On ne peut que saluer les qualités narratives et graphiques des « 5 Terres » : une série désormais culte. Les auteurs de la série se sont donnés les moyens de leurs grandes ambitions. Depuis 2019, l’intrigue complexe se développe sur cinq cycles de six albums chacun, portée par le magnifique dessin de Jérôme Lereculey. Entre le deuxième cycle qui vient de s’achever et le troisième qui débutera cet été, un récit complet vient s’intercaler : un spin-off intrigant autour du personnage emblématique du premier cycle : This Delliana, alias Demeus Lor.
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Lancée en grandes pompes dans le superbe, et très adapté à l’événement, Musée des arts et métiers, cette semaine, « Vinci » réunit (enfin) Didier Convard et Gilles Chaillet, au mieux de leur forme.
Bien que se connaissant de longue date, Gilles Chaillet et Didier Convard n’avaient jamais collaboré ensemble sur un album complet de bande dessinée, la seule exception liée à un travail commun se résumant à la participation du créateur de « Vasco » au premier volume de la série best seller du scénariste : « Le Triangle secret ». Pas assez suffisant pour Didier Convard à qui, comme il le dit avec humour dans le numéro Casemate de septembre, « il fallait » son ami dessinateur. Mais l’intention louable devait encore se transformer en un récit à la mesure du talent graphique de Gilles Chaillet : « Vinci » fut celui-là.
Tout le monde connait Léonard de Vinci, personnage phare de la Renaissance, aux talents multiples, notamment dans les domaines des Arts et des Sciences. De multiples points d’ombre parsèment, pourtant, la vie du créateur de la celèbre « Joconde », dans lesquels Didier Convard, amateur du genre, n’a pas hésité une seconde à s’engouffrer pour construire un de ses thrillers dont il a le secret, mettant en scène un effroyable tueur « voleurs de visage » dans le milan de la fin du XVème siècle. Développant l’intrigue avec parcimonie dans ce premier volume, amenant le lecteur à s’engager progressivement mais totalement dans une histoire qu’il parsème de situations fortes et haletantes, Didier Convard propose également d’habiles moments de respirations qui posent en toile de fond la période évoquée ou encore les interrogations autour de son personnage principal ou de ses proches, tels son fils adoptf. Il laisse ainsi le champ libre à Gilles Chaillet, soutenu ici à l’encrage par Marc Jailloux, pour exprimer la mesure de son talent graphique, comme en témoignent la justesse et la finesse de restitution des décors , costumes ou accessoires de l’époque.
Nous vous engageons d’ailleurs, à ce propos, à visiter le mini-site mis en ligne à l’occasion de la sortie de Vinci : www.bd-vinci.com et à zoomer sur les planches présentées pour découvrir la minutie du travail de Gilles Chaillet et les nombreux détails agrémentant sont travail. Les amateurs de son œuvre sur la Rome Antique (« Dans la Rome des Cesar » s’est vendu à plus de 40.000 exemplaires) s’y retrouveront notamment avec plaisir.
Le lecteur regrettera évidemment – mais c’est la loi du genre – de terminer sa lecture sur un suspense fort et de devoir attendre la suite pour se régaler d’un dénouement qui devrait être à la mesure de ce premier volume. Ils en profiteront pour relire et s’attarder alors, et entretemps, sur cet « Ange Brisé », qui le mérite amplement.
Laurent TURPIN
Vinci, tome 1 : L’ange brisé, de Didier Convard et Gilles Chaillet – Glénat, 13€