Bruce J. Hawker, le héros favori du regretté William Vance (même après qu’il ait connu l’énorme succès de la série « XIII »), est de retour ! Et le tourmenté officier de la Royal Navy, aux cheveux blanchis par l’écume, reprend le commandement de son navire fétiche : le H. S. M. Lark. Il doit le ramener à bon port, mais les rumeurs vont bon train parmi l’équipage : ce voilier serait maudit ! À moins qu’il ne s’agisse de son capitaine qui exige de ses hommes qu’ils le suivent jusqu’en enfer : leur voyage étant parsemé d’épreuves, entre combats navals et éléments déchaînés. Hawker semble même n’être plus le seul maître à bord, se retrouvant, bien malgré lui, embringué dans la quête du trésor des Templiers.
Lire la suite...« Vazahabe ! » par Denis Vierge
On peut découvrir Madagascar en touriste ou venir y rechercher l’épouse malgache Marie-Belle qui? s’est fait la belle ! C’est ce qui arrive à Guy Camier qui l’a connue par agence, l’a fait venir en France, lui a payé des études et l’a vue disparaître du jour au lendemain. Il va ainsi quadriller l’île de l’Océan Indien à sa recherche?
L’Ile Rouge est immense mais du port de Tuléar à celui de Morondava, des hauts plateaux d’Antsirabe aux villages du nord, Camier ne baisse pas les bras. Le problème c’est que Camier est le type parfait du blanc, du « vaza » comme on dit là-bas, le genre qui attire les convoitises des filles prêtes à tout pour améliorer le quotidien et des types un peu filous. Le périple de ce quasi retraité permet de découvrir la vie quotidienne et traditionnelle de « Mada », des intérieurs asiatiques aux côtes africaines, de la cérémonie du retournement des morts à l’omniprésence des ONG, le lecteur ressentant parfaitement combien la vie y est difficile et à quel point un « vaza » y est souvent en porte à faux. Comme dit l’auteur à propos de son personnage, dans une interview (cf. bdbdx.blogspot), « C’est le français plein de bons sentiments. Aimant en théorie l’ailleurs, les autres et leur culture, au point de ne pas toujours voir que c’est difficile et parfois cruel… mais il ne s’agit pas pour moi de critiquer l’ouverture et l’universalisme, attention ! – juste rappeler que ce n’est pas naturel à l’homme. Ce qui est naturel, c’est l’agressivité, la peur, la haine. C’est la barbarie et la bêtise. Et qu’être civilisé c’est un effort incessant ». Si on veut en savoir plus sur ce qu’est un vaza (diminutif de vazahabe), le site « Les vazas à tana »http://les-vazahas-a-tana.blogspot.com/2009/05/definitions.html l’expliquent longuement et sans complaisance.
Ce road-movie attachant, jamais misérabiliste, est utilement complété d’un glossaire, de notes de lecture, d’une carte et d’un carnet de dessins commentés, tous faits sur place lors des voyages de l’auteur.
Les amoureux de Madagascar ne pourront donc ignorer cet album réaliste qui tient quelquefois du reportage ou du carnet de voyage d’autant que l’île est rarement au cœur des fictions BD. Frank Giroud y a cependant mené son » Louis Ferchot » (cf. notice L@BD « L’île rouge » ), en 1913. Mais il a également cosigné « Madagascar, ma terre oubliée » avec Yvon Le Corre et Laurent Vicomte (Glénat, 2004). Signalons également le carnet de voyage un peu plus ancien d’un autre auteur de BD, celui de Troub’s : « Manao sary – Carnet de route à Madagascar » (Alain Beaulet, 2002).
Pour en savoir un peu plus sur la BD malgache, voir l’article Christophe Cassiau-Haurie, ici-même sur BDZoom.
Et sur l’auteur de » Vazahabe ! « , Denis Vierge, son blog.
Bons voyages !
Didier QUELLA-GUYOT (L@BD et blog)
« Vazahabe ! » par Denis Vierge
Éditions Paquet (19,95€)