs (sans oublier les fidèles Caza et Mo/CDM), dont beaucoup feront carrière dans la bande dessinée d’humour : Katou, Mathis, Neidhardt, Ysebaert, Rifo, El Diablo, Barros, Reumann, Jiho, Phil, Lejeune, Lécroart, Relom, Bouzard, Sourdrille, Pixel Vengeur, Sirou, Tomo, Dutreix, Schwartz, Babouse, Libon, B-Gnet, Cha, Laurel, Fortu, Besseron, Lasserpe, Reuzé, Nicoby, Fabcaro, Bouihac, Noblet, Raynal, Madaule, Jürg, Delambre, Fayol… et ça continue ! Une belle performance pour un journal sans publicité et publié par un auteur indépendant.

Extrait du n° 300 du Psikopat.

Les plus attentifs d’entre vous auront remarqué que ce ne sont, en réalité, pas 300 numéros, mais 314 (300 + 10 + 4) que fête ce mois-ci le Petit Psikopat devenu grand. Et comme le prédit Pixel Vengeur, rendez-vous dans 30 ans pour le n° 600 (100 pages en couleurs, 8 €, en kiosques) !

Henri FILIPPINI

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