Depuis presque 20 ans, l’idée d’une comédie de mœurs romantique sur fond de satire politique où une Première Dame aurait la possibilité d’influencer les affaires publiques de notre pays trottait dans la tête de Didier Tonchet : prolifique créateur de BD humoristiques bien connu (ahhh, « Raymond Calbuth » !) et scénariste toujours inspiré, comme c’est le cas ici (1)… Il nous embarque avec délices dans la jouissive histoire d’une actrice engagée de seconde zone qui va gagner le cœur des Français et d’un président de la République dont la cote de popularité est en chute libre, à un an des élections : le tout mis énergiquement en images, tout au long de 270 pages, par le dessin virevoltant de Jean-Philippe Peyraud (2)…
Lire la suite...« Les Pirates de Barataria T 11 : Sainte-Hélène » par Franck Bonnet et Marc Bourgne

Avec « Les Pirates de Barataria » les bonnes vieilles séries de flibuste, comme « Le Démon des Caraïbes » ou « Le Cormoran », chères au lecteur nostalgique, ne sont pas loin. Un scénario béton, des images sublimes, des personnages hauts en couleurs, un soupçon de grande Histoire : tous les ingrédients sont réunis pour que souffle le vent de la grande aventure.
Océan Atlantique, mars 1820. Deux fières frégates : L’Abeille et Le Firebrand, après avoir quitté La Nouvelle Orléans, font route vers l’Atlantique Sud en direction de Sainte-Hélène, où Napoléon croupit depuis de longues années dans sa sinistre prison de Longwood. À leur bord : la française Artémis Delambre (fille secrète de l’ancien Empereur) et ses fidèles flibustiers : Dominique You (son compagnon capitaine corsaire), Catherine Villars (son amie) et le mamelouk Roustam Raza (qui a jadis servi Napoléon et François de la Réonnière et qui a déjà séjourné à Sainte-Hélène). Ils sont devancés par le « HMS Revenge », navire où se trouvent deux agents secrets de la couronne britannique qui les traquent, Nigel Fitzpatrick et Steve Ward, un ancien lieutenant de la Royal Navy.
Après le naufrage de L’Abeille, coulée à la suite d’un incendie de sa cargaison de coton provoqué par un traître, seul Le Firebrand parvient à Sainte-Hélène où règne l’autoritaire gouverneur Hudson Lowe. Libérer le prisonnier afin de changer le cours de l’histoire se révèle mission impossible, d’autant plus que l’ancien conquérant a lui aussi son mot à dire…
Marc Bourgne, en grand admirateur de Jean-Michel Charlier (il a dessiné une excellente reprise de « Barbe-Rouge »), écrit un scénario aux multiples rebondissements, riche en personnages hauts en couleur, tout en se servant avec habileté de la grande Histoire. Du cousu main pour Franck Bonnet qui campe de fiers navires, prend plaisir à dessiner l’océan déchaîné, met en scène avec la même aisance des marins aux trognes réjouissantes et autres filles aux corps superbes. On peut regretter que cet album soit l’avant-dernier du quatrième cycle, avant la conclusion de cette série aux personnages attachants. Les bonnes histoires classiques, signées par des auteurs qui possèdent encore le goût du travail soigné, sont trop rares pour que l’on se réjouisse de ce genre d’annonce.
Henri FILIPPINI
« Les Pirates de Barataria T 11 : Sainte-Hélène » par Franck Bonnet et Marc Bourgne
Éditions Glénat (13,90 €) – ISBN : 978234020364
que de souvenirs, je lisais cette BD plus jeune et je tombe tombe sur cette page par hasard, il me semble quelle doit encore trainer dans un vieux carton au garage