Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...« Moi, assassin » par Keko et Antonio Altarriba

Étonnant et sarcastique polar psychologique, ce remarquable scénario, bien pervers, est dû au romancier espagnol Antonio Altarriba, déjà remarqué lors de la traduction en français de son « Art de voler » dessiné par Kim, chez le même éditeur, en 2011. Grâce à sa qualité d’écriture et à l’exposition sans détour de ses craintes et de ses interrogations, mais aussi grâce au sobre, mais puissant, trait aux noirs et blancs tachetés de rouge de son compatriote Keko (qui fait beaucoup penser à celui de l’Italien Magnus), il renouvelle avec maestria le thème du serial-killer.
Enrique Rodriguez Ramirez est un renommé professeur d’histoire de l’art de l’université du Pays Basque, à la tête d’un groupe d’étude qui se penche sur les relations entre les arts et la cruauté dans la peinture occidentale. À cinquante ans passés et à l’apogée de sa carrière, il est sur le point de prendre les commandes de son domaine de recherche.
Seulement voilà, au-delà des connaissances acquises qu’il prodigue avec dextérité, l’enseignant nourrit une passion dévorante pour le crime qu’il considère comme la réalisation ultime dans l’art. C’est ainsi que cet homme aussi acariâtre qu’énigmatique prépare, méthodiquement et minutieusement, ses esthétiques assassinats qui sont tous inspirés par une technique picturale particulière, différente à chaque fois. Il s’oblige, aussi, à respecter d’autres règles de base comme ne jamais tuer quelqu’un qu’il connaît, avoir un quelconque mobile ou tirer des bénéfices de ces radicales actions : car un crime ne peut pas être artistique s’il n’est pas gratuit !
Cependant, cet homme au-dessus de tout soupçon va être impliqué dans le meurtre de l’un de ses collègues qui n’est autre que son principal rival universitaire : la mise en scène, avec son corps démembré et ligoté, rappelant une suite de gravures réalisées par l’immense peintre Goya…
Gilles RATIER
« Moi, assassin » par Keko et Antonio Altarriba
Éditions Denoël Graphic (19,90 €) – ISBN : 978-2-207-11688-3
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