Pour la première fois, la célèbre saga historique de Ken Follett aux millions de lecteurs est adaptée en bande dessinée. Adaptation rigoureuse de l’œuvre par Didier Alcante, d’après la traduction effectuée par Jean Rosenthal en 1990. Cette épopée médiévale est réalisée avec le concours de Steven Dupré : un talentueux dessinateur dont la carrière éclectique trouve ici son point d’orgue. Un voyage initiatique au temps des bâtisseurs de cathédrales, dont ce second opus confirme les promesses du premier (1). Une série annoncée en six albums, incontournables pour les amateurs de bandes dessinées historiques.
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La collection des éditions Delcourt consacrée aux Reines de sang et qui compte déjà le destin de quelques femmes d’exception, telles Cléopâtre, Aliénor, Jeanne d’Arc, Constance d’Antioche, Catherine de Médicis et quelques autres, voit arriver la fascinante et quasi-légendaire Kahina…
Le diptyque qui va lui être consacré ne peut échapper ni à l’histoire ni à la légende, car la Kahina reste à ce jour une icône pour les Berbères qui lui accordent des pouvoirs surnaturels de devineresse, ce que l’album ne manque pas d’évoquer. Kahina signifie précisément « prophétesse » en berbère, mais le vrai nom de la reine est Dihya, surnommée également « la reine rouge des Aurès ».
À l’aube du VIIe siècle, les armées omeyyades déferlent sur le Maghreb. Dihya unifiant toutes les tribus berbères et les rassemblant contre l’envahisseur, repoussera durant dix ans les armées arabes. Pas étonnant que le scénario de ce premier volet multiplie les combats acharnés qui opposent ces populations. Dragan Paunovic réalise d’ailleurs, là, de fort belles pages de batailles.
Au cœur du récit, bien évidemment, Kahina : très belle femme au regard perçant qui a pris sans faillir la succession de son père mort au combat et mène les escadrons berbères. Elle fait alliance avec le roi Exarque pour stopper les exactions des armées d’Alexandrie et leur faire perdre Kairouan.
Bien évidemment, un tel personnage a suscité l’intérêt de romanciers et romancières, notamment d’Isaure de Saint-Pierre avec « La Kahina, reine des Aurès », paru en 2011 chez Albin Michel. Mais on n’oubliera pas non plus Antinéa, reine du Hoggar, dans « L’Atlantide » de Pierre Benoit qui, cependant, s’inspirait quant à lui d’une précédente reine Berbère : Tin-Hinan…
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« La Kahina, la reine berbère » par Dragan Paunovic et Simons Treins
Éditions Delcourt (14, 95 €) – EAN : 9782413037620
Parution 15 juin 2022