Bruce J. Hawker, le héros favori du regretté William Vance (même après qu’il ait connu l’énorme succès de la série « XIII »), est de retour ! Et le tourmenté officier de la Royal Navy, aux cheveux blanchis par l’écume, reprend le commandement de son navire fétiche : le H. S. M. Lark. Il doit le ramener à bon port, mais les rumeurs vont bon train parmi l’équipage : ce voilier serait maudit ! À moins qu’il ne s’agisse de son capitaine qui exige de ses hommes qu’ils le suivent jusqu’en enfer : leur voyage étant parsemé d’épreuves, entre combats navals et éléments déchaînés. Hawker semble même n’être plus le seul maître à bord, se retrouvant, bien malgré lui, embringué dans la quête du trésor des Templiers.
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Les éditions du Rocher continuent d’adapter l’œuvre du romancier Frison-Roche (1906-1999), qui fut guide de montagne, journaliste, explorateur et romancier populaire. Après un premier cycle consacré aux Alpes et à l’alpinisme (« Premier de cordée », « La Grande Crevasse » et « Retour à la montagne »), le scénariste s’est tourné du côté des œuvres sahariennes de l’auteur, dans les pas de soldats français, dans ce Hoggar où Frison-Roche séjourna en 1935 comme guide d’une expédition alpine française…
On est en 1928, un peu plus de dix ans après que Charles de Foucauld soit assassiné près de Tamanrasset. C’est là qu’est sa tombe, près du fort où arrive le lieutenant savoyard Beaufort. Tout lui est inconnu et il va devoir comprendre peu à peu, les enjeux du désert, les luttes entre tribus, les difficultés de la vie sous un soleil de plomb car il a très vite la mission de capturer un Touareg meurtrier.
Comme l’armée française ne peut laisser aux yeux des Touaregs ce crime impuni, Bernard Beaufort, pour être plus discret, s’intègre à une mission scientifique dirigée par le professeur Lignac qui recherche, elle, les vestiges d’une piste oubliée dans le Ténéré. Beaufort sera secondé par Franchi, un méhariste corse tombé fou amoureux de la fascinante Tamara, ce qui ne va pas manquer d’entrainer de singulières complications.
Dans ce fort du bout du monde, l’atmosphère est très particulière, mais ce n’est rien comparé aux immensités qui l’entourent et que le dessinateur a tenté et réussi à rendre palpables, ces décors sablonneux, pierreux, rocheux, à perte de vue. Delvecchio travaille la couleur savamment pour donner du relief à ces empilements de rocailles, pour modeler intensément ce massif légendaire du Hoggar.
Tempêtes de sable, brumes inquiétantes, dunes infinies, attaque de frelons, rien ne manque à ces méharées coloniales d’un autre temps, où s’affrontent des soldats idéalistes censés, comme dit l’un d’eux, « représenter l’avant-garde de la civilisation ». À cette époque-là, tant celle de l’aventure proprement dite (1928) que celle de la parution du roman (1950), le grand sud saharien est sous la coupe de l’armée française qui tente, en imposant sans complexe des valeurs occidentales et colonialistes, de pacifier les tribus touaregs.
Suite de l’aventure dans l’adaptation annoncée de « La Montagne aux écritures », publié en 1952.
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« La Piste oubliée » par Benjamino Delvecchio et Jean-François Vivier
Éditions du Rocher (14, 90 €) – EAN : 9782268103440