Venu du monde du graffiti et du fanzine, Benoît Carbonnel publia il y a quatre ans « Cool Parano : un testament graffiti », chez l’éditeur marseillais Même pas mal. Il revenait — dans ce premier album et par le biais d’une fiction — sur ses années de graffeur et sur l’évolution de ce milieu artistique. Nous retrouvons Benoît Carbonnel pour son second ouvrage (« Opérateur 238 »), publié quelques jours après la fête du Travail : il explore, cette fois-ci, l’implacable monde de la logistique pour la grande distribution.
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Le début : La science est en deuil. Un pharmacien, double prix Nobel de littérature et de chimie vient de mourir. Qu’avait-il accompli pour mériter de telles récompenses ? Une idée de génie tout simplement ! Après avoir …
Le début : La science est en deuil. Un pharmacien, double prix Nobel de littérature et de chimie vient de mourir. Qu’avait-il accompli pour mériter de telles récompenses ? Une idée de génie tout simplement ! Après avoir perdu la vue et l’usage de ses mains, il inventa une machine transformant les livres en boisson. Une fois ingurgitée, le breuvage vous insuffle l’œuvre. Le détective privé Otto, toujours affublé de son rat Watson, accompagne le pharmacien jusqu’à sa dernière demeure. Dans le cimetière est abordé par un étrange vieillard qui l’engage sur une affaire louche : son frère est mort subitement en ayant les yeux d’un bleu azur, sans aucune raison apparente. Cette enquête va mener Otto et Watson sur la piste de nombreux cadavres aux yeux bleus, tous en quête d’une mystérieuse philosophie. Qui pourrait bien s’avérer être une arme dangereuse…
Notre avis : Souvenez vous … De janvier à juillet 2003, Arte et les éditions Glénat organisaient le premier concours européen de Bande Dessinée. Parmi les 600 dossiers venu de 21 pays différents, le jury estima que Essence, signé des polonais Krzysztof Gawronkiewicz (au dessin) et Grzegorz Janusz (au scénario) dominait ses concurrents, par la qualité originale de son graphisme, son humour étrange, sa couleur … Les aventures farfelues d’Otto, un détective privé, assisté de son étonnant rat Watson, à l’intelligence démesurée pour son espèce, sont en effet, dès cette première tentative, suffisamment maîtrisées pour rendre crédible un récit totalement absurde. Irrésistible de drôlerie, grâce à son second degré permanent, mis en scène graphiquement avec beaucoup d’à propos (la tronche du rat est impayable), Essence mérite votre attention. LT