Même quand on est adulte, on aime lire les albums jeunesse scénarisés par Loïc Clément. Le récit est toujours surprenant, avec de l’action ou des thématiques traitées toujours profondes et intéressantes… Et pour agréger actions, personnages attachants et émotions, le scénariste n’oublie jamais d’ajouter une bonne dose d’humour. On retrouve tous ces ingrédients dans « Les Larmes du yôkaï » : une enquête policière amusée et amusante dans un Japon médiéval revisité.
Lire la suite...Hergé se raconte dans un hors-série des Cahiers de la BD !
Certains penseront qu’il était inutile de rajouter un ouvrage de plus aux centaines déjà publiées autour du créateur de « Tintin ». Ce qui n’est pas faux. Et pourtant, ce numéro hors-série des Cahiers de la BD, à la couverture cartonnée, est intéressant : car il est conçu sur mesure pour ceux qui souhaitent survoler le sujet, sans pour autant se lancer dans des études dont, il faut bien le reconnaître, beaucoup sont sans grand intérêt.
Passons l’éditorial au ton peut-être un peu trop universitaire, lequel est dû à Nicolas Tellop (le rédacteur en chef de ce hors-série), pour s’attarder plutôt sur le contenu de cet opus à la lecture finalement assez facile et qui ne rebutera pas le lecteur lambda.
En trois chapitres distincts (ascension, pression et dépression), c’est toute la vie d’Hergé qui est déroulée au fil de courts articles signés Benoît Grimonpont, Patrice Guérin, Pascal Hachet, Olivier Josso Hamel, Jacques Langlois, Étienne Paulet, Jean Rime, Olivier Roche et Nicolas Tellop.
Pierre Assouline depuis de longues années fin connaisseur de l’univers hergéen, Benoît Peeters biographe de référence et Numa Sadoul intervieweur et ami d’Hergé évoquent, sans fard, leurs diverses rencontres avec l’homme et le créateur.Au fil d’articles qui ne cherchent pas à ménager, ni à enjoliver, la vie et la carrière d’Hergé, plusieurs personnalités sont présentées : l’abbé Wallez le premier mentor d’Hergé, Jacques Van Melkebeke l’éminence grise aux fréquentations douteuses, Tchang l’ami chinois, Raymond De Becker la relation embarrassante… Ainsi que la bataille des biographes, l’affaire du contrat, ses influences, la naissance du journal Tintin, le cinéma, la télévision, Hergé et les femmes, l’art contemporain, la maladie… À ces articles riches en références, il faut ajouter de passionnants verbatim : les rubriques « Hergé a dit » et « Ils ont dit d’Hergé »… Sans oublier une riche iconographie souvent émouvante… et de nombreux documents : dont la reproduction du premier contrat réalisé entre les éditions Casterman et Hergé.
Moins convaincante, une histoire inédite en douze pages d’Olivier Josso Hamel qui interroge sa propre intimité au regard de l’œuvre d’Hergé.
Pratique, sans fioritures inutiles, ce hors-série des Cahiers de la bande dessinée, destiné à un large lectorat, n’apportera rien de bien nouveau aux fins connaisseurs de l’œuvre d’Hergé, mais séduira les simples curieux qui sont eux aussi nombreux. Prévu pour une diffusion en presse en mars dernier, au moment où débutait le confinement, l’ouvrage est enfin aujourd’hui disponible en librairies et dans les kiosques.
 Henri FILIPPINI
 Les Cahiers de la bande dessinée hors-série : Hergé, le père de Tintin se raconte
132 pages en couleurs (14,90 €) — EAN : 979 10 96 119 32 5
Cher Monsieur Filippini,
Bien que daté de mars dernier, le hors-série n’a été proposé en kiosque comme en librairie que ce 19 août. La crise de Presstalis et la pandémie avaient en effet convaincu l’éditeur d’en retarder la distribution. Personne ne l’a donc manqué au printemps dernier ce puisqu’il n’était disponible nulle part.
Bien cordialement
Merci pour ces précisions : nous corrigeons l’article d’Henri Filippini.
Bien cordialement
La rédaction
Il est fort possible que nous ayons fait, au minimum, dix fois le tour de « Hergé et son oeuvre » mais apparemment certains font mine de « découvrir » des choses « inédites » dans des cahiers au demeurant forts onéreux, mouais…
Ce n’est pas correct d’opposer B. Peeters « biographe de référence » et P. Assouline – qui ne serait qu’un « fin connaisseur » ; certes Assouline n’est pas un spécialiste de la BD, mais, à mon avis, sa biographie est LA biographie à lire sur Hergé ! C ‘est même plus qu’une bio, c’est une remarquable synthèse historique d’un certain XXème siècle tel que se l’imaginait le milieu réactionnaire ouest-européen.
Pas du tout d’accord.
P. Assouline a été un remarquable auteur de la biographie de Simenon, mais celle d’Hergé est très verbeuse et n’apporte rien que nous ne sachions déja (et quelle idée de faire un résumé du scénario de chaque album..).
Pour ma part le livre de référence sur Hergé est celui de Philippe Goddin « Lignes de vie »,de loin le plus complet et le plus documenté.
Enfin en matière de numéros spéciaux, on a dépassé l’overdose depuis longtemps, chaque magazine trouvant une légitimité a en faire un, quitte à toujours raconter les mêmes choses (il n’y a que l’angle qui change).