« Champignac » met à l’honneur l’un des personnages les plus généreux et des plus attachants de la galaxie « Spirou », en dévoilant son passé dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, avant qu’il rencontre le héros donnant son titre au journal des éditions Dupuis. Outre le fait de divertir efficacement, le but de cette série dérivée est de vulgariser des sujets scientifiques et sociologiques pour toucher les jeunes lecteurs. Dans cet encore très réussi tome 4, où un Pacôme irritable et dépressif croise d’éminents confrères de l’époque (Einstein, Feynman ou Oppenheimer, récemment mis en lumière avec le film de Christopher Nolan), les Béka et David Etien abordent, avec authenticité et psychologie, le problème de la fabrication de la bombe atomique, à laquelle notre original mycologue va inconsciemment contribuer…
Lire la suite...La belle rentrée de Florence Cestac

Cette rentrée 2016 est à marquer d’une pierre blanche pour Florence Cestac : en effet, cette grande dame de la BD est, à trois reprises, à la Une d’une riche actualité.
C’est d’abord la publication du premier volet de « Filles des oiseaux », un diptyque qui s’annonce savoureux. Le lecteur est invité à effectuer sa rentrée scolaire au très catholique pensionnat des Oiseaux, en compagnie de Marie-Colombe, rejeton d’une famille de la haute bourgeoisie parisienne qui habite Neuilly et de Thérèse, fille d’un simple éleveur de cochons de Beuzeville qui picole sec. Au cœur de cet univers sévère où règnent les bonnes sœurs, les deux adolescentes deviennent inséparables et rendent la vie difficile à leurs geôlières. Choc social et culturel garanti lorsque la jeune campagnarde est invitée au sein de la famille de sa riche camarade. Une image à la fois caustique et rafraîchissante de deux mondes que tout opposait dans la France post 1968. Image d’autant plus crédible que Florence Cestac a séjourné, à sa demande, plusieurs années dans une pension catholique. Un récit à peine exagéré qui sent le vécu, aux images teintées d’une unique couleur sanguine comme au temps des illustrés. Un must.
Second album encore plus truculent, la réédition de l’intégralité des pages consacrées à « Harry Mickson & Co ».
Au début des années 1970, alors qu’elle codirige, avec Étienne Robial, la librairie et les éditions Futuropolis, Florence crée un personnage étrange : mi-animal, mi-humain, il devient rapidement l’emblème de l’entreprise.
Ce curieux mélange de Mickey Mouse et d’Harry Dickson effectue des débuts timides avant d’obtenir son premier album, en 1980 : aux éditions Futuropolis, bien entendu. Cinq autres volumes, eux aussi publiés sous le label Futuropolis, suivront.
Ce très bel ouvrage reprend l’ensemble des planches de la première création de Florence Cestac qui, depuis, a fait un sacré bout de chemin.
Enfin, la (17, rue Martel, 75010 Paris, www.galeriemartel.com) expose une belle sélection de planches originales de Florence Cestac. Elle y dédicacera ses deux nouveaux albums le samedi 17 septembre prochain de 15 h à 18 h. Peut-être l’occasion de s’offrir un original de cette auteure aussi sympathique que talentueuse.
Henri FILIPPINI
« Filles des oiseaux T1 : N’oubliez jamais que le seigneur vous regarde ! »
Éditions Dargaud (13,99 €), parution le 9 septembre.
« Harry Mickson & Co : intégrale »
Éditions Dargaud (24,95 €), parution le 7 octobre.