Alix : deux albums, un héros !

Tous ceux qui apprécient le jeune blondinet créé par Jacques Martin dans les pages de l’hebdomadaire Tintin ont bien entendu acheté les deux nouveaux albums publiés en cette fin d’année. Ce qui est étonnant, c’est que les deux scénaristes, probablement sans se consulter, ont permis au jeune Gaulois de la série originelle et à son aîné sénateur de retrouver un même personnage croisé au cours d’un épisode de l’époque Martin : Héraklion, héros du « Dernier Spartiate ». Retour sur ces deux albums à la fois différents et tellement voisins.

Alix éternel jeune homme

Pendant que Marc Antoine poursuit ses extravagances en l’absence de César, Alix Graccus et Enak s’inquiètent à propos du comportement d’Héraklion, leur jeune protégé.

Fils du spartiate Héraklios mort au combat, vaincu par les légions d’Horatius, Héraklion apprend qu’Astyanax, chef de la garde noire dévoué à sa mère Adréa morte d’épuisement, ne lui fera plus parvenir de messages.

L’homme vient d’offrir ses services à Juba qui, à Zama en Afrique, résiste aux troupes de César, auprès des derniers romains qui le combattent.

Alix décide de partir pour l’Afrique afin de rencontrer Astyanax, le seul capable de venir en aide à Héraklios. Un épisode classique, au scénario riche et documenté — signé Mathieu Bréda — qui n’aurait probablement pas déplu à Jacques Martin. Pas plus que les images de Marc Jailloux qui respectent la ligne claire réaliste de la première époque du créateur.

Alix sénateur

En l’an 12 avant J. C., la Grèce est occupée par les Romains, à la grande honte de Sparte.

À Athènes, Alix accompagné par ses deux fils, rencontre Numa Sadulus : personnage ambigu moitié espion, moitié brigand, croisé dans le classique « Enfant grec ».

Le sénateur enquête sur le vol des livres sibyllins de l’Empire au cours de leur transport, depuis Delphes où ils se trouvaient, et que l’Empereur Auguste souhaite rassembler dans le temple d’Apollon à Rome.

Les cadavres de 300 spartiates ont été découverts sur les lieux de l’attaque. C’est à ce moment qu’intervient Héraklios devenu un solide guerrier, en lutte contre l’occupant romain, lequel souhaite que son ami Alix l’aide à prouver l’innocence de Sparte et à confondre les comploteurs. Première partie d’un diptyque qui s’annonce passionnant et qui est signé par Valérie Mangin : sans trahir le personnage, elle renouvelle avec efficacité le mythe du héros né après-guerre. Moins fidèle au trait d’origine, et il a raison, Thierry Démarez propose un Alix crédible, même auprès des plus inconditionnels du style Martin.

Notons un joli clin d’œil : la préface signée Numa Sadoul, historien de la BD, qui avait servi de modèle à Jacques Martin pour camper le personnage de Numa Sadulus.

Que ceux, scénaristes et dessinateurs, qui s’interrogent sur la manière de poursuivre une œuvre, s’inspirent de ces deux reprises à la fois complémentaires et réussies.

Henri FILIPPINI

« Alix T34 : Par-delà le Styx » par Marc Jailloux et Mathieu Bréda

Éditions Casterman (12 €) – ISBN : 9 782 203 093 690

« Alix Senator T4 : Les Démons de Sparte » par Thierry Démarez et Valérie Mangin 

Éditions Casterman (13,50 €, édition luxe à 6 000 exemplaires : 18,95 €) – ISBN : 9 782 203 089 211

 

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