Dès le début des années 1970, la toute puissante bande dessinée franco-belge classique est mise en danger par une nouvelle génération d’auteurs et l’arrivée de journaux novateurs destinés à un lectorat adulte. À la fois témoin et acteur, Dominique Hé évoque non sans nostalgie ces années 1971–1977 qui ont révolutionné le neuvième art. Un ouvrage passionnant, jamais prétentieux, qui revient non sans humour sur ces folles années aujourd’hui livrées aux nostalgiques.
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Travis ramène sur terre Terry, qui prend sa retraite après plus de 10 000 jours passés dans l’espace, et le conduit auprès de son vieux père, irréductible habitant d’un lotissement qui doit être rasé par le consortium Vitruvia chargé de l’extension aéroportuaire de l’est parisien. Le père de Terry et quelques marginaux s’opposent à l’inéluctable.
Ce nouveau cycle reste fidèle à l’esprit d’anticipation d’une série dont les données cyberpunks se trouvent noyées dans un environnement profondément humain. Cette projection à 50 ans, se contente d’extrapoler quelques progrès technologiques de manière parfaitement plausible (notamment en terme de cybernétique, de vie dans l’espace et de communication) en partant de références bien actuelles : dégradation rapide de l’habitat pavillonnaire, creusement des inégalités sociales, toute-puissance des firmes multinationales, déficit démocratique face aux puissances de l’argent. C’est sur cet arrière-fond que se développe une trame narrative toute en fluidité, portée par un dessin dynamique, vivement colorisé et caractérisé par des plans d’ensemble frappants et un maniement audacieux des angles et des cadrages. A noter une conduite originale du cycle avec un second album n°6 (le 6bis prévu pour cet été) qui narrera en parralèle le cheminement de Vlad Nyrki avant sa renconre avec Travis.
Joël Dubos
Travis, t6.1, Le hameau des chênes, Quet, Duval, Schelle et Rosa, Delcourt, 12,50 Euros