On ne peut que saluer les qualités narratives et graphiques des « 5 Terres » : une série désormais culte. Les auteurs de la série se sont donnés les moyens de leurs grandes ambitions. Depuis 2019, l’intrigue complexe se développe sur cinq cycles de six albums chacun, portée par le magnifique dessin de Jérôme Lereculey. Entre le deuxième cycle qui vient de s’achever et le troisième qui débutera cet été, un récit complet vient s’intercaler : un spin-off intrigant autour du personnage emblématique du premier cycle : This Delliana, alias Demeus Lor.
Lire la suite...LA MORT DE GEBE
On apprend le décès de Gebe, des suites d’une longue maladie.
GÉBÉ (pseudonyme de Georges BLONDEAU)
France
9 juillet 1929 à Villeneuve-Saint-Georges
D’abord dessinateur industriel à la SNCF, Gébé publie ses premiers dessins d’humour dans La Vie du rail (1955-1956) et L’Almanach du cheminot (1958). Petit à petit, il se fait un nom dans la grande presse : Sport et vie (1959), Paris-Match (1959), Paris-Presse (1960). En 1961, il entre à Hara-Kiri dont il deviendra le rédacteur en chef de 1969 à 1985. Il y publie des romans-photos, des publicités détournées et crée Berck (1964), personnage informe et dévoreur, à la logique absurde.
À partir de février 1969, il participe aussi à Hara-Kiri Hebdo, puis à Charlie Hebdo. Il y signe des bandes toutes éditées en albums aux éditions du Square, puis Dargaud : Il est fou (1970), L’An 01 (1972), Il est trop intellectuel (1972), Qu’est-ce que je fous là ? (1975).
Parallèlement, Gébé travaille à Pilote de 1966 à 1971, où il dessine des « pages d’actualité » et des récits complets dont Une plume pour Clovis (album Square, 1979). Il collabore à Charlie Mensuel 2e série avec Le Service des cas fous (1984), au Psikopat (1985), devient rédacteur en chef de Zéro (1986), directeur de publication de Charlie-Hebdo 2e série (1992). Il est présent aussi dans L’Enragé (1968), La Gueule ouverte (1974), L’Idiot international (1989), Le Monde libertaire.
Gébé, par ailleurs, réalise des pièces radiophoniques pour Le Théâtre de l’étrange sur France-Inter (1965), participe au Feu de camp du dimanche matin sur Europe 1 (1969), écrit des chansons (Casse-tête), des romans policiers (Sept Cartouches, 1983), travaille à la télévision (Merci Bernard et Palace Hôtel), scénarise L’An 01 au cinéma avec Jacques Doillon comme réalisateur.
Grand maître de l’humour nonsensique avec des variations métaphysiques surprenantes, Gébé est un authentique révolté contre l’ordre établi, doué par ailleurs d’un graphisme simple, mais percutant. Il meurt le 5 avril 2004 des suites d’un cancer.MD